Bye Bye ‘84!

Nous sommes loin de cette année-là, mais les propos de ma mère, dans ce poème daté du 29 décembre 1984, sont quasiment d’actualité.

Nous voici donc aux derniers jours
D’un an disparu pour toujours.
Que gardons-nous comme souvenir
Des jours qui ont hâte de partir?
Ils n’ont peut-être pu nous aider
À faire vraiment une bonne journée.
A-t-on dit à quelqu’un « je t’aime »?
On récolte souvent ce qu’on sème;
Ou bien, est-ce qu’on travaille sans cesse
Pour amasser de la richesse?
À nous de choisir l’essentiel,
Et tourner nos yeux vers le Ciel,
Il faut qu’on opte pour le choix
De faire des heureux près de soi.
L’année qui va se terminer
Nous oblige à bien y penser.
La « télé » nous rapporte surtout
Des grands malheurs d’un peu partout,
Prises d’otages, enlèvements,
Grèves et bombes à retardement.
On aimerait ça un de ces jours,
Entendre parler des preuves d’amour,
Il y en a en quantité
Qui aident les autres sans en parler.
Bye Bye ’84   Adieu!
Souhaitons que l’an nouveau soit mieux!

Note du blogueur : Voilà, tristement, le dernier poème de ma mère que j’ai à vous offrir. J’ai voulu, au cours des derniers mois, les partager avec vous. Elle n’avait pas voulu que je les publie, mais je jugeais que c’eut été un « gaspillage » de les garder cachés. Ils sont maintenant dans la blogosphère et j’espère que d’autres les découvriront éventuellement.

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Joyeux Noël!

C’est le vœu que souhaitait ma mère dans son poème du 22 décembre 1984.

Le jour de Noël
      Doux mots magiques!
La neige est belle,
      C’est magnifique.
Le vert sapin
      Où tout scintille,
Boules de satin,
      Étoile qui brille,
Guirlandes d’or,
      Glaçons d’argent,
Forment un décor
      Éblouissant.
Mon cher sapin,
      Comme tu es beau!
On voudrait bien
      Voir les cadeaux.
Il y a de tout
      Jeux amusants
Poupée « Bout de chou »
      Qu’aiment les enfants.
Voyez aussi
      Le soir de Noël
On chante, on rit
      La vie est belle.
Tous les parents
      Sont réunis
Et ce beau temps
      Déjà fini!!!

« Tes amis »

Ma mère a rédigé ce poème en décembre 1984. Elle n’a pas précisé de date. Ma mère était bien sûr une grande croyante, comme la majorité des femmes de son époque.

Petit Jésus, Toi qui sais tout,
N’oublie pas tous les malheureux,
C’est impossible, qu’autour de nous
On ne puisse partager un peu.
Des enfants meurent par milliers
Parce qu’ils manquent d’un peu de pain,
Tandis qu’ailleurs, sans se soucier,
On gaspille tout à pleines mains.
Petit Jésus, il faut qu’ça change,
Donne aux hommes la bonne solution
Pour soulager ces petits anges
Qui n’ont rien, même pas de maison.
Quand on voit les grands magasins,
Remplis à craquer de bonnes choses
On éprouve un immense chagrin
De ne pouvoir donner ces choses.
Petit Jésus, Noël s’en vient,
« Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux »
Fais que chacun donne de son bien,
Pour qu’à Ta fête on soit heureux.
Ces petits pauvres sont Tes amis,
Adoucis un peu leurs souffrances,
Ils Te verront au Paradis,
C’est là leur unique espérance.

L’hiver!

Ce poème de ma mère remonte au 10 décembre 1984.

L’hiver, tout semble se reposer,
Plus rien ne bouge dans les champs,
Les arbres se sont déshabillés,
Pour s’endormir jusqu’au printemps.
L’oiseau frileux nous dit : Adieu!
Vers la Floride, il va tout droit,
Même sans argent, oh! le chanceux,
Et nous laisse tous avec le froid!

L’hiver, le riche va au Mexique
Ou sort son manteau de vison,
Pas besoin de formule magique
Car il fait chaud dans sa maison.
Pour celui qui a des loisirs,
Il en profite autant qu’il peut
L’hiver pour lui, c’est un plaisir
Avec ça, est-ce qu’il est heureux?

L’hiver, le pauvre grelotte et prie
Pour que le froid soit moins intense,
Car les vêtements sont à gros prix
Et le chauffage ça n’a pas de sens.
Les enfants ont juste ce qu’il faut
Pour protéger leur corps transi,
Mais ont au foyer le plus beau,
L’amour qui réchauffe et réjouit.

À Marie-Josée

Marie-Josée est l’arrière-petite-fille de ma mère. Elle a 7 ans en ce 5 mars 1985 et il fait tempête à Hawkesbury. Ma mère compose ce poème pour elle. Elle note qu’il peut se chanter sur l’air de « Au clair de la lune ». Ma nièce Pierrette, la mère de Marie-Josée, demeurait à Dubreuilville à cette époque.

Beau flocon de neige
Toi qui va partout
Comme au bal de neige
Pour un rendez-vous.
Vas à Dubreuilville,
Bien loin de chez nous
Dire à mes p’tites filles
Que j’les aime beaucoup.

Beau flocon de neige,
Avec tes amis
Et la fée des neiges
Allez loin d’ici,
À Marie-Josée
Dire un beau « Bonjour »
Elle est occupée
Mais sourit toujours.

Bonne fête!

Celui-ci est un acrostiche avec le prénom d’une nièce de ma mère, Sandra. Elle lui avait composé ce poème-souhaits le 23 octobre 1984.

Sais-tu qui pense à toi? Bonne fête
Alors! Tu comptes un an de plus
N’est-ce pas que le temps passe vite?
Dans la vie tout doit avancer
Reste confiante en l’avenir
Ainsi, tu auras l’âge que j’ai.

Septembre

Ma mère a rédigé ce poème le 27 septembre 1985.

C’est déjà la fin de l’été,
La nature semble se reposer,
La terre dans toute sa splendeur
A produit de magnifiques fleurs,
Des blés dorés, des fruits sucrés
Et tant de choses bonnes à manger
Sans oublier la fameuse pomme
Qui fit « pécher » le premier homme.

Autour de nous, les cris joyeux
Des enfants qui étaient heureux
De profiter du bel été
Se font plus rares et espacés.
Tous les enfants petits et grands
À l’école se rendent prudemment
Pour y puiser à pleines mains
Le savoir pour bâtir « demain ».

Septembre voit les fleurs fanées,
Les hirondelles sont envolées.
On sent autour de nos maisons
Les vents parfumés des saisons.
Le soleil semble faire un effort
Pour nous donner ses rayons d’or,
Car on doit tous être en bonne forme
Pour accueillir le bel automne.

 

Note du blogueur : J’ai encore quatre poèmes de ma mère qui sont liés à l’hiver et à Noël. Je les publierai en temps utile.

Le plus beau mois

Le mois de mai commence dans une dizaine de jours. Voici comment elle le voyait en ce 17 mai 1985. C’est aussi un de ses rares poèmes où les rimes ne suivent pas la même rythme.

Mai, c’est l’éveil vibrant de la nature,
C’est la reprise annuelle de la verdure.
Les arbres se parent de bourgeons fragiles
Et les jeunes poussent s’étirent à vue d’œil
Vers le ciel.
Les pommiers en fleurs offrent aux passants
Leurs bouquets blancs.
La grive siffle d’admiration
Devant la beauté du jour.

En mai, tout est lumière tout est beau,
Les feuilles, l’herbe et même l’air
Tout est nouveau.
On sent déjà une tendre chaleur
Se répandre autour de nous,
Le murmure des ruisseaux et des rivières
Est comme une balade à la terre.

Mai, c’est une nappe toute fleurie
De petites boules jaunes : les pissenlits;
C’est l’éclat d’une touffe de violettes,
Qui sortent de leur cachette.
C’est aussi l’hirondelle dans son nid
Qui nous offre sa charmante compagnie.

Mai, voilà le temps de remercier
Pour tant de choses à admirer.

Pensée que ma mère avait récoltée.

Un éclat de rire, c’est une poussière de joie qui fait éternuer le cœur.

Note du blogueur : Les autres poèmes de ma mère ont des références temporelles inappropriées pour ce temps de l’année. Je les publierai plus tard.

Chantons

Ma mère, à la fin de ce poème d’août 1985, écrit que « Chanter, c’est prier deux fois ». Libre à vous de faire les deux! Bien sûr, quand elle écrit que « c’est gratuit », elle a sûrement fait référence à ceux et celles qui ont des arbres fruitiers dans leur cour.

Chantons l’été
Et ses moissons
Tout est gaieté
C’est la saison.

            Chantons les fleurs
            Et les bons fruits
            Aux belles couleurs
            Puis c’est gratuit.

Chantons l’oiseau
Et son langage
Rien n’est si beau
Que son ramage.

            Chantons l’enfant
            Et les sourires
            De sa maman
            Il faut le dire.

Chantons la joie
Qui chaque jour
Peu à la fois
Nous donne l’amour.

            Chantons, amis,
            Chantons, le jour,
            Chantons la vie,
            Chantons l’amour.

L’été

Nous n’y sommes pas encore, mais c’est presque. La chaleur, encore très modeste, a commencé à se pointer le nez. Le 28 juin 1985, l’été avait inspiré ma mère. Et nous avons bien hâte que cet été arrive.

L’été, la nature toute entière
Resplendit de vie, se montre fière
De répandre son parfum singulier,
D’étaler ses couleurs les plus variées;
Comme l’hirondelle qui virevolte dans le ciel,
Comme l’abeille qui butine pour faire sommeil,
Nous avons un sentiment de liberté
Qui nous saisit, nous entraîne, nous récrée.

L’été, si on est quelquefois matinal
Durant cette courte période estivale,
On découvre la grande beauté de la nature,
Les arbres dans leur plus belle parure,
Les fleurs habillées de mille couleurs,
Les fruits qui ont tant de saveur
Et au-dessus de nous le soleil éclatant
Fait une tache d’or dans le bleu firmament.

L’été, les oiseaux chantent leur amour de la vie,
Leur gai refrain se répète à l’infini.
Les montagnes au loin comme tracées au crayon
Font une jolie dentelle à l’horizon.
Écoutez le doux murmure de la rivière
Qui se hâte vers le fleuve puis vers la mer,
Tout dans la nature a un but ici-bas
Mais l’été, ah!, que c’est court n’est-ce-pas?