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Au tour des Recherches… ou presque

Après la fermeture de la CIP, la prochaine nouvelle était inévitable, mais avait quand même surpris. Comme on peut le lire à la une du journal Le Carillon du 9 mars 1983, « Hawkesbury perdra 47 emplois à compter du 29 avril. À cette date, Recherches CIP Ltée, une division de la Compagnie internationale de papier, mettra 47 de ses 107 employés à pied définitivement aux locaux de Hawkesbury. » La mauvaise nouvelle provenait encore une fois de Roger Allard, « le directeur des communications pour la CIP » et mon futur directeur général à Postes Canada. « Les coupures touchent les techniques de laboratoire et les employés de bureau les plus anciens. » À suivre.

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Les Abattoirs Arnold a Grenville étaient bien connus, mais une querelle intestine opposait les Abattoirs aux Fermes Arnold… en fait, une chicane entre deux frères. Le journal du 16 mars 1983 nous apprend que « le cadenas a été mis dans la porte » et que les employés ont perdu leur emploi. Les Abattoirs (Gilbert) louaient un espace des Fermes Arnold (Jeffrey) et Jeffrey et Gilbert n’avaient pu s’entendre sur le loyer à payer. Les vieux bâtiments sont toujours là. À une certaine époque, l’abattoir avait été occupé par un abattoir de poulets.

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Ça, c’est de la vieille histoire. Toute une génération n’aura jamais connu ce produit. Sony du Canada en fait la promotion dans le journal du 30 mars 1983. « Parlez donc d’économies. En voici dans le carnet de coupons Sony Betamax. Si vous achetez un magnétoscope à cassettes portatif Betamax SL -2000 ou SL-2001 de Sony avant le 31 mai 1983, Sony vous offrira gratuitement le carnet de coupons. (…) Achetez ensuite une caméra couleur Sony et vous voilà dans le domaine passionnant de la production vidéo, à l’intérieur comme à l’extérieur. » Et la publicité énumérait tous les autres avantages de cette nouvelle technologie. Malheureusement, le consommateur préférera le format VHS de JVC. Je pense avoir vu un magnétoscope Betamax au Musée des sciences et de la technologie.

À la même période, Hawkesbury Video Centre offre un ordinateur Commodore 64K, avec une unité de disquette 5 1/4 et une imprimante matricielle et un moniteur couleur optionnels. Le prix de l’ordinateur et de l’unité de disquette? 1295,95 $, en plus de 595 $ pour l’imprimante et 539 $ pour le moniteur. En dollars de 1983 convertis en ceux de 2013, ça coûtait cher!

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À Embrun, la Chambre de commerce locale réclame un magasin des alcools libre-service. « La clientèle délaisse le magasin des alcools d’Embrun au profit de magasins libre-service dans d’autres localités. » La Chambre voulait « protéger en partie les marchands locaux » en formulant sa demande. Pour les plus jeunes, disons qu’à une certaine époque, en Ontario, il fallait remplir un petit carton et indiquer ses choix de boissons, le remettre à un préposé derrière un comptoir, qui allait ensuite chercher les produits choisis dans l’entrepôt. Le reflet d’une autre époque assurément.

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Bouclons bébé… depuis 30 ans

Saviez-vous que l’obligation d’attacher un bébé ou un enfant dans une automobile en Ontario ne remonte qu’à il y a à peine 30 ans? « La nouvelle loi ontarienne obligeant à attacher les jeunes enfants dans les autos » entrerait en vigueur en novembre de 1983 et il en était question dans l’édition du journal Le Carillon du 23 février de cette année-là. Le Club Optimiste de Hawkesbury avait contribué à mettre sur pied « un service de location de sièges de sécurité, évitant aux parents la nécessité d’investir une somme assez élevée dans l’achat d’un tel siège pour une période de temps très courte » et l’opération s’appelait « Bouclons Bébé ». À Ottawa, l’organisme « Bouclons Bébé » avait déjà « près de 1000 sièges en location » alors que le club Optimiste s’en était procuré une trentaine pour commencer. Mais ce qui me surprend le plus de cet article, c’est que je suis un des deux (avec Bernard Alie) que les gens pouvaient appeler pour « faire connaître leur intérêt ». J’avoue tristement que je n’en ai aucun souvenir! Je pense que je représentais « le public » au sein du comité responsable. (OK! Vous pouvez en rire!)

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« Le séjour d’Yvan Joly avec le ‘grand club’ aura été de courte durée… mais il aura été suffisamment long pour lui redonner espoir! » L’article du 23 février 1983 se référait au match que Joly avait disputé dans l’uniforme du Canadien de Montréal contre les Whalers à Hartford « pour remplacer le vétéran Steve Shutt, blessé au dos ». Puce avait joué « aux côtés de la recrue Guy Carbonneau et du vétéran Mark Napier ». En fait, Joly n’avait pas apprécié outre mesure l’attitude de Carbonneau. Shutt était de retour pour le match suivant. Et comme l’écrivait Yvon Legault, « Joly, qui joue son année d’option, a refusé les termes d’un nouveau contrat que le Canadien lui a offert au début de la saison. Depuis, la direction de l’équipe ne lui a pas fait de nouvelles offres. » Entre-temps, Joly continuait à évoluer avec les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse.

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Bell Canada offrait des cours de conduite d’hiver dans la cour de l’ancienne école Christ-Roi et un des instructeurs était Eddie Mullin, un employé de Bell qui était aussi conseiller municipal. Le journal du 23 février 1983 présente un reportage sur ces cours gratuits de 50 minutes. « En gros, un bon conducteur d’hiver maintiendra toujours une distance raisonnable entre lui et le véhicule qui le précède, anticipera l’état de la chaussée devant lui, freinera bien avant l’obstacle et par à-coups posés et saura rétablir sa voiture en cas d’un dérapage. Ces techniques de base assorties d’une bonne dose de présentation et d’anticipation feront de chacun un bon conducteur en hiver, et pour pas cher. » Dans notre coin de pays, il faudrait quasiment que de tels cours soient obligatoires lors de l’obtention du permis de conduire.

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Un court article dans le journal du 2 mars 1983 pour annoncer que l’école Marguerite-Bourgeois de Hawkesbury ajoute le mot « Sainte » étant donné que la bienheureuse venait d’être canonisée. C’est de cette même école que le conseil scolaire a décrété la fermeture pour juin 2013.

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Une pleine page de publicité dans le journal du 2 mars 1983 pour annoncer l’arrivée d’un tout nouveau produit… « C’est à votre goût. Seulement une calorie. » et le nouveau « Coke diète » allait devenir bon vendeur. C’est mon cola favori depuis.

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La femme fantôme de la 417

Le genre d’article qui vend des journaux et qui fait parler… style Journal de Montréal. C’est dans Le Carillon du 2 février 1983, à la une évidemment. « Une rumeur persiste dans la région de Casselman, voulant qu’une femme fantôme soit apparue dans les parages de l’autoroute 417 et sur le pont de la Nation à St-Albert. Selon les indications recueillies de diverses sources, mais qui se ressemblent toutes, il s’agirait d’une femme toute habillée de blanc, qui fait son apparition et circule devant les véhicules sur la route. Une autre rumeur voulait qu’un des agents de la Sûreté de l’Ontario de Casselman l’ait mise sous les verrous. Toutefois, la SO de Casselman, qui a reçu quelques appels à ce sujet, s’est refusée à tout commentaire sur le sujet, avouant ignorer la source de ces rumeurs. » Nous osions croire que la rumeur provenait sans doute d’une chronique que Charles Burroughs avait écrite, le 19 janvier, sur le « dossier concernant la découverte d’une femme dans la rivière Nation à Casselman, en 1975. Le texte faisait état des nombreuses recherches pour trouver l’identité de la personne qui étaient restées sans succès. » En fait, encore à ce jour, cette femme demeure un mystère… pas la « femme fantôme », mais la victime réelle.

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Le mariage de rêve entre les Hawks et l’entraîneur-gérant Jacques Martin aura été de courte durée. Le Carillon du 12 janvier 1983 annonce que Martin « a démissionné de son poste à la suite d’une divergence d’opinions avec les dirigeants de l’équipe locale ». Il avait été remplacé par un certain Doug Harvey, rien à voir avec l’ancienne vedette de la Ligue nationale. « Ils n’ont même pas essayé de faire un compromis. Ils ont vu que je n’étais pas intéressé à jouer le rôle de marionnette et ils ont décidé de se débarrasser de moi en me forçant à démissionner. » Eh bien, au moins on peut affirmer que Jacques Martin a déjà été « coach » à Hawkesbury.

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Une fausse rumeur « sème de faux rêves parmi les chômeurs de Hawkesbury » selon un article dans le journal du 19 janvier 1983. Une rumeur circulait voulant que Facelle, une filiale de la CIP, s’installerait dans les anciens locaux de la CIP pour y produire du papier hygiénique. Selon la rumeur, Facelle créerait 800 emplois, quasiment le double de ce qui existait à la CIP. Cette dernière avait très rapidement démenti cette fausse rumeur. Il y aurait quelques-unes de telles rumeurs au cours des mois suivant la fermeture de l’usine. Les gens avaient le droit de rêver!

En passant, selon le journal du 26 janvier 1983, pas moins de 900 chômeurs avaient donné leur nom pour les 20 emplois que créerait la démolition du Centre Mémorial. La situation économique était forcément mauvaise.

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Je vous ai parlé du départ des Sœurs de Ste-Marie de St-Eugène. Dans le journal du 19 janvier 1983, on peut lire que « seulement quatre ans avant le centenaire de son ouverture, l’académie du Sacré-Cœur, rattachée au couvent de Vankleek Hill, fermera ses portes à la fin de la présente année scolaire. La décision en ce sens a été rendue par la direction provinciale de la congrégation des Sœurs Ste-Marie. Celles-ci œuvraient à l’académie depuis ses débuts. (…) Les 48 élèves de cette année sont donc les dernières à étudier à l’académie. Elles sont 12 jeunes filles de sixième année, 18 de septième et 18 de huitième. » Autres temps, autres mœurs!

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Après les Frères, ce sont les Sœurs qui partent

C’était un autre signe de la fin de toute une époque. Il y avait eu les Frères des écoles chrétiennes à Hawkesbury, par exemple, cette fois, il s’agissait des Sœurs de Ste-Marie, à St-Eugène. L’édition du 5 janvier 1982 du journal Le Carillon annonce que « les Sœurs de Ste-Marie, qui œuvraient dans l’enseignement et la pastorale à St-Eugène depuis 1901, ont quitté définitivement cette paroisse ». La dernière enseignante, sœur Blanche Lefebvre, qui était née à Glen Robertson, pas tellement loin de St-Eugène, avait pris sa retraite au mois de juin précédent et la communauté avait souligné son départ. « Les Sœurs de Sainte-Marie ont fait leur arrivée à St-Eugène en décembre 1901, et quelques jours plus tard, soit le 7 janvier 1902, elles ouvraient la première école du village avec une centaine d’élèves. En 1904, elles construisaient un couvent doublé d’une école qui accueillait les élèves de la première à la huitième année. Quelques années plus tard, elles ajoutaient les classes de neuvième et dixième années. Ce sont elles qui ont assumé pendant dix ans la direction de l’école actuelle Notre-Dame-de-Fatima depuis sa construction en 1962 jusqu’en 1972 alors que sœur Émilia Gagné prenait sa retraite pour être remplacée par M. Gérald Racine. » Ma mère était de St-Eugène, mais je ne sais pas si elle avait fréquenté cette école. Forcément, je crois, plusieurs de ses frères et sœurs y sont allés, ou en tout cas plusieurs de mes cousins et cousines.

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Le journal du 18 janvier 1983 annonce que « les années d’improductivité du théâtre à Hawkesbury se sont terminées avec la fondation du Cercle Gascon II. Cette troupe de théâtre communautaire tentera de faire revivre les belles années du théâtre français à Hawkesbury, à l’époque du tout premier Cercle Gascon. » André Tessier était un de ceux qui avaient décidé de relancer le théâtre français, aidés de Guy Rouleau, Roch Berthiaume et Royal Myre. Le centre culturel et communautaire Le Chenail avait rapidement appuyé l’initiative. Le Cercle survivra surtout, à un certain moment, grâce aux efforts constants de Royal Myre. Je me souviens d’avoir assisté à plusieurs de leurs représentations il y a quelques années, alors que je demeurais à Embrun. J’y avais un neveu et plusieurs nièces et petites-nièces qui y évoluaient. Ils avaient même réussi à aménager un théâtre au sous-sol de l’ancienne école Christ-Roi. Le Cercle Gascon II vient de célébrer son 30e anniversaire. Quand une communauté veut, elle peut! Ah oui! Leur première pièce? « Bousille et les justes », de Gratien Gélinas. Je m’en souviens vaguement.

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Je me souviens de lui comme étant un sympathique bonhomme. Dans le journal du 12 janvier 1983, un encadré nous annonce la mort d’André Boyer, de Vankleek Hill, à l’âge de 82 ans, après une longue maladie. Aujourd’hui, son ancien journal se nomme simplement The Review.

« Sa carrière a commencé en 1914, alors qu’il travaillait, après les heures de classe, pour l’Eastern Ontario Review. En 1916, il a commencé un travail à plein temps comme opérateur de linotype et de monoline. C’est en 1929 qu’il a acheté le journal de W.J. Duncan et il est demeuré propriétaire, éditeur et directeur de l’information jusqu’en 1974, quand ses fils Jean-Paul et Bernard ont acheté l’entreprise. Jean-Paul est devenu uniquement propriétaire il y a quelques mois.

Malgré le travail dans son entreprise, il a trouvé le temps de consacrer beaucoup d’énergies au service de sa communauté. Il a été président du club Rotary de Hawkesbury, président de l’Association progressiste-conservatrice de Glengarry-Prescott et président de l’Ontario Good Roads Association. Pendant 29 années, il a été membre du Conseil municipal de Vankleek Hill comme préfet ou conseiller. André Boyer a occupé la présidence du Conseil des comtés unis de Prescott-Russell à trois reprises, en 1938, en 1954 et en 1969. (…) Enfin, en 1980, il recevait le certificat de la Plume d’Or, de l’Ontario Community Newspapers Association, reconnaissant qu’il a été actif pendant au moins 50 ans dans les journaux communautaires canadiens. »

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Le rapatriement n’avait pas tout réglé

Le premier ministre Stephen Harper n’aurait pas aimé cette nouvelle publiée dans l’édition du 22 décembre 1982 du journal Le Carillon. « Une résolution favorable à l’élimination du serment d’allégeance à la reine d’Angleterre et du Commonwealth britannique a été adoptée, mardi dernier, lors de la réunion du Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell. La résolution avait été parrainée par le conseiller Roger Cayer (décédé le mois dernier d’ailleurs) et se lisait comme suit : « Que le CECPR recommande à l’Association française des conseils scolaires de l’Ontario, au Conseil d’éducation franco-ontarien, au sous-ministre adjoint avec responsabilité en éducation franco-ontarienne de même qu’au directeur régional du bureau de l’Est de l’Ontario d’entreprendre les démarches nécessaires afin que la signature du serment d’allégeance ne soit pas obligatoire pour les conseillers scolaires. » Les conseillers scolaires avaient « toujours accepté de signer le serment d’allégeance à la reine. (…) Cependant, à la suite du rapatriement de la constitution, les conseillers avaient l’impression que cette étape de l’assermentation serait soustraite et ils ont été déçus, au début de décembre, de constater le contraire. » Moi aussi j’avais jugé que le rapatriement n’avait pas tout réglé, surtout le fait que nous étions toujours assujettis à la Couronne britannique. Je n’ai rien contre la reine; je trouve que c’est une bonne attraction touristique pour les Britanniques!

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Je vous avais parlé de l’émoi causé par le vol à la Bijouterie Ginette de Hawkesbury. Dans le journal du 22 décembre 1982, nous apprenons que « les cambrioleurs, Josh Hogan et Pierre Corbin, ont été condamnés, vendredi, en cour de L’Orignal, à 11 ans d’emprisonnement ». Les deux individus avaient « reconnu leur culpabilité aux trois premiers chefs d’accusation, mais ont choisi de subir un procès relativement à l’accusation de tentative de meurtre de laquelle ils ont été acquittés ». Quant à la sentence, il s’agissait en fait d’une peine de neuf ans et de deux peines de deux ans, « purgés concurremment » pour un total de 11.

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Il n’avait tout simplement plus sa raison d’être. Le Conseil municipal avait donc décidé, comme le rapporte le journal du 29 décembre 1982, de le démolir. Le comité de l’environnement avait « recommandé la démolition de la partie ‘aréna’ du Centre Mémorial, mais de conserver la section abritant la salle des pas perdus ‘pour considération future’. » C’est dans cette partie, entièrement rénovée il va sans dire, que la Sûreté municipale s’installera éventuellement, puis le détachement de la Police provinciale de l’Ontario quand celle-ci remplacera les services municipaux plusieurs années plus tard. Les policiers y sont toujours.

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Les choses qu’on ne dit pas!

Huguette Burroughs, originaire de L’Orignal, était notre éditorialiste au Journal de Cornwall, une filiale de la Compagnie d’édition André Paquette. Elle était aussi la sœur de mon bras droit au journal, Charles Burroughs. Dans Le Carillon du 22 décembre 1982, nous avions reproduit « un petit bijou de texte » sur « toutes ces choses qu’on ne dit pas ». Le voici, pour votre plaisir :

« Dans l’intimité du bureau du directeur, un petit garçon fait la rencontre de sa vie. On lui présente son Grand Frère, un adulte qui a accepté de lui consacrer du temps chaque semaine afin qu’il ne se sente pas trop de l’absence de son père au foyer.

Dans une petite maison de la rue York, une jeune mère de famille vient chercher les vêtements qu’il faut pour elle et ses deux enfants et on lui donne en partant un bon qui lui permettra d’acheter l’épicerie pour la semaine.

Dans une résidence en retrait de la ville, un père de famille apprend à vivre sans sa ration quotidienne d’alcool et à redevenir un membre productif de la société.

Dans un hôpital local, une jeune fille donne naissance à un beau gros garçon. Elle aurait pu en disposer, mais elle a choisi de le laisser vivre…

Dans une maison pour personnes âgées, une vieille dame (note du blogueur : voir ma note plus loin) tricote des mitaines pour son petit-fils et y trouve beaucoup de plaisir. À 67 ans, elle a redécouvert le plaisir du tricot qu’elle avait oublié à la suite d’une longue maladie.

Dans une école de langue française, un petit garçon en béquilles rentre pour la première fois dans une classe ordinaire en compagnie de ses camarades de jeu.

Ce ne sont pas là des manchettes qui font la première page des journaux, car le bonheur n’est pas une valeur facilement commercialisable. Au contraire, on semble chercher, pour une raison ou pour une autre, à cacher ce qui se fait de beau ou d’attendrissant dans notre milieu.

Les gens heureux n’ont pas d’histoire, me direz-vous, mais il se passe des faits heureux, tous les jours, des faits qu’il fait bon partager, ne serait-ce que pour prouver que tout n’est pas aussi triste que l’on pourrait être porté à le croire.

Le petit garçon qui trouve enfin un homme dans sa vie pour l’aider à grandir sainement; la mère abandonnée qui trouve le coup de pouce qu’il faut pour repartir à neuf; la jeune mère célibataire qui a été encouragée à garder son enfant et qui le voit enfin naître et qui l’aïeule (note du blogueur: aujourd’hui, j’aurais remplacé ce mot par un autre plus acceptable pour notre génération 30 ans plus tard; elle parle de la femme de 67 ans.) qui ne se sent plus seule dans son foyer parce que quelqu’un a pris le temps d’aller lui montrer à faire quelque chose d’utile pour meubler ses longues heures de loisir, ne sont-ils pas tous la preuve que l’on peut trouver du beau si on se donne la peine de regarder sur le bon côté?

C’est facile de parler de dépression, de fermeture d’usines, de criminalité juvénile, de drogue, de viol, de manifestations violentes, de meurtre ou de suicide, mais ces propos ne font que cultiver notre cafard collectif.

Pourquoi ne pas regarder l’envers de la médaille pour une fois? Pourquoi ne pas considérer les drames qui ne se sont pas produits, les espoirs ressuscités, les sourires ravivés qui sont les signes extérieurs d’une sollicitude profonde que nous nourrissons les uns pour les autres?

Avec le début de la nouvelle année, qui est en quelque sorte un recommencement, il serait peut-être à propos de prendre la résolution de trouver chaque jour une chose positive, une rose parmi les épines, une raison de croire qu’il y a encore du bon monde dans le milieu où nous vivons. »

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Hier, je vous parlais de crime. Dans le journal du 22 décembre 1982, on y lit qu’un « nouveau choix s’offre aux juges de la région, depuis un peu moins de deux mois, quand vient le temps de condamner un délinquant adulte: le service communautaire ». De quoi s’agissait-il? « Le service communautaire est essentiellement un programme permettant aux délinquants adultes de 16 ans et plus, non violents, de demeurer dans la collectivité au lieu d’aller en prison. » Ça faisait drôle de lire cette nouvelle alors que des citoyens inquiets venaient justement de déplorer la trop grande indulgence des juges. Aujourd’hui, les sentences de service communautaire sont monnaie courante dans les jugements criminels.

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Je la trouve bonne encore aujourd’hui. Dans ma chronique du 22 décembre 1982, j’écrivais ceci : « Lu dans le bulletin des Optimistes de Lachute : ‘Dans une petite rédaction sur la création, une fillette écrit : Dieu a d’abord créé Adam. Il l’a bien regardé, puis, il s’est dit : ‘Je dois pouvoir faire mieux’. C’est alors qu’Il a créé Ève.’ Les phallocrates ne l’aimeront pas. »

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Pas capable de vous rendre… votez par la poste

Le vote par la poste était un phénomène plutôt rare à la fin de 1982. Le Manitoba avait connu un certain succès aux élections générales de 1981 alors que 954 électeurs s’en étaient prévalu. Dans Le Carillon du 15 décembre 1982, nous y lisons que le député libéral de Prescott-Russell, Don Boudria, « veut aider les personnes physiquement incapables de voter aux élections ». Son projet de loi privé, « Amendement à la Loi électorale 1982 » était justement « destiné à permettre aux personnes incapables de se présenter aux bureaux de scrutin de voter quand même ». Ce projet « permettrait de voter par courrier postal, au lieu du vote par procuration » alors en vigueur. L’amendement de Boudria, s’il était adopté par l’Assemblée législative ontarienne, ferait en sorte qu’un « électeur qualifié recevrait un bulletin de vote par la poste. Son vote serait ensuite retourné, accompagné d’un formulaire certifié, au président des élections, avant la fermeture des bureaux de scrutin. » À Ottawa, un comité spécial des Communes recommandait « d’ailleurs que le gouvernement fédéral établisse un système de vote postal semblable à celui du Manitoba ». Aujourd’hui, le vote par la poste est en fait un service régulier offert par Postes Canada à tous les niveaux de gouvernement.

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« Le fondateur du Carillon sera nommé Membre de l’Ordre du Canada par le gouverneur général Edward Schreyer. » C’est évidemment à la une du journal du 22 décembre 1982. Un beau cadeau de Noël pour le patron André Paquette, il va sans dire. « La candidature de M. Paquette a été soumise par l’Association de la presse francophone hors Québec, dont il a été un des membres fondateurs et président » pendant quelques années. « Sa nomination lui confère le privilège d’apposer dorénavant les initiales ‘C.M.’ à la suite de son nom. » M. Paquette rejoignait dans l’Ordre du Canada une liste de cinq autres citoyens de la région ou originaires de la région. « Ce sont la Dre Annie Powers, médecin de Rockland, nommée en décembre 1979; et le Révérend J. Harold Conway, originaire de Chute-à-Blondeau, maintenant de Happy Valley, Labrador, nommé en même temps que la Dre Powers. Le père Roger Guindon, recteur de l’Université d’Ottawa et cousin de M. Paquette, est Compagnon de l’Ordre du Canada depuis décembre 1974. Il y a aussi le Dr J. Russell Harper, docteur en littérature, d’Alexandria, nommé en juin 1975; ainsi que le Dr Wilfred J. Johnston, de Martintown, nommé en juin 1975 également. » Si vous le saviez pas, la devise latine de l’Ordre du Canada est « Desiderantes meliorem patriam » ou en français… qu’ils « aspirent à une patrie meilleure ».

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« Fatigués des agissements d’un petit nombre d’individus qui font la pluie et le beau temps dans Hawkesbury, un groupe de citoyens de la ville vient d’entreprendre ce qu’ils perçoivent comme une première étape en vue d’une réforme globale du système judiciaire. » Comme l’expliquait le citoyen Jean-Maurice Larocque au journaliste Charles Burroughs dans un article publié le 22 décembre 1982, leur objectif était « plutôt de faire ressortir les lacunes qui existent afin que tous les citoyens jouissent d’une meilleure protection ». Et quelles étaient ces lacunes, outre celle que les policiers débordés n’avaient pas toujours la possibilité de terminer leurs enquêtes? Les avocats de la défense sont trop rusés, l’avocat de la Couronne manque de preuves à cause des enquêtes non terminées des policiers; et les tribunaux sont souvent trop indulgents à l’égard des accusés. Le résultat c’est que ce sont toujours les mêmes individus, bien connus de la police locale, qui sont responsables de la plupart des délits. » J’ajouterais, bien connus aussi des journalistes; quelques-uns venaient même nous rendre visite pour se plaindre du traitement que nous leur avions réservé dans nos colonnes. « Une cinquantaine d’individus peu recommandables font la pluie et le beau temps dans la ville, a déclaré un homme d’affaires sous le couvert de l’anonymat. Le nombre de crimes a peut-être diminué dans son ensemble, mais il est indéniable que le taux de crimes violents monte en flèche depuis quelques années. » En fait, ce sont souvent les mêmes noms de famille qui revenaient à l’avant-scène du crime local.

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Un peu de tout et de rien…

Un Marché aux puces avait ouvert ses portes au centre commercial Rozon et les commerçants de la rue Principale et du Mail Hawkesbury étaient très mécontents. Il en est question dans Le Carillon du 24 novembre 1982. Ces gens d’affaires protestaient contre l’insignifiance du coût du permis pour les itinérants du Marché aux puces alors qu’eux doivent payer des milliers de dollars en taxes commerciales chaque année. Je dois avouer que je ne me souviens pas du tout de ce Marché aux puces.

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Ça n’avait pas été une bonne journée pour lui. Le journal rapporte la mort de Daniel Leroux, 28 ans, dans l’incendie « de son logement au 558 de la rue Régent » dans la nuit de vendredi. Leroux avait tenté de sortir de son logement, mais l’épaisse fumée l’en avait empêché et il était « mort asphyxié ». Quant au dernier paragraphe de l’article, il note que « Daniel Leroux avait dû recevoir une piqûre contre le tétanos, quelques heures auparavant, après avoir été mordu par un chien à la station-service Spur de la rue John. Ce sont les policiers qui l’ont conduit à l’hôpital puis ensuite chez lui. »

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« Avec la fermeture officielle de l’usine de la CIP Inc, à Hawkesbury, la semaine dernière, les dix-sept autres municipalités de Prescott-Russell devront se préparer à absorber la différence de taxes que cette industrie versait, jusqu’ici, pour les deux conseils scolaires et le Conseil des comtés unis. » En 1982, la CIP avait versé des taxes totalisant 940 926,58 $ et ces taxes seraient réduites dorénavant à 500 403,20 $ parce qu’il y restait quand même le terrain et les installations des Recherches CIP. Un long article dans le journal du 8 décembre 1982 à cet effet.

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« L’Hôpital général de Hawkesbury et la région versera la somme de 86 610,60 $ à sa directrice générale, Mme Cécile Dagenais, pour honorer son contrat qui doit prendre fin en avril 1984. Mme Dagenais a été forcée de quitter son poste avec l’arrivée de la compagnie de gestion d’American Medical International du Canada, ayant refusé de se recycler en gestion publique. » Comme on peut le lire dans le journal du 8 décembre 1982, « son successeur à la direction de l’hôpital, M. John McLaughlin, qui entrera en fonction le 1er janvier, sera à l’emploi de la firme AMI plutôt que de l’hôpital. Mme Dagenais aurait dû faire la même transition si elle était restée en poste. » La firme AMI avait été « retenue pour un minimum de 10 ans à raison de 300 000 $ par année. »

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Le conseiller municipal Claude Drouin est hospitalisé à Ottawa à la suite d’une intervention chirurgicale, mais cela ne l’empêche pas de penser et de parler aux journalistes. Dans le journal du 15 décembre 1982, nous faisons part de ses intentions d’organiser des célébrations en juillet 1983 pour marquer le 25e anniversaire de l’expropriation du Chenail, « un événement qui a changé de façon dramatique la vie d’une bonne proportion des citoyens de Hawkesbury ».

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Une élection municipale plutôt intéressante

Le maire Laurent Cayen, de Hawkesbury, avait été réélu sans opposition lors de la mise en candidature, mais l’élection municipale du 8 novembre allait être très intéressante malgré ça. À la préfecture, par exemple, le préfet sortant Lucien Berniquez (3799 votes) n’affrontait nul autre que l’ex-animateur communautaire Richard Hudon (1180 votes). Berniquez lui avait donné une leçon. À la sous-préfecture, Jean-Guy Parisien avait délogé Gilles Thériault, ce qui en avait surpris plus d’un. Aux six postes de conseillers, l’indélogeable Claude Drouin (2987) avait été réélu, mais il a failli perdre la première place aux mains de son fils Yves (2966)… on vote en famille! Les autres élus avaient été Jean-Pierre Picard, Edward Mullin et Kenneth Gray, alors que Claude Demers revenait à la table du Conseil. Il disait avoir changé et avoir maintenant une attitude plus positive. J’écris bien « il disait ». Le conseiller sortant Armand Brunet avait mordu la poussière. Tous les résultats étaient dans Le Carillon du 10 novembre 1982.

En région, plusieurs maires avaient été réélus sans opposition lors de la mise en candidature : Jean-Marc Lalonde, Rockland; Aurèle Fournier, Vankleek Hill; Marcel Châtelain, Alfred; André Landriault, L’Orignal; Donat Bergevin, St-Isidore; Roma Beaulieu, Hawkesbury-Est; Jean-Rolland Charbonneau, Hawkesbury-Ouest; André Lavigne, Plantagenet-Nord; Clovis Tourigny, Plantagenet-Sud; Gaston Patenaude, Russell. Le soir des élections, Claude Lemay devient maire de Clarence à la place de Jean-Gilles Chartrand; Gérard Bertrand remplace Ernest Brisson dans Cambridge; Guy Génier succède à Robert Racine à Casselman; Jean-Paul Charlebois est réélu dans Calédonia; Roch Gratton est réélu dans le canton d’Alfred; Marcel Leduc conserve la mairie dans Longueuil; André Langlois devient maire de Plantagenet. Le taux de participation avait été élevé partout. Ça faisait beaucoup de maires pour un territoire relativement petit.

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Une publicité dans le journal du 10 novembre 1982. « Attention. Cette annonce a été payée pour votre protection. Vous pouvez acheter un manteau de fourrure n’importe où, mais avez-vous pensé à la qualité au service et à la garantie? Levaque Fourrures établi depuis plus de 35 ans est votre fourreur de confiance. » Honni soit qui mal y pense!

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J’avais été en désaccord avec cette décision, mais le journal ne m’appartenait pas. Quoi qu’il en soit, à compter de l’édition du 17 novembre 1982, chaque semaine, nous avions publié « les condamnations à la Cour provinciale, division criminelle, à L’Orignal ». Paraîtrait que « la publication des noms des condamnés servira à décourager ceux et celles qui auraient la tentation, aussi, de s’adonner au crime et qui verront, ainsi, à quoi ils s’exposent ». C’était rêver en couleurs. L’expérience aura duré trop longtemps à mon goût, jusqu’à ce que les noms de connaissances commencent à paraître.

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Le Carillon souligne son 35e anniversaire par une édition spéciale de 34 pages le 17 novembre 1982. J’y étais déjà depuis 17 ans et six mois.

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L’aréna condamné… à Casselman aussi

Le Collège de technologie agricole et alimentaire d’Alfred a accueilli ses premiers étudiants aux deux programmes offerts en septembre 1981, mais ce n’est qu’en octobre 1982 que l’inauguration officielle se matérialisera, comme on peut le lire dans l’édition du journal Le Carillon du 27 octobre 1982. À sa deuxième année, le collège accueillait 116 étudiants. C’est qu’on avait attendu la fin des « rénovations majeures permettant l’aménagement de la bibliothèque du collège, des salles de classe, des laboratoires, de nouvelles résidences et la modernisation des anciennes, des installations auxiliaires et récréatives » qui avaient coûté quelque 1,5 million de dollars.

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Hawkesbury avait eu des problèmes identiques avec son Centre Mémorial quelques années auparavant. Cette fois, c’était au tour de Casselman. Comme on peut le lire dans le journal du 3 novembre 1982, « la structure de bois qui charpente l’aréna de Casselman ne pourrait supporter une tempête de neige importante, et la partie la plus atteindre se situe à l’avant de l’édifice, où est situé la salle de réception au deuxième plancher ». Les activités pourraient se poursuivre dans l’aréna vieux de 1954, mais si la neige s’accumule, il faudrait fermer. La construction d’un nouvel aréna semblait être le choix préféré.

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Tiens, ce n’était pas bête comme idée et elle venait du ministère ontarien des Affaires civiques et culturelles. Le programme se nommait « Wintario Half Back ». Tout était expliqué dans une publicité dans le journal du 3 novembre 1982. « À partir du 1er novembre 1982, tous les billets Wintario non gagnants donnent droit à un rabais de 50 ¢ à l’achat de livres écrits par des auteurs canadiens. Les billets Wintario valides sont ceux datés à partir du 28 octobre 1982. » Il y avait une condition : « vous pouvez utiliser ces billets pour économiser un maximum de 15,00 $, ou la moitié du prix de chaque livre, selon le plus petit de ces montants. » Je ne sais pas si ce programme avait été populaire ou pendant combien de temps il avait duré. Une bonne idée malgré tout puisque l’achat d’un billet n’était pas nécessairement synonyme de gaspillage total.

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Nous n’avions pu faire autrement que de rapprocher les deux faits. Dans le journal du 3 novembre 1982, nous écrivons que l’ancien directeur général du Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell, Jean Léveillé, sera candidat comme représentant de Gloucester au Conseil des écoles séparées d’Ottawa-Carleton. Nous notions que l’ancien conseiller scolaire du CECPR, Rolland Saumure « à qui M. Léveillé imputait la responsabilité de son départ à la direction du conseil » était alors directeur de l’école de Marionville « sous la juridiction du Conseil des écoles séparées d’Ottawa-Carleton ». Intéressant. Il ne serait pas élu.