Ma mère réfléchissait bien sûr à l’âge qu’elle reconnaissait maintenant avoir atteint.
Quand on atteint le troisième âge
On fait le bilan de sa vie,
Que l’on compare à un voyage
Mais l’on ignore quand il finit.
Même si notre vue est moins bonne
Tout nous paraît plus merveilleux,
Et le petit chat qui ronronne,
Quelquefois peut nous rendre heureux.
Quand on atteint le troisième âge
Il faut cacher toutes nos souffrances,
Pour se faire dire que l’on est sage
Et qu’on est rempli d’espérance.
Les gens nous ignorent tout à coup,
Ils oublient qu’ils deviendront vieux,
Puis ils nous traitent de vieux fous,
Eh! mais comment seront-ils eux?
Quand on atteint le troisième âge,
On croit encore en la bonté
Même si c’est peut-être un mirage,
On espère tout d’la charité.
Chers amis, soyez très patients
Prenez bien soin de vos aînés
Vous n’attendrez pas trop longtemps,
Car vous viendrez nous remplacer.
Non seulement ta mère était une authentique poête, mais elle était aussi extrêmement lucide…
Ce poème est un vrai chef-d’oeuvre. Il faut honorer ses parents. Pas toujours facile de prendre soins d’un parent âgé. C’est le renversement de rôle…