Mon village natal… un village fantôme

L’édition du journal Le Carillon du 21 juillet 1966 me rappelle de vifs souvenirs. Un article sous ma signature fait référence à la situation désastreuse que vit le village de Chute-à-Blondeau par suite de la construction du barrage de Carillon. Ce village est mon village natal.

Les citoyens que j’ai rencontrés à l’hôtel du village ont peur que leur patelin devienne « Un village fantôme? » comme je titre mon reportage. La route qui permettait de se rendre à Montréal, en passant par Pointe-Fortune, est fermée, inondée. Les voyageurs n’y viennent plus. Les magasins ferment leurs portes. Des citoyens s’exilent. Les 416 habitants s’inquiètent.

Le ministère des Transports avait installé des pancartes au beau milieu de la route pour détourner la circulation. Dans cette section fermée par les pancartes, deux garages, un moulin à farine, un magasin de portes et fenêtres et une épicerie-boucherie ont fermé leurs portes, les clients ne pouvant plus s’y rendre en auto. Au centre du village, le restaurant Millette a fermé ses portes. Le magasin général Conway résiste, mais son propriétaire n’est pas sûr qu’il puisse survivre. Plus de 40 familles ont quitté le village depuis la fermeture de la route.

Les pancartes allaient disparaître peu de temps après le reportage et, éventuellement, une nouvelle route a été aménagée pour se rendre à la route 17. C’était aussi une voie d’accès au nouveau Parc provincial Carillon, devenu depuis le parc provincial Voyageurs.

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L’édition du 21 juillet nous apprend qu’Henriette Maynard, la femme du médecin Jean-Jacques Maynard, devient la première femme au Canada à obtenir une charte d’aviation commerciale. Cette charte lui donne le droit de piloter un avion pour fins commerciales et d’avoir une base ou aéroport. Elle installe son hydravion Cessna 180 au bout de la rue John, au sud du quai fédéral. Henriette pilote neuf sortes d’avions différentes et détient un permis de pilotage de jour et de nuit, sur l’eau et sur la terre. Son mari est aussi pilote. Elle est mère de trois enfants.

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Un entrefilet du 21 juillet mentionne que Me René Marin, 30 ans, deviendra le premier Canadien-français à siéger au Tribunal des Affaires municipales de l’Ontario. Il déménagera à Toronto avec sa femme et leurs deux garçons de deux ans et un an; dont André, l’ombudsman actuel de l’Ontario (revoir blogue du 24 mars).

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