Pardonnez mon jeu de mots… je ne pouvais résister. Je remonte au 9 mars 1993 et je reçois un appel du journaliste Alan Freeman du quotidien Globe and Mail. Ses sources sont habituellement fiables. Mais peut-être que, ce jour-là, il était simplement « à la pêche ».
Freeman tentait d’obtenir quelques renseignements à propos du portrait de la reine Elizabeth II sur les timbres canadiens et si nous avions l’intention d’imiter la Grande-Bretagne. Il avait entendu dire que la Royal Mail s’apprêtait à annoncer que leurs timbres courants n’afficheraient plus le portrait de la souveraine. Postes Canada avait toujours utilisé le portrait de la reine sur un timbre ou plusieurs et le fait encore d’ailleurs. Elle n’avait l’intention d’imiter qui que ce soit à ce chapitre.
Par contre, Postes Canada avait diversifié ses illustrations. Alors que le portrait de la reine avait dominé pendant des décennies, on retrouvait aussi une illustration des édifices du Parlement canadien et en 1989, les édifices du Parlement avaient été remplacées par l’unifolié en diverses présentations. On retrouve toujours ce drapeau sur nos timbres permanents aujourd’hui.
Statistique intéressante, il se vendait alors de 6 à 12 millions de timbres à l’effigie de la reine chaque mois. Les ventes étaient moindres au Québec – ce qui est facile à comprendre deux ans avant le référendum – et beaucoup plus élevées dans l’Ouest canadien. S’il se vendait 100 millions de timbres arborant la reine, il s’en vendait 250 millions avec le drapeau. C’était il y a 21 ans, bien sûr, et le courriel était à peu près inconnu. Une autre époque.
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Ce même jour, à Toronto, un de mes collègues recevait une requête d’un journaliste à propos du code postal canadien, une référence en la matière pour sa simplicité et son efficacité. Il m’avait demandé d’effectuer quelques recherches.
Je lui avais rappelé que le code postal avait été introduit au Canada au milieu de 1970, à Toronto d’abord; ce qui avait un certain sens puisque les volumes de courrier y étaient les plus élevés. Le code postal devait être instauré dans tout le Manitoba en 1971 et dans tout l’Ontario en 1972. Par juillet 1973, le code postal était utilisé à l’échelle du pays. À ce moment-là, il y avait environ 650 000 codes différents en usage. Je tiens pour acquis que ce nombre est beaucoup plus imposant de nos jours. Les lettres sont peut-être moindres, mais les colis sont toujours là. Ça, le Web ne pourra jamais remplacer.