L’édition du 18 août 1966 du journal Le Carillon nous apprend que le Jeune commerce de Hawkesbury veut un référendum sur la vente de boissons alcooliques « fortes » dans des établissements licenciés. Il n’existait pas à ce moment-là de tels établissements à Hawkesbury, seulement de nombreuses tavernes (King Edward, Royal et Bridge Inn). Il fallait traverser le pont.
Ce débat prend beaucoup de place dans l’édition du 10 novembre 1966. Deux demi-pages de publicité incitent la population à voter favorablement lors du référendum du 14 novembre. Le Conseil municipal, la Chambre de commerce et le Jeune commerce y sont favorables. Une des annonces rappelle qu’il faut avoir 21 ans pour voter et pour consommer de la boisson alcoolique. Un éditorial du journal appuie aussi cette question. Aucun article ni aucune publicité ne font référence à quiconque pourrait être contre.
Dans l’édition du 17 novembre, c’est confirmé : 86,34 p. cent des 1912 électeurs qui se sont présentés aux urnes ont approuvé l’intention. Résultat : 1589 disent oui; 251, non. Il y avait une deuxième question qui a donné des résultats quasi identiques. Dans une publicité de cette édition, l’Association des hôteliers de Hawkesbury remercie la population. Ma boisson favorite devint donc un Canadian Club avec 7-up… mais uniquement l’année suivante… la loi oblige!
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Un entrefilet dans la même édition règle la question du « chat-volant » (relire blogue du 10 avril). Que dit le rapport d’autopsie sur la bête : « Le chat avait une masse de poil sur le dos; il n’y avait aucun muscle, aucune veine ou aucun liquide reliant ce poil au dos de l’animal. Par conséquent, il était impossible pour le chat de voler ou de planer dans les airs. » C’était donc un chat ordinaire, conclut l’article. Mais l’était-ce réellement, se demanderait l’incrédule Thomas?
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Je signe un reportage dans Le Carillon du 25 août sur la toute dernière trouvaille de la Sûreté provinciale de l’Ontario : une Cessna 172 pour patrouiller les routes du haut des airs. Je passe un avant-midi dans l’avion avec le policier Art Smith et le pilote Bob Walker. C’était aussi mon baptême de l’air. C’était tout nouveau, mais la SPO était très fière des résultats de cette technique utilisée depuis le 1er juin 1966. Toutes les sortes d’infractions sont visibles de là-haut et non seulement les excès de vitesse. Aujourd’hui, la surveillance aérienne est monnaie courante. J’avais passé l’après-midi dans l’auto-patrouille du policier Bill Atchison, qui s’occupait des automobilistes filant vers l’ouest sur la 17, alors que
Bill Illingworth avait lui aussi son auto-patrouille pour arrêter les automobilistes roulant vers l’est. J’avais adoré voir la réaction des automobilistes qui se faisaient arrêter et qui se faisaient montrer l’avion-patrouille. Et plusieurs n’aimaient pas voir un photographe capter leurs réactions.
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La une entière de l’édition du 1er septembre est une photo du chanoine Roméo Guindon avec le titre « La mission est terminée. Prions pour le repos de son âme. » Un texte sur sa vie prend deux pleines pages. Il est mort le 28 août à l’âge de 80 ans. Ses funérailles ont été grandioses : « 104 prêtres, une centaine de religieuses, une nombreuse parenté et presque toute la population de Hawkesbury ont rendu leurs derniers hommages ». Mon ancien supérieur du petit séminaire, Mgr Charles-Auguste Demers, était là, et d’autres de mes anciens professeurs-prêtres du séminaire. C’était la fin d’une époque à Hawkesbury. Le chanoine avait exercé une grande influence, comme d’autres chanoines de l’époque, dont Arsène Hébert, le chanoine-curé de Thurso.