À peu près tout de suite, suivant la transformation du ministère des Postes en Société canadienne des postes, l’Alliance de la fonction publique du Canada, qui représentait les employés de soutien administratif, s’était plainte du déséquilibre salarial de ses membres en comparaison de ceux d’autres syndicats de l’entreprise. Le syndicat avait déposé la plainte appropriée à la Commission canadienne des droits de la personne; la poursuite se prolongerait pendant de nombreuses années et vient à peine d’être réglée définitivement l’an dernier.
Le 21 septembre 1992, j’accompagne le chargé du dossier pour le service d’équité en matière d’emploi de Postes Canada, Keith Angus-Whiting, pour les audiences préliminaires du tribunal canadien des droits de la personne, qui devait maintenant trancher la question. On avait d’ailleurs reproché à la commission de ne pas avoir adéquatement achevé son enquête et d’avoir précipité le recours du tribunal.
Postes Canada était représentée par un avocat spécialisé dans les questions des droits de la personne, Me Russell Juriansz. Grâce à ses compétences, la société a pu faire étirer à maintes reprises tout le processus, jusqu’en mars 1998. Pourquoi? Parce que Juriansz serait nommé juge de la Cour supérieure de l’Ontario. Tout était à recommencer puisque le nouveau conseiller juridique de Postes Canada, à ce moment-là, devrait se familiariser avec le dossier.
Je vous fais grâce encore une fois des détails d’une poursuite qui durerait des années et qui, en fin de compte, coûterait des millions de dollars à Postes Canada. En cours de route, Keith avait quitté Postes Canada et, moi, j’avais quitté les relations avec les médias en 1999 et c’était encore loin d’être réglé. Tous les intervenants avaient changé pendant la saga d’une part comme de l’autre.
En 2012, la décision était rendue et Postes Canada avait perdu sa cause. Elle n’avait d’autre choix que de s’y plier. Voici d’ailleurs un lien vers le site Web de l’équité salariale pour les employés qui devaient réclamer leur compensation.