Avatar de Inconnu

Une cérémonie d’ouverture exceptionnelle!

par Alain Guilbert

Depuis le milieu des années 60, j’ai certainement vu plus d’une vingtaine de cérémonies d’ouvertures des Jeux olympiques (Jeux d’été et Jeux d’hiver)… La cérémonie d’aujourd’hui à Sotchi est probablement la plus extraordinaire et la plus sensationnelle que j’aie vue. Bien sûr, les technologies modernes permettent des trucs qui auraient été impensables il y 10 ou 15 ans. Mais raconter l’histoire de la Russie en à peine une heure, moyens technologiques ou pas, relève presque de l’impossible. Mais les Russes ont réussi de façon spectaculaire.

Je suis convaincu que vous vous rappellerez encore cette cérémonie dans 10 ans, dans 20 ans même (pour les plus jeunes de mes lecteurs).

J’espère que vous avez regardé cette cérémonie sur le réseau anglais de CBC plutôt que sur le réseau français de Radio-Canada. Les commentateurs du réseau français, Patrice Roy et Marie-Josée Turcotte, ont été d’une banalité incroyable. Je me suis promené durant les trois heures de la cérémonie entre CBC et Radio-Canada. Chaque fois que je me suis retrouvé au réseau français, j’ai failli bailler d’ennui. Les deux animateurs n’avaient sûrement pas fait leurs devoirs. Nous savons tous que le scénario de la cérémonie d’ouverture (tout comme celui de la clôture) est un secret bien gardé… jusqu’au matin de l’ouverture. C’est à ce moment que le Comité organisateur remet (sous embargo) le scénario détaillé de l’événement afin que les commentateurs (en particulier) et les journalistes aient le temps de se familiariser avec tout ce qui va se dérouler sous leurs yeux.

Je me souviens qu’aux Jeux de Montréal, les commentateurs du réseau américain ABC s’étaient retrouvés à mon bureau moins de cinq minutes après avoir reçu le scénario. Ils voulaient poser des questions sur tous les éléments du programme pour bien le comprendre chaque détail, chaque mouvement. J’ai convoqué un responsable de la cérémonie d’ouverture et je l’ai remis entre les mains du réseau ABC. L’entrevue a duré trois heures… oui, trois heures… mais à la fin, les commentateurs américains connaissaient tous les détails et tous les concepts du programme. Leur couverture de l’événement avait été impeccable.

Par contre, je n’en reviens pas encore de la performance de Radio-Canada plus tôt aujourd’hui. Patrice Roy, un spécialiste de l’information politique (et non pas de l’information sportive) a confondu l’équipe chinoise avec celle d’un tout petit pays lors du défilé des athlètes dans le stade. Je l’ai entendu dire que « les Chinois n’avaient pas beaucoup de leurs athlètes dans le défilé »… bien sûr, ce n’était pas l’équipe chinoise. Quand la cérémonie d’ouverture a rappelé les extraordinaires réalisations de Pierre Le Grand (et ensuite de la Grande Catherine), Patrice Roy a parlé de l’époque des « empereurs de Russie »… Seul petit détail : il n’y avait pas d’empereurs en Russie… mais bien des tsars (et des tsarines).

Les pauses publicitaires du réseau français se sont souvent produites à de bien mauvais moments. Le réalisateur lui-même ne devait pas vraiment avoir lu le scénario détaillé seconde par seconde. Je n’ai vu aucune de ces gaffes au réseau anglais. Dommage si vous avez raté cette version… mais heureusement, la cérémonie était quand même extraordinaire malgré ces « manques flagrants » du réseau français.

Dans un contexte différent, j’espère que vous avez bien compris ce que représentait la médaille d’or au hockey sur glace pour les Russes. C’est la médaille la plus importante… et de loin. Lors de l’entrée de la flamme olympique dans le stade, on a fait appel à de nombreux « très grands athlètes russes » tant des Jeux d’été que des Jeux d’hiver, mais quand est venu l’étape finale d’allumer la grande vasque du stade où la flamme brillera jusqu’à la fin de la cérémonie de clôture, vous avez sûrement retenu le nom de l’athlète qui l’avait entre les mains. Mais oui, c’était le très grand Vladislav Tretiak, le célèbre gardien de but qui a remporté trois médailles d’or olympiques avec l’équipe « soviétique ». Pour les Russes, la plus importante médaille des Jeux, c’est celle du hockey. Sûrement une coïncidence, c’est aussi la plus importante médaille des Jeux pour le Canada. Même si le Canada terminait premier, au total, des médailles, mais ne remportait pas la médaille d’or au hockey, ou pire, encore, pas de médaille du tout, cela serait considéré comme un échec. Je rêve d’une finale Russie-Canada au tournoi olympique de Sotchi; ce match serait sans doute aussi intense que celui disputé en 1980 à Lake Placid entre l’Union soviétique et les États-Unis, une équipe qui ne comptait aucune vedette dans ses rangs. À la surprise générale, le match avait été remporté par les Américains, ce qui avait par la suite était qualifié de plus grand exploit sportif du XXe siècle par le célèbre magazine Sports Illustrated. Un match Canada-Russie pour la médaille d’or pourrait éventuellement devenir le plus grand exploit sportif du XXIe siècle… du moins pour le pays gagnant! Les plus importants sports aux Jeux olympiques d’hiver sont le hockey sur glace, le ski alpin, le ski de fond, le patinage de vitesse longue piste et le patinage artistique. Le reste, que vous aimiez cela ou pas, ne constitue que de « l’entertainment ». Je sais que je perdrai quelques amis en écrivant cela, mais c’est quand même la vérité.

Petite note que j’aurais dû vous mentionner avant aujourd’hui… puisque le fait a été souligné sur tous les réseaux de télévision lors de la cérémonie d’ouverture. Thomas Back, le président du Comité international olympique (CIO), a participé comme athlète aux Jeux olympiques de Montréal en 1976. Il y a remporté la médaille d’or lors de la compétition de fleuret (l’une des épreuves de l’escrime) par équipe. Peu d’entre vous l’ont vu à l’œuvre au centre sportif de l’Université de Montréal où avaient lieu toutes les épreuves d’escrime. J’ai eu le privilège d’y aller, mais je ne pourrais vous dire si j’ai vu Thomas Back à l’œuvre; si je vous affirmais que oui, ce serait probablement un mensonge!

Tôt demain matin (peut-être même ce soir pour ceux et celles qui veilleront jusqu’après minuit – alors qu’il sera 9 heures du matin à Sotchi), la récolte de médailles du Canada commence. Ce sera d’abord dans la finale de ski (planche à neige) « slopestyle » chez les gars – à surveiller Maxime Parrot et Sébastien Toutant (que les admirateurs des X-Games ont baptisé Sebs Touts); ainsi qu’en ski acrobatique (bosses) chez les filles – à surveiller les trois sœurs Dufour-Lapointe : une sur le podium, sûrement… deux sur le podium, peut-être… trois sur le podium, le rêve impossible!

À la prochaine…

Avatar de Inconnu

Les Jeux avant les Jeux

par Alain Guilbert

Donc, les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014 commencent demain (vendredi) avec la cérémonie d’ouverture.

Mais, non… les Jeux ont commencé aujourd’hui. J’en connais plusieurs qui sont mêlés quand je leur ai dit que les Jeux commençaient avant les Jeux.

Mais comment les Jeux peuvent-ils commencer avant les Jeux? Tout simplement parce qu’à force d’ajouter des sports ou des épreuves à l’intérieur des sports, on manque de temps pour tout faire dans les 17 jours traditionnels des Jeux les plus récents.

Pour arriver à tout présenter à l’intérieur des 17 jours traditionnels – d’un vendredi, jour de la cérémonie d’ouverture, jusqu’au dimanche, 17 jours plus tard –, il a fallu cette année céduler des épreuves de qualification le jeudi avant que les Jeux ne commencent « officiellement ».

Mais ces épreuves font partie des Jeux… ce qui veut dire que les Jeux ont officiellement commencé aujourd’hui. Vous ne comprenez pas? Moi, non plus; mais c’est comme cela.

Donc, premières épreuves ce matin en ski « slopestyle »… c’est l’épreuve de descente à travers des obstacles en planche à neige. Deux Québécois ont assez bien fait pour passer directement en finale qui aura lieu samedi, ainsi qu’une autre Canadienne chez les filles. Épreuves de qualification également pour les filles en ski acrobatique, épreuve de bosses… Quasi incroyable : mais les trois sœurs Dufour-Lapointe, Chloé, Justine et Maxime, sont passées directement en finale, de même qu’Audrey Robichaud, la seule autre Canadienne en bosses dans le groupe des filles. Mais surveillez bien l’Américaine Hannah Kerney lors de la finale de cette discipline. La médaille d’or devrait se jouer entre l’Américaine Kerney et la plus jeune des trois sœurs Dufour-Lapointe, Chloé. À Turin, c’est la Canadienne Jennifer Heil (ma préférée) qui avait remporté l’or, mais à Vancouver Jennifer s’est fait coiffer au fil par Hannah Kerney et a dû se contenter de la médaille d’argent. À voir absolument!

Donc, les Jeux ne sont pas commencés… mais oui, ils sont déjà commencés… et le Canada est en ligne pour quelques médailles. Attendons un peu avant de trop nous réjouir; la pression va aller en montant sur les épaules de tous nos athlètes, mais le Canada devrait quand même s’emparer de quelques médailles.

Pour ceux qui ne savent pas trop à quelle heure ont lieu les principaux événements des Jeux de Sotchi… ne retenez qu’une seule chose : il y a 9 heures de décalage entre Ottawa et Montréal d’une part, et Sotchi d’autre part. Quand il est midi à Ottawa ou à Montréal, il est 9 heures du soir (21 heures) à Sotchi. Ainsi, si la cérémonie officielle d’ouverture débute demain soir à 8 heures du soir (20 heures) à Sotchi, il sera 11 heures de l’avant-midi à Ottawa et Montréal. Si vous voulez voir la finale de hockey pour la médaille d’or entre le Canada et les Russes à la fin des Jeux, informez-vous de l’heure du match si vous voulez vraiment le voir en direct. N’oubliez pas que la médaille d’or en hockey est de loin la plus importante de toutes, tant pour les Russes (qui sont les hôtes de l’événement) que les Canadiens (qui ont été les hôtes des Jeux précédents). Que les Russes ou les Canadiens finissent en tête du classement des médailles (médailles d’or seulement… ou toutes les médailles ensemble… peu importe), cela n’aura aucune importance si la médaille d’or en hockey ne fait pas partie de leur récolte.

Petite surprise en vue, attendez-vous que ça parle passablement en français demain pendant la cérémonie d’ouverture. Pourquoi? Tout simplement parce que les deux langues officielles du Comité international olympique sont le français et l’anglais. Pourquoi le français est-il l’une des deux langues officielles des Jeux? Parce que le fondateur des Jeux olympiques modernes, Pierre de Coubertin, avait le français comme langue principale et aussi parce qu’à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, le français était la langue officielle de plusieurs fédérations internationales.

Ainsi quand les Jeux d’été ont eu lieu à Montréal en 1976, toutes les communications ont été produites en français et en anglais… non pas parce qu’il s’agissait des deux langues officielles du Canada, mais bien des deux langues officielles du Comité international olympique.

En Russie, tout sera présenté en français, en anglais et, bien sûr, en Russe, puisqu’il s’agit de la langue officielle du pays hôte. Aux Jeux de Beijing en 2008, tout était présenté en français, en anglais et en chinois, la langue nationale du pays. Donc, le français et l’anglais… ainsi que la langue officielle du pays hôte lorsque cette langue n’est ni le français ni l’anglais.

À une époque pas tellement lointaine, il y avait deux langues officielles au Comité international olympique ainsi que trois langues « officieuses », le russe, l’allemand et l’espagnol. Lors des Jeux de Munich en 1972, les Allemands ont relevé le défi de tout produire en cinq langues. Ils auraient pu se contenter des deux langues officielles (français et anglais) ainsi que de leur langue nationale (allemand), mais, en acceptant d’utiliser aussi le russe (c’était l’époque de la guerre froide entre les Américains et les Russes), ils devaient aussi inclure l’espagnol… c’était les deux langues officielles… ou les trois langues officieuses en plus. Aujourd’hui, les pays qui n’ont pas le français et l’anglais comme langues officielles se contentent d’ajouter leur langue nationale aux deux « officielles ».

C’est à Vancouver, l’un des rares pays au monde qui a pour langues officielles les deux mêmes que le CIO, où le français a été le plus négligé… particulièrement lors de la cérémonie d’ouverture.

Si les dirigeants des Jeux de Vancouver regardent la cérémonie d’ouverture des Jeux de Sotchi, ils recevront très probablement une grande leçon de savoir-vivre! J’espère personnellement que Jacques Gauthier, celui qui avait comme mandat d’assurer la présence et le respect du français aux Jeux de Vancouver, aura les yeux et les oreilles tous grands ouverts demain!

À demain… après la cérémonie d’ouverture…

Avatar de Inconnu

Les pires moments avant les Jeux

par Alain Guilbert

Au moment de publier ces lignes, il reste moins de 24 heures avant l’ouverture officielle des Jeux olympiques de Sotchi en Russie.

Pour le comité organisateur de ces Jeux (Cojo) que les Russes ont obtenu il y a sept ans, ce sont les pires heures de leur mandat.

Pourquoi? Tout simplement parce que tous les journalistes qui assureront la « couverture » de ces Jeux sont déjà arrivés sur place… Et il ne se passe rien… RIEN du tout. Les compétitions ne débutent qu’après la cérémonie d’ouverture. Mais puisque les médias dépensent des sommes faramineuses pour avoir des journalistes sur place, ceux-ci doivent remplir des pages et des pages de journaux, des heures et des heures de radio et de télévision. Mais il ne se passe rien… Tout le monde est occupé à finaliser les derniers détails de l’organisation.

Alors les journalistes cherchent des « bibittes » dans l’organisation, dans les lieux de compétition ou même d’entraînement, dans les services, dans les transports, dans les logements, dans l’hébergement, dans la nourriture, dans la météo, etc. Il y a également tous ces journalistes qui en sont à leurs premiers Jeux et qui ne connaissent rien à un événement du genre. Tous les journalistes qui veulent être accrédités aux Jeux doivent avoir soumis leur candidature au moins une année complète avant le début des Jeux et avoir obtenu une recommandation du Comité olympique de leur pays.

Comme vous le savez, nombreux sont les journalistes qui n’ont pas le sens de l’organisation et qui se retrouvent dans la ville hôte des Jeux deux ou trois jours avant la cérémonie d’ouverture sans avoir rempli quelque formulaire que ce soit avant leur arrivée.

Je me souviens que, la veille de l’ouverture des Jeux de Montréal en 1976, je m’étais retrouvé face à face avec trois « Mongols ». Il s’agissait des premiers « vrais » Mongols que je rencontrais de toute ma vie… eh oui, ils étaient originaires de la Mongolie. Ils se présentent tous trois au centre de presse principal et demandent « leur » accréditation ainsi qu’une position de caméra dans le Stade olympique pour la cérémonie d’ouverture. Les seules positions de caméra dans le Stade olympique étaient réservées exclusivement au télédiffuseur américain (ABC) qui avait payé une « fortune » à l’époque pour les droits de diffusion, et au diffuseur hôte (ORTO – Organisation de la radiotélévision olympique) qui devait fournir les images et le son au monde entier, sauf les É.-U..

Bien sûr, mes nouveaux « amis mongols » n’avaient jamais soumis de demande d’accréditation… ils n’avaient aucune recommandation de la part de leur Comité olympique national (et « by the way », il n’y avait aucun athlète de leur pays qualifié pour les Jeux). Je leur demande quand même de quelle sorte d’équipement technique ils disposent. L’un des trois me répond avec un grand sourire qu’ils ont une caméra 8 mm et il me la montre fièrement (c’est le genre d’appareil qui à l’époque se vendait environ 19,95 $ dans n’importe quelle boutique de caméras). Je ne peux m’empêcher de sourire… Mais ils sont sympathiques… et je leur remets finalement à tous trois une « carte officielle » qui leur donne accès au centre de presse. Ils ne seront pas admis dans le Stade avec cette carte (ni dans aucun autre lieu de compétition), mais ils pourront aller à l’endroit où la plupart des journalistes travaillent et là où il y plein d’écrans de télévision et là où on peut suivre les événements qui se dérouleront plus tard dans chaque lieu de compétition. Mes trois « Mongols » sont bien heureux… et ils me gratifieront de leur plus beau sourire chaque fois que je les verrai dans le centre de presse dans les jours suivants; mais ils m’ont fait perdre plus de deux heures dans une journée où j’avais encore mille tâches (eh oui, j’exagère un peu!) à compléter.

Ce jour-là, j’ai aussi eu à négocier avec plusieurs journalistes allemands qui avaient mille questions à poser sur le financement des Jeux de Montréal, sur le coût des constructions et de l’organisation, sur la sécurité. Ces journalistes ne pouvaient pas se faire à l’idée que Montréal pourrait faire mieux qu’à Munich où avaient eu lieu les Jeux précédents et où la délégation israélienne avait été victime d’un attentat terroriste; ce qui a obligé tous les comités organisateurs suivants à des déployer des centaines de millions de dollars pour des opérations de sécurité plus impressionnantes les unes que les autres.

Heureusement, quand les compétitions commenceront vraiment samedi, tous les journalistes qui sont à Sotchi se disperseront dans les différents lieux de compétition et pourront remplir les pages de leurs journaux de même que les heures de diffusion de leurs réseaux de radio ou de télévision avec les exploits des athlètes – après tout, ce sont eux (les athlètes) qui sont les vraies vedettes de ces Jeux.

Petit test de connaissances au sujet des Jeux

Incidemment, savez-vous où ont eu lieu les Jeux olympiques d’hiver avant ceux de Sotchi?

Si les Jeux d’été modernes ont commencé à Athènes en 1896, les Jeux d’hiver, eux, ont commencé seulement en 1924 à Chamonix (dans les Alpes françaises).

Voici d’ailleurs tous les endroits où les Jeux d’hiver ont été tenus :

1924 – Chamonix (France)
1928 – St Moritz (Suisse)
1932 – Lake Placid (États-Unis)
1936 – Garmisch-Partenkirden (Allemagne)
1940 – Sapporo (Japon) – ces Jeux n’ont pas lieu à cause de la Seconde Guerre mondiale
1944 – Cortina d’Ampezzo (Italie) – ces Jeux n’ont pas lieu à cause de la Seconde Guerre mondiale
1948 – St Moritz (Suisse)
1952 – Oslo (Norvège)
1956 – Cortina d’Ampezzo (Italie)
1960 – Squaw Valley (États-Unis)
1964 – Innsbruck (Autriche)
1968 – Grenoble (France)
1972 – Sapporo (Japon)
1976 – Innsbruck (Autriche)
1980 – Lake Placid (États-Unis)
1984 – Sarajevo (Yougoslavie)
1988 – Calgary (Canada)
1992 – Albertville (France)
1994 – Lillehammer (Norvège)
1998 – Nagano (Japon)
2002 – Salt Lake City (États-Unis)
2006 – Turin (Italie)
2010 – Vancouver (Canada)
2014 – Sotchi (Russie)
2018 – Pyeongchang (Corée) – à venir

Comme vous le constatez, trois de ces villes (ou régions) ont organisé les Jeux d’hiver à deux reprises. Il s’agit de Lake Placid, Innsbruck et St Moritz.

Pour les Jeux d’été, une seule ville les a organisés trois fois… il s’agit de Londres (Grande-Bretagne); Athènes, Paris et Los Angeles les ont organisés deux fois chacune; et Tokyo en sera à sa 2e fois aussi leurs des Jeux d’été 2020.

Les pays qui ont organisé les Jeux le plus souvent sont les États-Unis avec huit fois… soit quatre fois les Jeux d’été et quatre fois les Jeux d’hiver.

Le Canada a organisé trois fois les Jeux, soit les Jeux d’été 1976 à Montréal ainsi que les Jeux d’hiver à Calgary (1998) et Vancouver (2010).

Quant aux continents qui ont accueilli le plus souvent les Jeux, c’est bien sûr l’Europe qui vient en tête de liste avec 30 fois (16 fois les Jeux d’été et 14 fois les Jeux d’hiver)

L’Amérique du Nord vient en 2e place avec 12 fois (soit six fois les Jeux d’été et six fois les Jeux d’hiver).

Petite astuce : Comment l’Amérique du Nord a-t-elle pu organiser les Jeux d’été six fois, si les États-Unis l’ont fait quatre fois et le Canada une fois (comme mentionné précédemment)? Pour la bonne et simple raison qu’il y a aussi eu des Jeux d’été à Mexico en 1968 (et que Mexico fait partie de l’Amérique du Nord). Les Jeux de Rio de Janeiro en 2016 seront disputés en Amérique du Sud pour la première fois de l’histoire.

À la prochaine…

Avatar de Inconnu

Les gars… plus « moumounes » que les filles?

par Alain Guilbert

Les « gars » seraient-ils plus « moumounes » que les filles? Quand j’ai commencé à écrire ces commentaires en marge des Jeux olympiques de Sotchi, j’avais mentionné que je pouvais être (un peu) « baveux » à l’occasion. Je ne l’ai pas vraiment été lors de mes premiers commentaires… mais je le serai sans doute un peu aujourd’hui.

On répète souvent que le fait pour un athlète de porter le drapeau du Canada lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques porte malheur. Nous savons tous que le fait d’être choisi par le Comité olympique canadien pour agir comme porte-drapeau est considéré comme un très grand honneur et les athlètes qui sont choisis pour le faire ont déjà fait leurs preuves sur la scène internationale et sont choisis justement parce qu’ils sont susceptibles d’inspirer les autres athlètes.

On a aussi souvent répété que le fait d’être porte-drapeau pour le Canada portait malheur à « l’heureux élu » ou « l’heureuse élue ». Je me suis donc rappelé des noms de plusieurs de nos récents porte-drapeau pour vérifier si cette croyance représentait une réalité ou faisait tout simplement partie d’une légende urbaine. Je vous cite donc quelques athlètes qui ont été choisis pour porter le drapeau au cours de récents Jeux olympiques :

– Kurt Browning, un patineur artistique, lors des Jeux de Lillehammer (1994);
– Jean-Luc Brassard, un skieur acrobatique, lors des Jeux de Nagano (1998);
– Catriona Le May Doan, une patineuse de vitesse longue piste, lors des Jeux de Salt Lake City (2002);
– Danielle Goyette, une membre de l’équipe de hockey féminine, lors des Jeux de Turin (2006);
– Clara Hugues, une patineuse de vitesse longue piste, lors des Jeux de Vancouver (2010);
– Simon Whitfield, un spécialiste du triathlon, lors des Jeux de Londres (2012);

– Hayley Wickenheiser, une membre de l’équipe de hockey féminine lors des quatre derniers Jeux olympiques d’hiver et encore cette année aux Jeux de Sotchi (2014).

Nous avons donc trois hommes et trois femmes choisis au hasard au cours des 20 dernières années, ainsi que l’élue de cette année. Le fait d’être porte-drapeau leur a-t-il porté malheur comme le veut la « croyance populaire »? Examinons ce qui s’est passé dans chaque cas.

Quand Kurt Browning a été choisi pour les Jeux de Lillehammer en 1994, ses exploits parlaient d’eux-mêmes. Non, il n’avait pas gagné de médaille olympique lors des Jeux précédents, mais il avait couronné 1er quatre fois et 2e, une fois, lors des cinq précédents championnats du monde. Il n’avait que terminé 6e dans sa discipline aux Jeux d’Albertville. Son résultat à Lillehammer : 5e… donc, pas de médaille.

Lors des Jeux de Nagano, c’est Jean-Luc Brassard qui avait été choisi comme porte-drapeau. Après avoir terminé 7e à Albertville, Jean-Luc avait obtenu une médaille d’or à Lillehammer avec son « fameux saut du cosaque » dans la descente en bosses. Jean-Luc avait terminé en 4e place à Nagano, juste en bas du podium, et il avait attribué sa « non-performance » à tous les « dérangements » que son rôle de porte-drapeau lui avait causés.

Pourtant, quatre années plus tard, lors des Jeux de Salt Lake City, c’est Catriona Le May Doan qui avait été choisie comme porte-drapeau, sans doute pour s’être emparée de la médaille d’or dans l’épreuve de 500 mètres en patinage de vitesse longue piste aux Jeux de Nagano. « Dérangements » ou « malheur » ne sont pas manifestés puisque Catriona a remporté une autre médaille d’or dans la même discipline où elle s’était imposée quatre années plus tôt. C’était la première fois de l’histoire qu’un Canadien ou une Canadienne remportait la médaille d’or dans la même épreuve individuelle lors de Jeux olympiques consécutifs.

Puis, ce fut au tour de Danielle Goyette, l’une des vedettes de l’équipe canadienne de hockey sur glace de remplir le rôle de porte-drapeau lors des Jeux de Turin en 2006. Danielle avait joué un rôle important dans la conquête de la médaille d’or canadienne à Salt Lake City en 2002. Et devinez quoi? Mais oui, l’équipe canadienne, avec Danielle Goyette dans un rôle principal, a encore remporté la médaille d’or.

À Vancouver, lors des Jeux de 2010, c’est Clara Hugues, la plus grande athlète canadienne de tous les temps (je vous ai expliqué pourquoi dans mon commentaire précédent!) qui avait été choisie comme porte-drapeau. Elle avait obtenu deux médailles à Turin : l’or dans le 5000 mètres de patinage de vitesse longue piste et l’argent dans l’épreuve de poursuite par équipe. Et bien sûr, Clara a remporté une autre médaille, celle-là de bronze, dans son épreuve favorite, le 5000 mètres de patinage de vitesse longue piste.

Plus récemment, à Londres, lors des Jeux d’été 2012, c’est Simon Whitfield, gagnant de la médaille d’or au triathlon lors des Jeux de Sydney 2000 et d’une médaille de bronze dans la même discipline aux Jeux de Pékin 2008 (en plus d’une 11e place aux Jeux d’Athènes 2004) qui avait été choisi comme porte-drapeau. Les choses n’ont vraiment pas bien été pour lui… alors qu’il a terminé en 15e place dans la 1re épreuve du triathlon, la natation, et qu’il s’est fracturé une épaule lors d’une chute à bicyclette dans la 2e épreuve du triathlon, ce qui, évidemment, l’a empêché de compléter la compétition.

Il reste Hayley Wickenheiser, la porte-drapeau des Jeux de Sotchi 2014…

En conclusion, croyez-vous vraiment que le fait de porter le drapeau lors des cérémonies d’ouverture des Jeux porte malheur aux athlètes canadiens? Comme vous l’avez sans doute constaté, porter le drapeau ne semble pas favoriser les gars… mais les filles performent tout aussi bien ou mieux encore qu’à leurs Jeux précédents. Dans ce contexte, nous pouvons croire qu’Hayley Wickenheiser comme porte-drapeau, l’équipe féminine va encore remporter la médaille d’or. Après tout, peut-être les gars sont-ils juste plus « moumounes » que les filles?

À la prochaine…

Avatar de Inconnu

Que vaut une médaille olympique? (suite)

par Alain Guilbert

Dans mon texte précédent, je soulignais que les médailles olympiques avaient beaucoup plus de valeur que les médailles obtenues lors de coupes du monde (qui comportent plusieurs épreuves chaque année) ou lors de championnats du monde (qui ont lieu tous les ans ou tous les deux ans, selon les sports). Les médailles olympiques, vous le savez, ne sont distribuées qu’une fois tous les quatre ans. Mon ami François Godbout, un exceptionnel compagnon de travail au Comité organisateur des Jeux de Montréal et un grand joueur de tennis, me rappelait justement une citation de Pagnol sur le sujet : « Le titre olympique, pour plusieurs sports (dont le tennis), c’est comme les allumettes, il ne sert qu’une fois. » (Pagnol)

Un ex-membre du Comité international olympique, Artur Takac, qui avait accepté le poste de conseiller spécial du président au Comité organisateur des Jeux de Montréal, comparait les sports à une pyramide – il y a beaucoup de places à la base de la pyramide… mais seulement UNE au sommet. Il disait que, pour n’importe quel athlète, il était relativement facile d’être le meilleur de son école ou de son village… puis de sa région… puis de sa province. Déjà, dans ce, dernier cas, le défi n’est pas si facile… et il est encore moins facile pour devenir le meilleur de son pays; puis, défi ultime, pour devenir le meilleur au monde, particulièrement dans le cadre des Jeux olympiques où les yeux du monde entier sont braqués sur lui (ou elle). En cas d’échec, la chance de se reprendre ne reviendra que dans quatre longues années… alors que des centaines ou des milliers d’autres athlètes auront quitté la base de la pyramide pour s’approcher à leur tour de son sommet.

Et maintenant, demandons-nous s’il existe des médailles olympiques qui ont plus de valeur que d’autres. Selon moi, la réponse est définitivement affirmative! Et quelles sont ces médailles qui ont plus de valeur que d’autres? Ce sont celles qui exigent des athlètes qui les obtiennent de puiser jusqu’à leur dernière once d’énergie au plus profond d’eux-mêmes et qui peuvent supporter des niveaux de souffrance qui serait intolérable pour au moins 99,99 % d’entre nous. Quels sont ces sports ou ces épreuves? Vous les connaissez probablement autant que moi. Dans les sports d’été, je pense au marathon ainsi qu’aux courses de fond comme les 10 000 et 5000 mètres ainsi que le 3000 mètres « steeple »; il y a aussi le décathlon (10 épreuves d’athlétisme en deux jours) de même que les plus longues distances en canoé et en aviron. Vous vous souvenez sûrement d’avoir vu à la télévision la fin d’une course de 10 000 mètres avec huit avironneurs (et un barreur). Ces athlètes sont tellement vidés (je ne parle pas nécessairement du barreur) qu’il leur serait sans doute impossible de franchir 25 mètres de plus. Dans les sports d’hiver, je pense surtout aux courses longue distance, 20 km et 50 km, en ski de fond, de même que les courses les plus longues en patinage longue piste, comme le 10 000 mètres chez les hommes et le 5000 mètres chez les femmes. Oui, il y en d’autres qui répondent aux critères mentionnés; ce ne sont que des exemples.

Ce qui m’amène à vous parler d’une athlète exceptionnelle, sans aucun doute, la plus grande athlète de tous les temps dans l’histoire du sport canadien…. Clara Hugues. Cette athlète qui est née à Winnipeg et vit maintenant près de Sutton dans les Cantons de l’Est, n’a pas remporté une médaille olympique, ni deux, ni trois… mais bien 6 (SIX) au cours de sa longue carrière… soit quatre en patinage de vitesse longue piste et deux en cyclisme : une médaille d’or, une d’argent et quatre de bronze. Ses exploits ont été accomplis dans quatre Jeux olympiques différents : Atlanta en 1996, alors qu’elle avait obtenu deux médailles de bronze en cyclisme; Salt Lake City en 2002, avec une médaille de bronze dans l’épreuve de 5000 mètres de patinage longue piste; Turin en 2006, où elle a remporté la médaille d’or dans l’épreuve de 5000 mètres au patinage longue piste et la médaille d’argent dans la poursuite par équipe au patinage longue piste; Vancouver en 2010, où elle a remporté la médaille de bronze dans sa discipline préférée, le 5000 mètres au patinage longue piste. Elle a pris sa retraite « officielle » après les Jeux de Londres de 2012, à quelques semaines de ses 40 ans, après avoir raté le podium lors de la course de cyclisme contre la montre sur route, mais non sans avoir « chauffé » ses adversaires dans la première moitié de l’épreuve.

Clara est la seule Canadienne à avoir remporté des médailles olympiques tant aux Jeux d’hiver qu’aux Jeux d’été. Seulement trois athlètes au monde peuvent revendiquer un tel exploit.

Qu’est-ce qui faisait la force de Clara tout au long de sa carrière? C’est exactement ce dont je parlais précédemment dans ce texte, « sa capacité à puiser jusqu’à la dernière onze d’énergie au plus profond d’elle-même et à endurer la souffrance au-delà du ‘tolérable’ ».

Au cours de mes années à Postes Canada, nous étions bien identifiés à l’équipe et aux athlètes de ski acrobatique du Canada. Mais ce que beaucoup de moins de gens savent, c’est que nous avons aussi commandité pendant quelques années l’équipe canadienne de patinage de vitesse en général, de même que Clara Hugues en particulier. À l’époque, elle écrivait un journal, lequel était distribué aux autres athlètes de patinage de vitesse pour les motiver. Clara avait eu la gentillesse de m’inscrire sur sa liste de distribution. J’ai gardé dans mes bases de données quelques-uns de ses textes que je trouvais particulièrement inspirants.

Vous savez peut-être qu’en patinage de vitesse longue piste, la plus longue épreuve pour les femmes est de 5000 mètres, alors qu’il y en a une de 10 000 mètres pour les hommes. Un jour, une patineuse allemande avait décidé de compléter une course de 10 000 mètres pour établir, ce qu’on considérait, un « record non officiel » pour les femmes sur cette distance. Un jour Clara Hugues s’est donné comme défi de surpasser ce « record non officiel ». Elle a convaincu l’une de ses collègues de patiner avec elle pour la soutenir dans cette épreuve qui serait disputée sur la patinoire olympique des Jeux de Calgary. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que presque toute l’équipe canadienne de patinage de vitesse serait sur place pour la soutenir.

Dans le texte qu’elle a écrit à la suite de son exploit, vous découvrirez comment Clara pouvait puiser dans son énergie et repousser ses limites de tolérance à la douleur… ce qui explique très bien pourquoi elle est une si grande athlète et pourquoi ses médailles, même celles de bronze, valent beaucoup plus que bien d’autres médailles olympiques.

Le texte est rédigé uniquement en anglais… mais je suis convaincu que vous comprendrez parfaitement ce qu’elle exprime…

JUST FOR THE FUN OF IT
Athlete Journal by Clara Hughes

Saturday, March 12, 2005, Calgary, Alberta

Sometimes I wonder about myself, where I get ideas that seem so good at the time. With the season all but officially over, I returned home after the World Championships wondering what I was thinking when mentioning the idea of skating a 10,000m race at the Olympic Oval Finale, the season-closer for speed skating. I not only made the mistake of vocalizing this idea, I took it another step further and convinced training partner Catherine Raney to go the distance with me. My main selling point was that I would pay her entry fee and, oh yah, it would be ‘fun’.

Returning home from Europe Wednesday afternoon did not bode well for the motivation factor with the ladies open 10km a few days later on Friday night. The fact that it was night, and for my body, morning (my calculations: 3am body-clock time) did not help matters, either. Training for the week entailed shopping in Torino, Italy, where the team spent a few days before coming back, and five laps and two accelerations on the ice Thursday morning. My theory was I had enough residual fitness to get me through about anything. At least that’s what I thought…

After lying in bed all day, I left for the oval bitter after failing to sleep as planned in the afternoon. Jet lag does funny things to the body: I loathe it at the best of times and despise it more than ever while setting out the oval, feeling like I was sleep walking.

My best attempts to offhandedly convince Catherine, who I convinced to do the race in the first place, that we should bail out of the race failed and after a bumped up start time, (which we managed to delay after our coaches begged for a resurfacing, knowing my intentions of trying to break a somewhat mythical ‘unofficial’ record set by German skater Gunda-Neiman over a decade before…) we made our way to the line.

I couldn’t help but laugh that we were actually going to skate the 25-lap race. I have seen the distance covered by myriad teammates; seen them suffer through good races and bad, and now it was my turn. Unbeknownst to me, most of our training group came just to cheer us on. Their encouragement was to be invaluable when the race became, as it inevitably does, really, really hard.

From the beginning of the race, I felt the rhythm set in. Lap after lap passed and I felt like a metronome, so precise was the pace. After ten laps or so, the encouragement from the coaches changed from early technical cues to ‘STAY AWAKE’ and ‘DON”T FALL ASLEEP’. People have told me that when a skater gets into that 10km zone, it is easy to space out and before you know it, the lap times begin to slow. I was lucky that each time that happened, the coaches saw and reacted with these cues that made me refocus and build the next turn, get the rhythm back.

It wasn’t until 11 laps to go that I noticed the lap-counter board. It was a conscious effort that did not allow me to look before that, and when I saw more than half of the race was over and I was ahead of the legendary world record, I knew there was no way I was going to slow down.

At 7 laps to go it really started to hurt. But, like so many times before, I have faced the ultimatum of when the body wants to shut down and the brain has to override all rational thought and desperation. Only, I had never reached that point after so many laps. The fighter in me prevailed, and though I could feel the slobber running down my chin, I ignored the display of suffering that I was and pushed on.

The cheers of teammates pulled me through those last few laps, across the finish line and to the realization that I broke Gunda’s record by three seconds. Even Catherine set a record, chopping over a minute of the USA mark set only the weekend prior. Though exhausted, we felt giddy with the fact that we actually finished the distance. We did it, and it was fun. There was really nothing to gain by doing the race: no prize money, no ‘official’ record, and no glory save for the much-appreciated high fives from the team. Yet there was so much to gain.

After the pressure of a long season, in a pre-Olympic year where stress is but a mere fraction of what it will be the following year, it was so beautiful to go and skate ‘just for the fun of it’. Even looking at the time I skated, really, it is nothing compared to the record I broke. Gunda skated that unbelievable race on traditional, non-klap speed skates. I don’t know how she did that, and can only imagine what she could have done with the equipment I skated on yesterday.

And, as Catherine and I both agreed, we’d do it again.

Well, maybe…

Avatar de Inconnu

Que vaut une médaille olympique?

par Alain Guilbert

Les Jeux olympiques n’ont lieu qu’une seule fois aux quatre ans, ce qui explique pourquoi il est si difficile de gagner une médaille, particulièrement une médaille d’or… Il arrive souvent qu’un athlète domine facilement « son » sport à longueur d’année.

Je pense particulièrement à un ami de longue date, Nicolas Fontaine, qui pendant une dizaine d’années aura été le meilleur sauteur (aérialiste) au monde en ski acrobatique. Ce sport (le ski acrobatique) est apparu pour la première fois dans le programme olympique aux Jeux d’Albertville en 1992 à titre de « sport de démonstration ». C’est Lloyd Langlois, un athlète de Magog et surtout un « innovateur » en matière de sauts, qui avait obtenu la médaille d’or avec deux sauts considérés comme « époustouflants » à cette époque. Nicolas Fontaine, son élève et fidèle compagnon, avait terminé sur la 2e marche du podium. Mais comme le ski acrobatique n’était alors qu’un « sport de démonstration », ces médailles ne comptent pas dans les statistiques officielles des Jeux.

Les Jeux olympiques d’hiver suivants ont eu lieu à Lillehammer en 1992. Normalement, les Jeux olympiques étaient présentés tous les quatre ans. Les Jeux d’été dits modernes ont commencé en 1896 à Athènes et ont eu lieu, depuis, à tous les quatre ans… sauf en 1916 (durant la Première Guerre mondiale) et sauf en 1940 et 1944 (durant la Seconde Guerre mondiale). Les Jeux olympiques d’hiver, eux, ont fait leur apparition seulement en 1924… et eux aussi avaient lieu tous les quatre ans, sauf en 1940 et 1944 (durant la Seconde Guerre mondiale).

Quand les Jeux de Montréal ont eu lieu en 1976, la télévision avait d’une certaine façon pris le contrôle de l’événement. Pour les Jeux de 1976, le réseau américain ABC avait versé la somme « faramineuse » (du moins à cette époque) de 25 millions $ pour obtenir l’exclusivité de la télédiffusion aux États-Unis. C’était alors le plus important contrat de télévision de l’histoire. En incluant les droits versés par les pays européens et les autres, l’ensemble des droits atteignait environ 40 millions $. Aujourd’hui, tout le monde rit de ces sommes. Les Américains seuls versent plus d’un milliard pour les Jeux d’hiver… et bien plus encore pour les Jeux d’été.

Comme les Jeux d’été et les Jeux d’hiver avaient toujours lieu la même année jusqu’en 1992, c’est à cette époque les Américains ont fait pression sur le Comité international olympique pour briser le cycle des Jeux d’hiver et des Jeux d’été parce que c’était devenu trop exigeant pour les réseaux comme NBC ou ABC de payer les droits de télédiffusion pour les Jeux d’été et les Jeux d’hiver la même année.

Le CIO s’est soumis aux exigences des télévisions américaines… et c’est ainsi qu’après les Jeux d’hiver de 1992 à Albertville, il y a eu d’autres Jeux d’hiver à Lillehammer (Norvège) en 1994, deux ans après les précédents. Et depuis ce temps, les Jeux d’été ont lieu tous les quatre ans, comme toujours, de même que les Jeux d’hiver, mais dans un cycle différent.

J’en reviens donc à mon ami « Nico » Fontaine, qui après sa médaille d’argent des Jeux d’Albertville, médaille qui ne compte pas puisque son sport était en démonstration, s’amène à Lillehammer rempli de confiance pour s’emparer de la médaille d’or, surtout que son ami Lloyd Langlois a pris sa retraite. Mais les choses ne vont pas comme « Nico » le souhaitait; il termine en 4e place… juste en bas du podium… sans médaille. Bien sûr, il est déçu, mais il entend bien se reprendre lors des Jeux suivants à Nagano (Japon) en 1998; mais les choses ne vont pas mieux pour lui… cette fois, il termine 10e… bien, bien loin du podium, même s’il est considéré comme l’un des meilleurs au monde dans sa discipline. Mais Nico n’abandonne pas; il gagne la Coupe du monde (la somme de toutes les épreuves d’une année) pendant quatre années consécutives…. un exploit sans précédent et qui n’a pas été répété. Il est le meilleur au monde; ses résultats le prouvent hors de tout doute. Il arrive donc aux Jeux de Salt Lake City plein de confiance, sachant qu’il est tout près de son rêve, celui d’obtenir une médaille d’or aux Olympiques.

Mais, encore une fois, les choses ne se déroulent pas comme il le souhaitait… comme il l’avait rêvé… La pression, probablement, « Nico » ne se qualifie même pas pour les finales. Son bilan olympique? Médaille d’argent qui ne compte pas vraiment… puis 4e place… puis 10e place… puis exclus de la finale composée des 16 premiers lors des qualifications. Il ne progresse pas… il régresse… et malheureusement, l’heure de la retraite a sonné pour lui. Pourtant, il était le meilleur au monde – sans aucun doute entre les années 1998 et 2002 – et l’un des meilleurs au monde de 1992 à 1998. Pourquoi une médaille d’or olympique vaut-elle autant? Pas nécessairement en dollars… mais surtout en estime de soi… parce qu’elle est tellement difficile à obtenir.

Je vous parle du ski acrobatique parce que j’y ai été personnellement associé pendant plus de 10 ans. J’ai assisté à une douzaine d’épreuves de la Coupe du monde; j’ai assisté à des championnats du monde; j’ai assisté aux Jeux olympiques de Salt Lake City. Lorsque j’étais à Postes Canada, nous avons commandité l’équipe canadienne de ski acrobatique, mais aussi plusieurs athlètes, dont Nicolas Fontaine (bien sûr), Deidra Dionne (médaillée de bronze à Salt Lake City), Jennifer Heil (4e place à Salt Lake City – un tout petit dixième de point derrière la médaille de bronze – puis médaille d’or à Turin et enfin médaille d’argent à Vancouver); Jeff Bean, 4e place par « des poussières » à Salt Lake City… et d’autres. J’ai côtoyé les « bosseurs » de Jean-Luc Brassard jusqu’à Alexandre Bilodeau; ainsi que les « sauteurs » comme Nicolas Fontaine et tous ceux qui l’ont suivi jusqu’aux Jeux de Turin. J’ai côtoyé ces athlètes pendant des années; je me considérais comme « un ami » pour eux et je crois sincèrement qu’eux aussi me considéraient comme « un ami ».

Malgré toutes leurs performances en Coupe du monde, et même en Championnat du monde, les médailles olympiques ont été plutôt rares pour ces athlètes. Dans les « bosses », on peut nommer Jean-Luc Brassard, Jennifer Heil (deux fois) et Alexandre Bilodeau. Dans les « sauts », Veronica Brenner et Deidra Dionne. Ce n’est quand même pas beaucoup dans un sport où le Canada est considéré comme l’un des meilleurs au monde.

Quelle sera la performance canadienne cette année à Sotchi dans ces deux disciplines du ski acrobatique que sont les sauts et les bosses? (Depuis les Jeux de Vancouver, on y a ajouté la demi-lune et le ski cross avec lesquels je suis moins familier).

Dans les « bosses », Alexandre Bilodeau, médaillé d’or à Vancouver, et Michael Kingsbury, la grande vedette mondiale des deux dernières années, pourraient se retrouver tous deux sur le podium. Il s’agirait d’une première pour le Canada. Chez les femmes, le Journal de Montréal, dans un texte publié le 21 janvier dernier, parlait des trois sœurs Dufour-Lapointe et de leur rêve de se retrouver toutes les trois sur le podium. Bien sûr, c’est un rêve… mais selon moi, un « rêve impossible »… La seule de trois sœurs Dufour-Lapointe (Chloé, Justine et Maxime) que je vois sur le podium est Chloé, la plus jeune des trois.

Bien performer en Coupe du monde est une chose… bien performer aux Olympiques en est une autre. Demandez à Nicolas Fontaine ce qu’il en pense. Il faut rêver « grand » et « haut »… mais on dirait que les podiums olympiques sont plus petits… et plus hauts que tous les autres podiums du monde.

Voilà pourquoi une médaille olympique vaut tellement.

Avatar de Inconnu

Les Canadiens excellent dans de nouveaux sports

par Alain Guilbert

Dans la note chapeautant le tout premier de mes commentaires au sujet des Jeux olympiques de Sotchi, j’écrivais que mes textes pourraient à l’occasion afficher un ton « baveux »… ce qui ne s’est pas encore produit jusqu’à maintenant. Mais un vieil ami m’a rappelé un incident survenu il y a plus de 37 ans où ce n’était pas moi qui avais été « baveux », mais bien lui. Bien sûr, en racontant cette aventure, je serai bien loin des Jeux de Sotchi… mais je vous promets que cela ne se produira pas très souvent.

Le souvenir de cet incident est tellement présent dans ma mémoire que je peux m’empêcher de vous le raconter…

C’était pendant les Jeux olympiques de Montréal (en 1976) alors que je remplissais le rôle de chef de presse adjoint. Ayant acheté des billets un an avant les Jeux, j’ai pu inviter plusieurs membres de ma famille aux cérémonies d’ouverture et de clôture… J’ai aussi invité un ami et voisin de Sherbrooke, Robert « Bob » Martimbault, à une soirée de natation à la piscine olympique alors qu’on y disputait de nombreuses finales et que les gradins étaient remplis au maximum de sa capacité.

Profitant d’un moment de relâche en cours de soirée, j’ai quitté mon poste dans le Centre de presse pour aller rejoindre mon ami « Bob » pour quelques minutes. Nous en avons profité pour visiter ce spectaculaire édifice situé sous la tour du Stade et aussi faire une « pause pipi ». En sortant des toilettes, nous (Bob et moi) sommes arrivés face à face avec un spectateur qui était « déguisé en drapeau américain ». En effet, tous les vêtements qu’il portait, soit « tee-shirt », « shorts », casquette, bas, souliers de toile, foulard au cou, sac de style « pack-sack »… tous sans exception affichaient un ou des drapeaux américains. Je n’en avais jamais tant vu sur une seule personne!

Toutes les personnes qui croisaient ce visiteur se tournaient pour s’assurer qu’elles ne rêvaient pas. Bob, lui, s’est arrêté en plein devant le gars et d’un ton pour le moins sarcastique, il lui a demandé dans son anglais avec le pur accent de Drummondville (sa ville natale) : « YOU… AMERICAN? » Tous ceux et celles qui l’ont entendu ont éclaté de rire… Après toutes ces années, j’en ris encore… et cet incident je l’ai certainement raconté 100 fois plutôt qu’une… merci, « Bob », de m’avoir rappelé que toi aussi tu pouvais être « baveux » à l’occasion!

Pour revenir aux Jeux de Sotchi, rappelons-nous que le Comité olympique canadien et son président Marcel A. (qui incidemment achève son mandat) ont prédit une fois de plus que l’équipe canadienne remporterait le plus grand nombre de médailles de son histoire. Vous vous souviendrez que le Canada avait remporté 26 médailles à Vancouver, dont 14 d’or. Ce total était quasi inespéré. Les athlètes sont certainement mieux entraînés et mieux préparés qu’autrefois, mais examinons les résultats canadiens lors des plus récents Jeux olympiques d’hiver pour constater notre progression.

Jeux                        Or  Argent  Bronze  Total

Calgary 1988                 0         2         3             5
Albertville 1992            2         3         2              7
Lillehammer 1994        3         6         4            13
Nagano 1998                 6          5         4            15
Salt Lake City 2002     7          3         7            17
Turin 2006                    7        10         7            24
Vancouver 2010         14           7         5           26

Comment expliquer cette incroyable progression depuis Calgary soit un quart de siècle à peine? Nous sommes passés de cinq médailles à 26, un gain de plus de 500 %.

Comme je l’ai dit précédemment, les athlètes sont mieux entraînés et préparés qu’autrefois. Mais il y une autre explication dont on ne parle pas très souvent… c’est l’ajout de disciplines dans lesquelles peu de pays participent et dans lesquelles les Canadiens excellent.

Par exemple, lors des Jeux de Calgary, il n’y avait que deux épreuves de ski acrobatique (les bosses et les sauts) pour les hommes et les deux mêmes pour les femmes. Aujourd’hui le ski acrobatique compte au moins quatre épreuves pour les hommes (les bosses, les sauts, la demi-lune et le ski cross) et autant pour les femmes. En conséquence, le nombre de médailles est doublé. Et à Calgary, il n’y avait pas d’épreuves de planche à neige (snowboarding). Aujourd’hui, il y en a au moins trois pour les hommes (demi-lune, obstacles et snow-cross) et autant pour les femmes), ce qui représente 18 médailles supplémentaires à gagner. Autre exemple, à Calgary, le patinage de vitesse courte piste en était à sa première présence à titre de sport de démonstration… ce qui signifie que les médailles gagnées à Calgary ne sont pas incluses dans les résultats puisqu’il ne s’agissait pas d’un sport officiel… ce qu’il est devenu par la suite. Les épreuves y sont nombreuses, 500 mètres, 1000 mètres, 1500 mètres, 5000 mètres, 10 000 mètres (hommes seulement) ainsi que plusieurs relais. Des dizaines de médailles à gagner pour les hommes et les femmes… et les pays qui se les partagent ne sont pas très nombreux (Canada, Corée, Chine, Japon, États-Unis… et pas beaucoup d’autres.

Au hockey, sans doute le sport le plus prestigieux pour la majorité des Canadiens, il n’y qu’une seule médaille possible pour les hommes et une autre pour les femmes. Même chose pour le curling. Mais dans le patinage, si on additionne les épreuves courte piste avec les épreuves longue piste, il y a plus de 50 médailles à gagner.

Voilà qui explique en grande partie la progression des médailles gagnées par le Canada au cours des années : l’arrivée de nouveaux sports et de nouvelles épreuves… dans lesquelles le Canada doit absolument se distinguer pour bien paraître au classement des médailles.

Pour un, je crois qu’il sera impossible au Canada d’améliorer ses résultats de 2010.

À la prochaine…

Avatar de Inconnu

De glace et de glisse

par Alain Guilbert

Il y a deux sortes de sports d’hiver inscrits aux Jeux olympiques… les épreuves sur glace et les épreuves sur neige…

Allons-y d’abord avec les épreuves sur glace :

– le patinage :
patinage courte piste;
patinage longue piste;
patinage artistique;
hockey;
curling;

et les épreuves sur neige :

– le ski :
ski alpin;
ski de fond;
ski acrobatique;
snowboarding (surf des neiges).

Et il reste encore trois disciplines qui sont disputées sur une surface qui peut être identifiée autant à la glace qu’à la neige:

– bobsleigh;
– luge;
– skeleton.

Les pistes de ces trois dernières disciplines sont à base de neige… mais dans les faits, elles sont davantage disputées sur la glace.

Quelle est la performance du Canada sur la glace et sur la neige?

Aux Jeux de Vancouver (2010), le Canada a obtenu un total global de 26 médailles (dont 14 médailles d’or). Plus de 60 pour cent de ces médailles ont été obtenues dans les sports sur glace, soit :

– 5 médailles en patinage courte piste (2 or, 2 argent et 1 bronze);
– 5 médailles en patinage longue piste (2 or, 1 argent et 2 bronze);
– 2 médailles en patinage artistique (1 or et 1 bronze);
– 2 médailles en hockey (hommes et femmes) – 2 or;
– 2 médailles en curling (hommes et femmes) – 1 or et 1 argent;
soit 16 médailles sur le total de 26 ce qui équivaut à plus de 60 % de nos médailles (plus précisément 61,538 %).

Pour ce qui est de sports sur neige, le Canada a obtenu six médailles, soit :

– 3 médailles en ski acrobatique (2 or, 1 argent);
– 0 médaille en ski alpin;
– 0 médaille en ski de fond;
– 3 médailles en snowboarding (2 or et 1 argent);
soit 6 médailles sur le total de 26 ce qui équivaut à 23 % de nos médailles (plus précisément 23,076 %).

Il reste encore des médailles dont il est difficile de dire si elles ont été obtenues sur la glace ou sur la neige, soit :

– 3 médailles en bobsleigh (1 or, 1 argent et 1 bronze);
– 1 médaille en skeleton (1 or);
– 0 médaille en luge;
soit 4 médailles sur le total de 26 ce qui équivaut à 15 % de nos médailles (plus précisément 15,38 %).

Mais de toutes ces médailles, y en ont-elles qui valent plus que d’autres? Poser la question, c’est y répondre…

Entre vous et moi, la médaille d’or au hockey (hommes) vaut certainement plus que toutes les médailles du patinage de vitesse « courte piste ». Sur ce sujet, je rejoins aisément le chroniqueur de La Presse Ronald King, l’un des plus sous-estimés au Québec, mais qui demeure l’un des meilleurs dans son domaine. Début décembre, il écrivait dans sa chronique (presque) quotidienne les mots suivants : « Vous savez ce que je pense du patinage de vitesse sur courte piste… Un sport mineur… Mickey Mouse… N’importe quel patineur du dimanche qui est le moindrement athlétique et fonceur pourrait gagner une médaille olympique. » Et il continuait ainsi : « Vous n’avez qu’à attendre que les deux petits Coréens s’enfargent et vous passez au podium comme dans du beurre. Il n’y même pas de Russes ou de Suédois là-dedans. Ils seraient gênés de recevoir une médaille pour ça… Vous me ramenez à 25 ans, et je fais une razzia sur la piste de Sotchi. Oui, oui, moi-même. » (Fin de la citation!!!)

King a raison à 100 %…

Entre vous et moi (encore!!!), une médaille en patinage sur longue piste vaut probablement une demi-douzaine de médailles sur courte piste!!!

Historiquement, les sports olympiques étaient de « vrais sports ». Mais la télévision américaine qui verse plus d’un milliard de $ en redevances au CIO (Comité international olympique) depuis plusieurs Jeux pour avoir le droit de tout téléviser a réussi (en échange de ses $) à imposer des sports qui n’en sont pas… Comme le patinage de vitesse sur courte piste qui ressemble davantage à du « roller derby » (comme le dit si bien Ronald King) qu’à un véritable sport… comme les filles qui se font tourner « un ballon sur le nez aux Jeux d’été »… cela ressemble bien davantage à un spectacle qu’à un sport.

Et comment comparer une médaille en ski acrobatique (par exemple, une descente de 20 secondes à travers des bosses) avec une médaille obtenue dans une course de 50 km en ski de fond. Impossible de comparer… me direz-vous. Et vous aurez raison… mais l’une vaut-elle plus que l’autre? Dans mon esprit, il n’y a aucun doute!

P.S. (1) Pendant les Jeux qui commencent bientôt, vous verrez Sochi et Sotchi… lequel est le bon? Bonne question… En russe, là où ont lieu les Jeux, on écrit « Sochi »… Au Canada et aux États-Unis, on écrit « Sotchi »… alors, les deux sont bons… tout dépendant d’où proviennent les images que vous regardez!

P.S. (2) Normalement aux Jeux olympiques, les hommes concourent contre les hommes, et les femmes contre les femmes. Sauf deux exceptions… au patinage artistique, où il y a des épreuves de couples… et en luge où il y aussi des épreuves de couples.

À la prochaine….

Avatar de Inconnu

À quel rang se situera le Canada?

Mon collaborateur Alain Guilbert a subi la piqûre des Olympiques dès son arrivée au Comité organisateur des Jeux olympiques (le COJO) de Montréal de 1976. Une vingtaine d’années plus tard, il héritait de la vice-présidence des communications à Postes Canada (et devenait mon patron). À ce titre, il avait la responsabilité des parrainages commerciaux et son meilleur coup a assurément été de parrainer l’équipe canadienne de ski acrobatique. Je me souviens de la fierté ressentie chaque fois qu’un « champion » ou une « championne » – parce que le Canada en avait plusieurs dans cette discipline – montait sur le podium avec le logo de Postes Canada sur ses vêtements. Ce n’est pas parce qu’il est à la retraite depuis plusieurs années qu’il a abandonné pour autant son amour pour les Olympiques, surtout ceux d’hiver… là où le Canada excelle particulièrement. Dans le cadre des Jeux de Sotchi 2014, Alain a préparé une série de billets qu’il m’a autorisé à reproduire dans mon blogue. Voici le premier, pour votre bon plaisir et pour en apprendre un peu plus sur les Jeux. J’en publierai quelques-uns en rafale, puis ses billets deviendront quotidiens pendant la durée des compétitions en Russie. Je sais que vous les apprécierez autant que moi.

par Alain Guilbert

Si l’on en croit le président du Comité olympique canadien, l’incomparable Marcel Aubut, le Canada devrait terminer « PREMIER » aux Jeux de Sotchi!!!!

Mais il y a un petit problème… c’est qu’il n’y a pas de classement officiel aux Jeux olympiques… il s’agit de compétitions entre athlètes. Mais, il y a quand même un classement « non officiel ». Les médias veulent toujours avoir un ou des gagnants… ainsi qu’un ou des perdants.

Historiquement, les comités organisateurs des Jeux fournissent aux médias d’information un classement « non officiel » des pays. Ce classement a toujours été basé sur le nombre de médailles d’or remportées par les athlètes d’un pays… et NON PAS sur le total des médailles remportées par un pays. Si nous regardons les résultats des récents Jeux olympiques d’hiver, nous y ferons des découvertes intéressantes.

À Salt Lake City, par exemple, en 2002, la Norvège aurait terminé au 1er rang avec 25 médailles, l’Allemagne en 2e place avec 36 médailles et les États-Unis en 3e place avec 34 médailles. Le Canada, lui, aurait terminé au 4e rang avec 17 médailles, soit le même nombre que l’Autriche qui, avec ses 17 médailles (tout comme le Canada), a terminé au 10e rang. Vous y comprenez quelque chose?

Non… sans doute parce que, pour bien comprendre, il faut connaître le nombre de médailles d’or de chaque pays… ce sont les médailles d’or seulement, du moins dans toute l’histoire des Jeux olympiques (hiver et été) qui ont déterminé (sauf à Vancouver) le rang « non officiel » d’un pays. Dans le cas d’égalité entre deux pays pour le nombre de médailles d’or, ce sont les médailles d’argent qui brisent l’égalité… ou les médailles de bronze (si les pays sont aussi à égalité dans les médailles d’argent).

Donc, regardons les résultats de Salt Lake City en 2002 :

Rang     Pays    Or   Argent   Bronze   Total

1    Norvège         13               5               7          25

2    Allemagne      12            16               8          36

3    États Unis      10            13              11          34

4    Canada              7              3                7           17

5    Russie               5              4                 4          13

6    Italie                  4              4                 5          13

10  Autriche            3              4               10          17

Ainsi l’Autriche, avec 17 médailles, finit au 10e rang alors que le Canada avec 17 médailles finit au 4e rang.

Quant à la Norvège, avec ses 25 médailles (exploit extraordinaire pour un pays plus petit que le Québec), elle finit au 1er rang malgré les 36 et 34 médailles des Allemands et des Américains… bien sûr à cause de ses 13 médailles d’or.

Voyons maintenant les résultats de Turin en 2006 :

Rang   Pays    Or    Argent    Bronze    Total

1   Allemagne     11             12                6           29

2   États-Unis      9               9                7            25

3   Autriche          9               7                7             23

4   Russie              8               6                8             22

5   Canada             7            10                 7             24

6   Suède               7               2                 5             14

Donc, le Canada, avec ses 24 médailles, termine au 5e rang même s’il a obtenu plus de médailles que l’Autriche et la Russie. Si le classement était établi à partir du nombre total de médailles plutôt que sur les seules médailles d’or, le Canada aurait terminé au 3e rang plutôt qu’au 5e. À Salt Lake City, le classement selon l’ensemble des médailles ou seulement les médailles d’or n’aurait rien changé à la position du Canada.

Donc, nous voilà à Vancouver pour les Jeux de 2012… et le Comité organisateur des Jeux qui a son mot à dire dans la diffusion des classements « non officiels » aux médias tout comme le Comité olympique canadien, dont Marcel Aubut à ce moment est déjà le président, mais sans être encore en fonction. Il est élu, mais son mandat ne commence qu’après les Jeux… ce qui évidemment ne l’empêche pas d’intervenir dans toutes sortes de dossiers… comme la présence de Garou dans la cérémonie d’ouverture… un fiasco total… et comme la présence de « son ami » Pierre Gauthier au conseil d’administration des Jeux avec la responsabilité de la présence du français… un autre fiasco total lors de la cérémonie d’ouverture.

Donc, le Comité organisateur, avec l’appui du Comité olympique canadien, décide que le classement « non officiel » sera calculé sur le total de toutes les médailles et non pas sur les médailles d’or seulement… Les deux pensaient qu’ils pourraient ainsi « fourrer » le système et favoriser le classement du Canada… et voici ce que cela a donné :

Rang   Pays         Or    Argent    Bronze    Total

1   États-Unis          9              15                13          37

2   Allemagne        10              13                  7           30

3   Canada              14                7                  5           26

4   Norvège              9                8                  6           23

5   Autriche              4                6                  6           16

6   Corée du Sud      6                6                  2            14

Si on avait suivi la formule traditionnelle, le Canada aurait terminé PREMIER… l’Allemagne, 2e, les États-Unis, 3e et la Norvège 4e.

Je ne sais pas de quelle façon sera établi le classement non officiel des pays à Sotchi… mais j’imagine que ce sera selon la méthode traditionnelle du plus grand nombre de médailles d’or. Malgré les prédictions « enjouées » de Marcel Aubut, qui prédit la PREMIÈRE PLACE au Canada, les chances que cela se produise sont à peu près nulles, sinon inexistantes. À Vancouver, le Canada avait remporté 14 médailles d’or, comparativement à 7 à Salt Lake City et 7 (encore) à Torino. À Sotchi, la foule ne poussera pas derrière les athlètes canadiens comme elle l’avait fait à Vancouver… mais bien derrière les athlètes russes. À mon avis, si le Canada termine en 3e place (total des médailles d’or ou total de l’ensemble des médailles), ce sera déjà un exploit hors de l’ordinaire… Il va falloir que les athlètes performent à la hauteur de nos attentes. J’ai bien hâte de voir combien d’eux et d’elles vont crouler sous la pression. Un peu comme les joueurs et le « coach » du Canadien présentement!

À suivre…