Une école ferme… une nouvelle sera construite

L’édition du 26 mai 1966 du journal Le Carillon pose la question en manchette : « Devrait-on continuer ou fermer l’école St-Curé d’Ars? » Cette école secondaire catholique de langue française pour filles avait été ouverte en 1960 et était gérée surtout avec des fonds de la paroisse St-Alphonse. Mais l’école était fréquentée par des filles des autres paroisses de Hawkesbury et même des municipalités voisines, telles Chute-à-Blondeau, L’Orignal et Alfred. Les problèmes financiers devenaient plus importants et il était maintenant question de la future école Paul VI, qui pourrait, si on en décidait ainsi, accueillir des classes de 9e et 10e années. Une première rencontre des parents avec le conseil de fabrique de la paroisse St-Alphonse aborde l’urgence de la question. Dans l’édition du 14 juillet 1966, on apprendra que cette école ne rouvrira pas ses portes en septembre.

Dans l’édition du 16 juin, Le Carillon publie une illustration de ce qu’aura l’air la nouvelle école élémentaire d’un million de dollars, qui remplacera les écoles Sacré-Cœur et
St-Joseph. « Le complexe scolaire abritera vingt-deux classes régulières, cinq classes d’arts pratiques, une salle de bibliothèque et d’études, un gymnase double avec mezzanine, une salle d’économie domestique et de couture, une salle de travail manuel (ateliers), une salle de dactylographie, un laboratoire, une salle de musique et un cafétéria; totalisant
36 classes. La nouvelle école desservira les élèves à partir du jardin d’enfance jusqu’à la dixième année et pourra recevoir 800 élèves. » Les bureaux de l’administration y seront à l’avant. Objectif : premiers élèves en septembre 1967. Il n’y aura jamais finalement de classes supérieures à la huitième année dans cette nouvelle école.

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Dans l’édition du 26 mai, on apprend également que le Conseil municipal a demandé la permission de construire un nouvel hôtel de ville à Hawkesbury. Il faut l’autorisation de la Commission des affaires municipales de l’Ontario et le tout devrait en coûter un total de 350 000 $. L’architecte local Marc Angers dessinera les plans. L’administration municipale publie d’ailleurs une annonce officielle à cet effet dans l’édition du 9 juin. Selon l’annonce, l’Organisation des mesures d’urgence installerait son quartier général au sous-sol du nouvel édifice.

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En éditorial du 26 mai, Jean-Guy Bruneau se demande quand Hawkesbury aura finalement un directeur des loisirs? Je reviendrai plus tard sur cette question parce qu’il y aura effectivement un tel poste qui sera créé au sein de l’administration municipale. À ce moment-là, des lecteurs faisaient parfois référence à l’absence de loisirs organisés à Hawkesbury et au manque d’installations adéquates. J’aurai l’occasion d’y revenir.

Entre temps, le Club de golf Montpellier, au nord de Montebello et à l’ouest de Chénéville, ouvre ses portes. Beaucoup plus tard, ce club serait acheté par Stéphane Richer, l’ancien joueur de la Ligue nationale du hockey, qui en est toujours le propriétaire d’ailleurs.

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Signe incontestable de l’époque, Le Carillon du 16 juin 1966 rapporte que les cercles Lacordaire et Jeanne d’Arc deviennent l’Association Lacordaire du Canada et que les femmes y ont les mêmes droits que les hommes. « Partout elles peuvent occuper jusqu’à 50% des charges. (…) Toutefois, l’élément féminin ne peut demeurer à la présidence plus de deux années consécutives. » J’ai de la difficulté à m’imaginer que c’était comme ça il n’y a quand même pas si longtemps. Le mouvement Jeunesse Lacordaire fait partie intégrante de l’Association, même s’il bénéficie d’un programme qui lui est particulier. Après tout, les jeunes n’ont pas droit de consommer des boissons alcooliques et en Ontario, si ma mémoire est fidèle, il fallait alors avoir 21 ans. C’est pour ça que les bars et hôtels de l’autre côté de la rivière étaient bondés par des Ontariens de 18, 19 et 20 ans.

Contexte de l’époque

Willie Lamothe est en vedette au bar Sportsman Inn de Pointe-au-Chêne. Ce bar était réputé pour sa musique country et… pour ses danseuses… – Dans l’édition du 23 juin,
G. Séguin Construction fait publier des photos des nouveaux bureaux de poste de L’Orignal et St-Eugène qu’ils ont construits et que les citoyens ont obtenus « grâce à la demande constante du député Viateur Ethier. (…) Les personnes de ces deux municipalités sont bien contentes du travail de M. Ethier pour doter leur municipalité de splendides locaux ». Pourtant, il n’y avait pas d’élection fédérale dans l’air! – « On prévoit du grabuge » titre le journal du 30 juin. La semaine précédente, les magasins LaSalle et Au Salon Blanc avaient annoncé qu’ils ouvraient leurs portes le 1er juillet, s’exposant à une amende variant entre 50 $ et 300 $. Six marchands aboutiront finalement en cour : Dominion, IGA, Au Salon Blanc, Marché Portelance, Rozon Discount Foods et LaSalle.

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