Deuxième partie : le 31 août, 1er et 2 septembre
31 août — C’est dimanche. Presque tout est fermé à Rome. Quelques boutiques, cafés et restaurants ouverts dans les secteurs très touristiques. – Nous allons donc à la messe à la basilique Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs de la Place de la République. Une des 523 églises de Rome. Église énorme encore une fois. Les peintures montrent certains martyrs… leurs supplices. Assez macabres pour une église. – Après, nous nous rendons à la Place de l’Espagne. Énorme colonne devant l’ambassade espagnole. À Rome, il y a des colonnes partout. Tout près, des milliers de touristes et les fameuses marches. Nous n’avons pas le courage de les monter. – Devant les places majeures, il y a toujours des vendeurs ambulants de « bébelles » qui font des bulles de savon. Un peu à la manière des vendeurs de colliers lumineux le 1er juillet sur la Colline à Ottawa. – Louise remarque que les hommes italiens descendent sûrement de joueurs de baseball. Ils passent leur temps à se placer ce que l’on sait!!! – Après les marches, passage à côté du parlement italien, en route vers la célèbre Fontaine de Trevi. Gigantesque et foule insoutenable. Nous n’y restons pas longtemps. – Le temps d’une « bierre grande » et d’une « lemon-soda » avant de nous rendre au monument de Victor-Emmanuel, premier roi de l’Italie unifiée, et aussi tombe du soldat inconnu. Monument à couper le souffle. Tout est géant. – En revenant à l’hôtel, nous contournons le palais du Quirinal, résidence du président de la République. Sécurité partout. Pas loin de là, l’intersection des quatre fontaines (photos prises de chacune). En tout près, une école militaire et à côté, un monastère cistercien. – Quiconque a une fascination pour les statues fini par en mourir en Italie et à Rome manifestement. Nous en voyons partout. – Nous entrons dans un Disney Store. Mickey, Goofy, Minnie, Pluto, en bustes romaines. Le magasin est décoré à la mode antique. – Souper au restaurant Rossi Vincenzo. À la table, nous nous sommes rappelés la femme qui allaitait son bébé de deux ans, au sol, à l’entrée de l’église ce matin. Une femme du Moyen-Orient. Elles sont plusieurs à quêter comme ça. Au restaurant, un accordéoniste puis un guitariste chantant à qui nous avons remis une contribution. Quand un deuxième accordéoniste s’est présenté, nous avons compris le jeu. Leçon apprise. – Service téléphonique affreux. Les opératrices ne comprennent rien. Le signal manque à tout bout de champ. – À la télé ce soir, nous avons regardé la version française d’Un gars! Une fille!
1er septembre — Déjà 88 photos de prises et nous n’avons même pas encore visité le Vatican. Prévu pour aujourd’hui. – Ça y est! Nous prenons un taxi jusqu’au Vatican (10 euros) pour y passer l’avant-midi et l’après-midi. Le clou du séjour à Rome. Chaque regard coupe le souffle. Les 82 photos le démontreront. Sécurité omniprésente. Beaucoup de prêtres, de moines et de religieuses. – Richesses inouïes. Une contradiction du sens chrétien. Mais c’est d’une autre époque. Les salles des Borgias nous le rappellent. C’est aussi un mausolée, un cimetière de papes. Ils y sont tous ensevelis. Nous voyons le corps conservé de Jean XXIII et d’un autre pape dont j’oublie le nom. – Pas un seul endroit pour y faire brûler un lampion. – Nous visitons le petit musée de la basilique Saint-Pierre. Après, nous nous rendons à la Chapelle Sixtine, en passant par l’incroyable Musée du Vatican. Collections égyptiennes et étrusques, plus galeries de Raphaël. Murales incroyables. Enfin, Chapelle Sixtine où les papes sont élus en conclave. Interdit de photographier, mais je fais attention et je capte deux photos non cadrées, à l’aveuglette. – La splendeur de tout çà en ferait perdre la foi à un chrétien convaincu s’il oubliait que ça remonte à une époque révolue. La société moderne n’accepterait pas une telle richesse dans une église. Quelqu’un pourrait passer plusieurs semaines dans la basilique Saint-Pierre pour être en mesure de tout admirer. – Fait intéressant, les lettres entourées de mosaïques d’or autour de l’intérieur, mesurent chacune deux mètres de haut. – Souper au Ristorante Da Nazzareno. Nourriture acceptable. Service inférieur. Nos voisins sont des Australiens. Lui est un avocat adepte de la rame, nous explique-t-il en bégayant légèrement. Ils sont du Queensland. Leur fille a vécu à Edmonton où elle a pratiqué la rame. Ils connaissaient plus le Canada que nous l’Australie. Nous avons parlé du Shiraz après leurs questions sur le Chianti Classico Rocca della Marcie que nous buvions. Ils sont arrivés hier après 21 heures d’avion, en passant par le Japon. – Nous jasons toujours avec des gens intéressants lors de nos voyages. – Nouveaux mots utilisés aujourd’hui : Il conto per favore : la facture s.v.p.; buona notte : bonne nuit. Nous utilisons à profusion les buon giorno, les grazie et les buona sera, plus la bierre grande et l’acqua minerale. – Nous avons eu moins chaud aujourd’hui.
2 septembre — Aujourd’hui, journée de relaxation et de magasinage. Il fait plus de 31 degrés Celsius. – Le temps des observations : (a) Les hommes semblent apprécier le nettoyage nasal digital… en pleine rue. (b) Remarque sur notre visite au Vatican. Impossible d’y entrer en shorts ou les épaules nues. Par contre, les décolletés plongeants et les gilets transparents une fois humides sont parfaitement acceptables. (c) Dans la rue, une jeune fille qui semblait avoir marché sur une mine antipersonnel, quête. Pas trop loin, un homme fait de même. Il « plume » la peau de ses blessures. La foule les ignore. (d) Les Italiens ont de drôles d’habitudes. L’autre soir, un homme verse de l’eau minérale dans son vin. Ce midi, une femme met de la glace dans son vin. À la table voisine, un homme en habit d’affaires englouti son lunch. Plus la bouche est pleine, meilleur le repas… j’imagine. L’autre soir, un voisin de table avait une technique semblable. J’ai noté un maximum de quatre fourchetées pour engloutir des pâtes… les siennes et celles que sa femme n’avait pas mangées. (e) Deux hôtels de luxe remarqués : le St-Regis Grand et l’Exedra. – Nous avons passé à côté des thermes de Dioclétien (300 ans avant J.-C.). C’est fermé. – Sur le chemin de retour, Louise trébuche dans un trou derrière un poteau et s’allonge au sol. Blessures à la main droite. Nous arrêtons à la Farmacia Alba où trois personnes s’empressent de la conseiller (en italien, mais ça se comprenait bien… drôle de constatation). On nous vend un ensemble de produits de premiers soins. Souvenir qu’on aurait préféré ne pas vivre. Louise a mal, mais préfère le cacher. Une cannette de Coke sert de froid pour son genou. – Autre observation. Il y a toutes sortes de policiers et de carabiniers, partout, avec fusils et mitraillettes Uzi en vue. Devant la banque, gardes avec fusil à la ceinture. – Sur la table à midi, nous avons chassé un pigeon visiteur. – Nouveau mot : piano = gentiment. Du genre : nettoyer gentiment la plaie. – À la boutique Pre-Natal de la via Nationale, nous trouvons des cadeaux pour les quatre petits-enfants. – Grosse fête ce soir à l’ambassade de Turquie. Militaires et autres dignitaires. Plaques « CD » partout sur les Mercédès et la Alfa Roméo de luxe. Mitraillettes en bandoulières devant et au coin. Nous sommes dans une rue pleine d’ambassades. – Devant l’ambassade, un « gatto » d’un gris pâle jamais vu. Jules aurait aimé. (Note du blogueur : Jules est le nom de notre chat, euthanasié le 31 janvier 2010.) – Souper au Ristorante Mamma Angela. Même famille que le Ristorante Bistro du premier soir. Le garçon fait le remarque que j’ai rougi au soleil de Rome. Il trouve que Louise et moi semblons aimer notre séjour. Bon repas. Terrasse remplie. Un Cabernet du Frioul essayé. Excellent vin. Service très exceptionnel. Nous avons droit à un Sambuca « extra » à la fin. Deux jeunes filles à côté de nous se contentent d’une bouteille d’eau, d’un morceau de lasagne et d’un spaghetti ordinaire. (Louise et moi nous nous rappelons notre semaine à Atlantic City avec 150 $ en poches il y a 35 ans. Il nous restait assez d’argent pour en prêter à un couple d’amis qui nous accompagnait.)
L’hygiène, peut être un vrai choc culturel lorsqu’on voyage. Et le Vatican, une puissance mondiale financière et politique…