Avatar de Inconnu

Ça a glissé… ça glissera!

Lors du glissement de terrain sur la ferme de Marcel Leroux, à Lemieux, en mai 1971, quelque 65 acres de terrain avaient coulé dans la rivière. Un deuxième éboulis s’était produit en mai 1977. Comme le rapporte Le Carillon du 24 août 1977, « la prochaine zone victime de glissement de terrain de la long de la rivière Nation-Sud serait celle de Plantagenet Station ». La déclaration provenait de Ken Musclow, un membre de la Société de conservation de la rivière Nation-Sud. Il y avait déjà eu un troisième glissement, plus petit celui-là avec une demi-acre de terrain. Un autre glissement important se produirait au milieu des années 90, toujours dans le même secteur.

* * *

Dans les cinémas, un film qui fait jaser… « Star Wars ». Oui, 35 ans déjà le premier film de cette série de six. « A long time ago in a galaxy far, far away… ». Parmi les vedettes, un acteur pas encore énormément connu… Harrison Ford… le seul en réalité à être devenu une super-vedette.

* * *

Le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports du Québec avait d’abord dit non au projet d’un centre communautaire à Grenville. Les mauvaises langues disaient qu’il s’agissait sans doute d’une vengeance parce que les électeurs avaient opté pour un député libéral (Zoël Saindon) aux dernières élections; le même Saindon farouchement opposé à la Loi 101. Mais voilà que dans Le Carillon du 7 septembre 1977, on apprend que le gouvernement provincial a changé d’idée et qu’il versera en fin de compte une subvention de 75 800 $ pour ce projet. Condition : il fallait que les travaux commencent avant le 1er novembre suivant. L’emplacement est un terrain au coin des rues Principale et Tri-Jean (du nom d’un lotissement domiciliaire). Ce centre est toujours là. Nous y avons tenu un grand rassemblement des Lefebvre il y a plusieurs années.

* * *

Dans Le Carillon du 7 septembre 1977, je fais référence au 35e anniversaire du grand Congrès eucharistique qui avait rassemblé 75 000 fidèles à Hawkesbury à la fin d’août 1942. « Le défilé aux flambeaux de clôture avait attiré au moins 300 membres du clergé, dont plusieurs évêques, et la foule avait été estimée à 75,000 par les journalistes de l’époque. (…) Le quotidien Le Droit avait d’ailleurs accordé une immense publicité à l’événement et la radio de Radio-Canada diffusait les cérémonies depuis Hawkesbury. » (Note du blogueur : La télé est arrivée en sol canadien dix ans plus tard.) Et j’ajoutais en éditorial : « Pour vous donner une bonne idée de l’époque, la Garde d’honneur du Très Saint-Sacrement, formée pour l’occasion, comptait 1,573 membres dont 1,400 actifs. » C’était « à l’époque où Pie XII était pape, où Mgr Alexandre Vachon était archevêque d’Ottawa et M. Elie-O. Bertrand était député fédéral ». En fait, à bien y penser, ce congrès avait eu lieu il y a maintenant 70 ans. Mes parents m’en avaient parlé.

* * *

« Le journal Bonjour Chez-Nous, qui publiait le 1er septembre son 30e numéro, s’apprête à devenir hebdomadaire. » Carole Auger avait annoncé la nouvelle dans un éditorial de la dernière livraison et Le Carillon en faisait état dans son édition du 7 septembre 1977. Éventuellement, ce journal de Rockland deviendrait la propriété des Éditions André-Paquette et serait rebaptisé « Vision ». Ce journal est toujours publié dans cette communauté.

Avatar de Inconnu

« On ne répare pas un tort par un autre tort » – Zoël Saindon

Je trouve souvent fascinant comment la perspective du temps vient modifier la lecture d’un texte écrit il y a plus de 35 ans. Nous sommes à l’été de 1977 et à l’Assemblée nationale du Québec les débats sont nombreux autour du projet de Loi 101 du gouvernement de René Lévesque. Le Dr Zoël Saindon est le député libéral d’Argenteuil et de nombreux électeurs de sa circonscription sont anglophones. Le Carillon du 10 août 1977 rapporte intégralement son intervention dans le débat et je retiens quelques éléments :

« Le ministre d’état aux Affaires culturelles prétend que le français dans la province de Québec est menacé et que si les mesures nécessaires pour contrer les effets d’anglicisation sur les Québécois francophones ne sont pas prises immédiatement, il s’ensuivra inévitablement l’assimilation des francophones du Québec par la minorité anglophone. » (…)
     « L’effet le plus grave du projet de Loi 101 pour les québécois anglophones, est que la communauté anglophone du Québec sera désormais privée entièrement d’immigrants. Il m’est impossible d’imaginer que le ministre, qui est psychiatre, ignore l’effet d’une telle privation. Cette loi va créer une communauté pleine de frustration et ce sentiment de désespoir sera dû au fait que la communauté anglophone saura que, dorénavant, il lui sera impossible ni de se renouveler ni de s’enrichir par la venue de nouveaux hommes. » (…)
     « C’est de la coercition brutale que cette loi se prépare à imposer et mettre en place, c’est-à-dire le même sentiment d’isolement qu’éprouvaient les Québécois francophones depuis des générations; on ne répare par un tort par un autre tort. » (…)
     « Soyez assuré, Monsieur le président, que le tout ne se passera pas sans heurts et qu’il y aura des représailles quelque part à un moment ou l’autre. Le réveil sera peut-être brutal et sanglant. J’ajouterai que la majorité des Québécois francophones ne partage pas les idées du gouvernement péquiste sur cette politique de la langue. » (…)
     « Les Canadiens-français ont appris de l’histoire de leur pays que la tolérance et la persévérance avaient, en fait, constitué pour eux la garantie fondamentale de leur survie et de leur épanouissement. Ils ont aussi appris de l’histoire que c’est en s’appuyant sur des valeurs de la démocratie et du régime parlementaire qu’ils ont pu survivre comme peuple, conserver et faire progresser leur langue, leur culture et leur religion. » (…)
     « Le gouvernement actuel a décidé de rompre avec notre longue tradition démocratique de tolérance et d’ouverture d’esprit et d’aller à l’encontre du respect que les francophones ont toujours eu autant pour leurs droits et leurs libertés individuelles que pour ceux des citoyens qui ne parlaient pas leur langue.
     La presse écrite et parlée jongle avec les mots et à force de se les répéter, a fini par développer une terminologie semblable à celle que développent les sectes qui vivent en marge de la réalité. Alors que les nationalistes parlaient depuis toujours de la nation canadienne-française, il s’est dégagé petit à petit, après les années 55, un groupe de super-frustrés, ces néo-nationalistes du vocabulaire qui inventèrent des expressions comme ‘la nation québécoise’, en référant tantôt aux Québécois qui parlent le français, tantôt à tous ceux vivent en territoire québécois. Avec ce lavage de cerveau du verbe, nous en sommes venus à un point où l’intolérance fait partie de la mentalité selon laquelle des hommes politiques peuvent parler des Québécois et des vrais Québécois, de la nation québécoise et de la vraie nation québécoise. » (…)
     « Depuis le 15 novembre dernier, c’est-à-dire depuis l’élection du Parti Québécois, ce n’est plus la partie consciente de l’homme qui entend déterminer ce que sera le Québec de demain, mais plutôt l’instinct tribal, l’intolérance. On a nettement l’impression que, consciemment ou non, ce gouvernement est en train de verser dans une forme de racisme dont les conséquences sont énormes pour la qualité de notre vie démocratique et pour la paix sociale au Québec. » (…)
     « Avant de terminer, je voudrais faire remarquer au ministre que si la langue française est en danger d’assimilation, aucune loi ne pourra la sauver. »

Voilà le point de vue du député Saindon dans le contexte de l’époque. Les temps ont changé.

Avatar de Inconnu

Qui travaille… travaillera!

Le gouvernement fédéral avait mis sur pieds un programme baptisé « Canada au travail ». Le concept était simple. En faisant appel aux associations, aux clubs sociaux et aux sociétés, le gouvernement espérait créer des milliers d’emplois locaux partout au pays. « Vous voulez aider votre communauté tout en réduisant le chômage? Nous aussi! » pouvait-on lire dans une publicité de Main-d’œuvre et Immigration Canada dans l’édition du 20 juillet 1977 du journal Le Carillon. « Les projets soumis doivent non seulement être utiles à vos concitoyens mais ils doivent aussi utiliser des ressources humaines locales. Ainsi, l’expérience acquise par les sans travail qui trouvent emploi dans ces projets leur permettra de trouver plus facilement, ensuite, un emploi régulier dans leur métier. Présentez votre projet au plus tard le 26 août, en vous souvenant que ce projet doit apporter des bénéfices à la communauté, créer au moins trois emplois nouveaux et être mené à terme par l’association qui l’a soumis. »

* * *

De son côté, le ministère ontarien des Collèges et Universités posait la question : « Pouvez-vous vous permettre d’engager des jeunes sans expérience? » et répondait « Bien sûr! » dans une publicité dans le journal du 27 juillet 1977. « L’Opération Expérience Pratique du gouvernement de l’Ontario (OEPO) a pour but d’aider les jeunes qui ont de la difficulté à décrocher un premier emploi. L’OEPO versera au jeune que vous employez un salaire brut de $100 par semaine pendant 16 semaines au maximum. Si vous pensez que votre entreprise peut offrir cette précieuse expérience de travail aux jeunes de l’Ontario, remplissez le coupon ci-dessous et envoyez-le nous. Nous vous mettrons en rapport avec votre coordonnateur OEPO local. » Semble de tous les paliers de gouvernement voulaient créer du travail en cette période économique difficile. La Commission de lutte contre l’inflation existe encore à ce moment-là.

* * *

La nouvelle était attendue impatiemment. Le Carillon du 10 août 1977 nous apprend que la Commission municipale de l’Ontario avait autorisé la ville de Hawkesbury à « contracter une dette de $368,750 pour permettre la construction d’un nouveau complexe sportif ». Il s’agissait alors d’un projet d’une patinoire avec gradins, d’une piscine semi-olympique et d’une salle communautaire, avec plans pour ajouter une deuxième patinoire, sans gradins, si la campagne de souscription rapportait un demi-million de dollars. Le projet initial avait été évalué à 1 750 000 $. Mais ce n’était qu’une autorisation pour une dette. La vraie décision allait venir plus tard. Le journal note que Duplate devient la première usine à autoriser la déduction à la source pour ses employés qui voudraient contribuer au projet de complexe, car 125 employés de cette usine avaient décidé de contribuer.

* * *

Je note dans ma chronique du 10 août qu’Yves-E. Berthiaume, de Hawkesbury, vient d’obtenir son diplôme en services funéraires du collège Humber de Rexdale, en Ontario. Depuis quelques années, la fille d’Yves est aussi diplômée. Une affaire de famille ces Berthiaume!