C’est le titre dans Le Carillon du 5 mai 1966 et le message ne peut être plus clair. Depuis 1961, date de la construction du barrage hydroélectrique de Carillon, en aval de la région, les propriétaires riverains du secteur de L’Orignal subissent l’assaut de la crue des eaux de la rivière. Ce coin du comté de Prescott est reconnu pour ses très nombreux chalets et ses maisons riveraines souvent à prix élevé.
Plusieurs y ont aménagé leurs berges il y a belle lurette, mais tout ça se retrouve maintenant sous l’eau. Ils veulent être dédommagés adéquatement. Par exemple,
Hydro-Québec avait offert une compensation de 25 $ à un proprio en compensation des dommages. Vous avez bien lu! Une association des propriétaires riverains perd patience en ce printemps de 1966 et fait pression auprès des députés Louis-Pierre Cécile, provincial, et Viateur Ethier, fédéral. Bien entendu, les deux sympathisent avec les proprios de leur circonscription et s’engagent à intervenir.
Ainsi, dans l’édition du 12 mai, la manchette clame que « La haute direction de l’Hydro viendra Hawkesbury pour discuter sur place des problèmes résultant de l’érection du barrage de Carillon ». Il s’agissait d’Hydro-Ontario et non pas d’Hydro-Québec. La délégation viendra voir de ses yeux les conséquences du barrage tant à Hawkesbury que dans la baie de L’Orignal.
Dans l’édition du 19 mai, on apprend que l’Hydro-Ontario interviendra en faveur des propriétaires riverains. De son côté, les proprios affirment être prêts à utiliser les recours juridiques pour obtenir une compensation appropriée. L’histoire durera de très longs mois, mais il n’y a jamais de règlement à la satisfaction de tous.
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Les premières annonces pour les passeports de l’Expo 67 apparaissent, un an avant l’ouverture. Les banques encouragent les gens : « Ouvrez un compte en vue de préparer la visite de l’Expo 67 avec votre famille, à Montréal, du 28 avril au 27 octobre 1967 ».
Le message était clair : ça vous coûtera cher! Aussi bien s’y préparer.