Cinquième partie : 12 et 13 octobre
12 octobre — Il fait toujours 21 degrés Celsius en quittant Bordeaux. Nous sortons de la ville comme des pros, sans hésitation, direction Libourne. Pourquoi? Parce que l’hôtesse à la Maison du Vin, la veille, nous avait fortement suggéré de quitter un peu la route et de visiter Saint-Émilion. – Nous y resterons finalement trois heures. Nous aurions pu y rester trois jours ou trois semaines. Un vieux village, sur une côte, qui remonte au Moyen-âge et qui produit le fameux vin Saint-Émilion, surtout des grands crus. Nous nous émerveillons à chaque dix pas. J’arrête de prendre des photos parce qu’il me faudrait des dizaines de films. Nous passons devant le Château La Gaffelière de qui nous avions acheté une bouteille la veille. En haut, à côté de la tour de l’église médiévale, nous apercevons l’Hostellerie de Plaisance, classée quatre étoiles, où nous aimerions passer une semaine dans un autre voyage éventuel. – Dans une boutique près du « Lavoir du village », nous nous faisons poster quelques cadeaux, pour nous et les enfants. Le proprio nous raconte qu’il prévoit mettre un catalogue sur Internet vers décembre. Son fils s’occupe de monter un site. Nous prévoyons nous lancer dans la collection de ses superbes carafes et autres bidules liés au vin, dont une pipe à cognac en cristal! Nous déjeunons au Logis de la Gadène, dans un coin vers le milieu d’un escalier en pierres et très à pic. Descendre cet escalier est une expérience en soi. L’endroit est enchanteur et la nourriture fantastique. – Ce que nous mangeons. Louise commence par une salade aux lardons et aux noix, suivie d’une darne de saumon grillée et d’une gratinée aux fraises. La réaction de Louise à son dessert, à la première bouchée… « Orgasmique »!!! Je commence par une terrine de foies de volaille aux poivres, suivie d’une daube de joues de bœuf et pour dessert, une crème brûlée (Laurier sur Montcalm a de la forte concurrence.) Pour accompagner tout ça, une demi-bouteille de Château Godeau 1993, Saint-Émilion grand cru. – Nous avions quitté Bordeaux à 11 heures et nous étions à moins d’une heure. Quand nous nous sommes forcés à quitter Saint-Émilion, il était déjà 15 heures et nous avions encore six heures de route pour Orléans. Nous roulons à pas d’escargots dans une centaine de petits villages, direction Limoges. À l’approche de Limoges, nous constatons que nous avions assez vu de vieux châteaux et de vieilles églises et qu’il fallait rouler si nous voulions nous rendre à Orléans à une heure raisonnable. La A-20 nous y a conduits à 21 heures. (Nous avons trop bien déjeuné. Nous nous passons de dîner.) Sur la A-71, nous passons à côté d’un accident typique des autoroutes françaises… collision de plusieurs véhicules, etc. – À Saint-Émilion, une boutique du nom de La Grotte à Louise (photo obligatoire) et un restaurant Dominique (autre photo obligatoire). Sur la route, le Château Lalande de Pomerol, la commune de Lamarche, le restaurant Gabbilou. Nous avons traversé un coin du Périgord et ses fameux foies gras. – Nous avons traversé la forêt du Limousin et les monts d’Ambazac. Nous ne savions pas que notre itinéraire nous conduirait dans une région qui ressemble à nos Laurentides… moins les centres de ski et le développement résidentiel. La forêt semble protégée. Il faudra que je vérifie. (Note du blogueur : Il s’agit de la Forêt d’Epagne et elle est protégée.)
13 octobre — Pour la première fois depuis Paris, nous avons besoin de nos manteaux. Il ne fait que 13 degrés Celsius. Première direction : le Château de La Ferlé-St-Aubin. Très vieillot, mais intéressant. La guide nous donne toutes sortes de petites histoires : les fraises-collets, les ustensiles à la française, le rituel du rince-bouche, les fillettes de sept ans attachées à leurs chaises de travail alors qu’elles brodent de la dentelle fine, le fait de dormi assis pour ne pas avaler sa langue ou pour mieux digérer ou pour éviter que la mort ne prenne le dormeur pas les pieds. – Il manque une fourchette sur l’énorme table de la salle à dîner. Notre guide en conclut que ce soit être quelqu’un du groupe de personnes âgées la veille, qui avait également fauché de la marchandise à la boutique. Aux cuisines, une dame nous prépare des madeleines au miel. Louise achète la recette. – Deuxième destination : le célèbre Château de Chambord, le plus important château de la Loire, dont le début de la construction remonte à Louise XIV. Une merveille architecturale à voir absolument. Nous en apprenons plus des guides du premier et au troisième château. Nous déjeunons au restaurant de l’Hôtel du Grand St-Michel, situé en face du Château de Chambord. Au menu, Louise prend une salade beauceronne et moi, une terrine de campagne maison. Les deux nous prenons ensuite la fricassée de coquelets aux pleurotes. Le tout arrosé d’un Pouilly Fumé 97. Chambord : il faut le voir pour le croire. On comprend, comme à Versailles, pourquoi les Français ont senti le besoin de se révolter. – Troisième destination : le Château de Villesavin, pas trop loin de Chambord et de Cheverny (où nous n’avons pas le temps de nous rendre). Villesavin est un château très vieux, encore habité. Ses châtelains restaurent depuis quarante ans. Le guide est charmant et intéressant. Un de ceux qui préfèrent de vieux pas trop restaurés et qui font trop XXe siècle. Il préfère le cachet Renaissance du château de ses patrons. À Villesavin, une aile réservée à un musée de l’hippomobile et une autre aux anciennes voiturettes d’enfants. Très intéressant et instructif. Le guide nous montre le colombier du château, où on « élevait » jusqu’à 3000 colombes à manger, lorsque c’était permis. Le château a également sept chevaux représentant chacune des espèces chevalines françaises menacées. Villesavin est aussi une orangeraie. Il faudrait passer plusieurs semaines pour visiter tous les châteaux, chacun aussi intéressant que le prochain.