Hawkesbury veut être désignée « défavorisée »

Le Conseil municipal de Hawkesbury, au lendemain de la victoire de la Ligue du réveil civique, souhaite maintenant que la ville connaisse un essor économique industriel. Pour y arriver, il semble y avoir consensus, et le député Viateur Ethier semble d’accord et prêt à aider : Hawkesbury doit être désignée « région défavorisée ». Ethier prononce un long discours aux Communes en ce sens le vendredi 28 janvier. Par exemple, le Bureau de placement de Hawkesbury traiterait avec 1 084 chômeurs. Ainsi, en désignant la ville et la région comme « défavorisée », les industriels profiteraient d’une exemption de taxe d’entreprise et de plusieurs autres avantages s’ils décidaient de s’y installer. C’était d’ailleurs l’exercice qui allait intéresser de nombreuses nouvelles industries à Hawkesbury, dont les deux plus importantes ont depuis fermé leurs portes. Il n’y avait que la CIP comme employeur majeur, ainsi que l’ICR (International Cellulose Research), son centre de recherches. Tout ça dans l’édition du 3 février 1966.

* * *

Dans l’édition du 20 janvier 1966, un article sur le fait que la commission scolaire a tranché la question de la nouvelle école de 32 classes et qui coûtera 700 000 $. La nouvelle école (la future Paul VI) sera construite sur le terrain de quatre acres et demie occupé par le Couvent du Sacré-Cœur (filles) et l’Académie St-Joseph (garçons). L’ancien président de la commission, Noël Berthiaume, s’y opposait, affirmant que le terrain était trop petit. Lors des premières discussions, on voulait exproprier des maisons du côté nord de la rue Principale, vis-à-vis l’emplacement finalement choisi. L’école est toujours là et le terrain qui l’entoure est plus grand que celui de beaucoup d’autres écoles.

* * *

Pour revenir à l’édition du 3 février, il y est question de la municipalité de Cumberland qui en aurait assez de verser des impôts aux Comtés unis sans obtenir des services équivalents. Cumberland voudrait joindre les rangs du comté voisin de Carleton. Leur souhait allait se réaliser quelques années plus tard lors de la création de la Municipalité régionale d’Ottawa-Carleton. Fait intéressant, cette municipalité a été amalgamée à la nouvelle cité d’Ottawa, mais son ancien territoire fait toujours partie de la circonscription électorale de Glengarry-Prescott-Russell.

* * *

Dans l’édition du 17 février 1966, un court article annonce que Me René Marin, un avocat de Hawkesbury, sera le conférencier de l’Association des enfants retardés de Hawkesbury (c’était son nom). Me Marin fait partie de la direction de cette association et parlera de l’arriération mentale. Me Marin a été très actif dans la création de programmes d’intégration des personnes déficientes dans la société. Il est de ceux qui ont obtenu la participation de certaines industries locales, éventuellement, pour offrir des occasions d’emploi. J’avais une grande admiration pour cet avocat.

Fait intéressant, André Marin a présidé une commission qui portait son nom en 1974-1976, la Commission d’enquête sur les plaintes du public, la discipline interne et le règlement des griefs au sein de la Gendarmerie royale du Canada. Beaucoup plus tard, en 1981, Me Marin, qui avait quitté Hawkesbury depuis belle lurette était devenu le premier président du conseil d’administration d’une toute nouvelle société d’État… la Société canadienne des postes ou Postes Canada pour les intimes. Autre fait intéressant, le fils de René Marin, André (né à Hawkesbury le 12 janvier 1965), a passé une grande partie de sa vie à traiter justement des « plaintes et des griefs ». Il a été ombudsman des Forces armées canadienne de juin 1998 jusqu’à sa nomination comme ombudsman de l’Ontario en avril 2005.

* * *

Dans l’édition du 24 février, un long article sur la campagne lancée par le juge Omer Chartrand pour la construction d’un nouvel hôpital. L’intention est alors d’acheter le petit hôpital de la rue McGill… l’hôpital St-Cœur-de-Marie… pour 600 000 $ et d’y ajouter une aile de 70 lits au coût de 750 000 $. L’objectif était d’en faire un hôpital régional. C’est ce qui est arrivé.

Publicité