L’aide juridique fait son entrée en Ontario

Dans l’édition du journal Le Carillon du 6 avril 1967, une pleine page de publicité (ou presque) vante les mérites du nouveau régime d’aide légale de l’Ontario, en vigueur depuis le 29 mars.

L’aide juridique, comme on l’appelait, avait été conçue pour aider les personnes qui n’avaient pas les moyens de payer les honoraires des avocats. « L’incapacité de payer son avocat est un des derniers obstacles à la justice selon la loi. Mais ce problème n’existe plus en Ontario. » C’est la Law Society of Upper Canada qui avait été mandatée pour gérer ce nouveau système provincial qui « garantit qu’aucun citoyen de l’Ontario ne sera privé de ses droits légaux à cause de l’insuffisance de ses moyens ». Dans la région, c’était
Me Roch Lalande qui gérait ce nouveau service. MeLalande deviendra plus tard juge de la Cour provinciale, division de la famille, à L’Orignal.

La publicité précisait que la personne avait le choix de son avocat, « puis on prend une décision quant à la partie des frais que, le cas échéant, vous pourrez acquitter ». La publicité s’empressait d’ajouter que « ni le tribunal ni le public ne savent que vous bénéficiez d’une aide légale. C’est un secret entre vous et votre avocat. » Finalement, l’annonce décrivait le régime comme « la solution la plus progressive au monde, face au problème de l’aide légale », après tout, l’Ontario était la « province d’avenir » comme le clamait son slogan de l’époque. Aujourd’hui, c’est un service tenu pour acquis dont on n’entend presque jamais parler.

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Une simple photo en page 4 de l’édition du 13 avril 1967 du journal Le Carillon.
Fred Geizendanner, propriétaire de la compagnie Montebello Metal, remet un chèque
de 4 982,40 $ à Marcel Gélineau, le président de l’Association d’investissement industriel de Hawkesbury, pour l’achat d’un terrain d’environ quatre acres à Hawkesbury. Montebello Metal allait s’y installer et progresser avec les années. C’était le point de départ de la croissance industrielle de Hawkesbury, autre que la CIP.

Fred Geizendanner était un industriel très sympathique et très impliqué dans la communauté. Il était membre du club Rotary et avait répondu généreusement à l’appel qu’avait lancé l’Association locale d’aide aux déficients mentaux pour permettre aux personnes affligées de ce handicap d’intégrer le marché du travail. C’était toute une nouveauté à l’époque et je me souviens de m’être rendu à son usine pour faire un reportage sur ses premiers employés déficients intellectuels. Il leur confiait des tâches répétitives parce que ces employés excellaient à ce type de tâches. Montebello Metal était spécialisée dans la fabrication de tubes pliants (pâtes dentifrices, crèmes et même tubes à cigares).

Montebello Metal est toujours là au coin de la rue Cameron et Aberdeen.

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Toujours dans l’édition du 13 avril, un court article pour annoncer qu’Huguette Burroughs, de L’Orignal, avait remporté les grandes compétitions provinciales du concours de français pour les écoles secondaires de l’Ontario. Chez les garçons, Denis Pommainville, de Limoges. Toute une histoire pour ces deux-là.

Huguette était alors correspondante du journal Le Carillon à l’École secondaire régionale de Hawkesbury. Elle signait une chronique hebdomadaire sur les faits et gestes dans cette école. Elle est devenue par la suite correspondante pour le village de L’Orignal. Plus tard, elle est passée au journalisme radiophonique et est devenue sans doute la personnalité francophone la plus connue de Cornwall. Lors de ses funérailles à Cornwall il y a quelques années, l’église était bondée. La dernière fois que je l’ai vue, c’était au mariage de sa nièce sur un bateau à Gatineau. Huguette était une femme extraordinaire qu’un handicap (cécité partielle) n’avait jamais arrêtée. Son frère Charles était journaliste au Carillon avec moi. En fait, nous avons travaillé ensemble plus de 20 ans au journal et quelques années à Postes Canada par la suite. Il a pris sa retraite du journal Le Droit il y a quelques années.

Quant à Denis Pommainville, il est devenu extrêmement connu. Criminaliste tant en Ontario qu’au Québec, il a été actif en politique municipale dans son patelin pendant de très nombreuses années. En fait, peu d’adversaires osaient se présenter contre lui et il a été réélu maire de Cambridge/La Nation à plusieurs reprises. C’est lui qui a piloté le dossier du Parc aquatique Calypso dans sa municipalité et qui est rapidement devenu une attraction touristique majeure à sa première année d’exploitation en 2010. Denis n’a pas sollicité un autre mandat lors des élections municipales de novembre 2010 et a pris sa retraite comme avocat.

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Dans l’édition du 20 avril, on apprend que Campeau Construction, d’Ottawa, établira deux chaînes de montage de sa filiale Allied Building Supplies (ABS) à Alfred : une pour les laveuses à vaisselle Blanchard (un appareil qu’on installait sur le dessus de l’armoire à côté de l’évier) et une pour les cloisons mobiles Divisorwall. Campeau installait la laveuse Blanchard dans toutes les nouvelles maisons qu’il construisait Ottawa. Quant aux cloisons, exclusives à Campeau, elles avaient été utilisées dans son projet Continental Towers et Place de Ville à Ottawa et au Château Maisonneuve à Montréal, entre autres. Robert Campeau avait épousé une fille d’Alfred, la fille de M. et Mme Philippe Cadieux. Son beau-frère Alban Cadieux était d’ailleurs président d’ABS. Plusieurs membres de la haute direction de Campeau et d’ABS étaient originaires d’Alfred.

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