L’école Christ-Roi… un souvenir pour quelques générations

C’était ma première école. J’y avais fait mon « jardin d’enfants », comme on disait à l’époque et ma dernière avant mon départ pour le petit séminaire. « Le Conseil des écoles catholiques de Prescott et Russell a décidé de fermer les portes de l’école Christ-Roi à compter de septembre 1978. Cette décision a été prise en raison de la baisse des inscriptions dans les écoles de Hawkesbury et du mauvais état de l’école, Les parents des élèves de l’école n’ont pas été consultés, selon le directeur général M. Jean Léveillé. » Le terrain de l’école avait été aménagé en 1973 pour les compétitions de piste et pelouse et pourrait sans doute encore servir aux étudiants. « Les neuf classes seront relocalisées dans les écoles Paul VI et St-Jean-Bosco, et les élèves seront répartis selon la distance de l’école. » L’école Christ-Roi avait été construite en 1939 et bénite par l’archevêque d’Ottawa, Mgr Alexandre Vachon, en 1946. « À cette époque, l’école offrait les huit niveaux de cours bilingues de l’Ontario, trois classes du collège St-Joseph et quatorze de l’école Christ-Roi. L’école a été dirigée durant plusieurs années par les Frères des écoles chrétiennes. » C’était le cas quand je la fréquentais : jardin, 4e, 5e, 6e et 8e années. Ma première et ma troisième année avaient été à l’école St-Joseph (le collège) et ma deuxième, à l’école L’Assomption. Je n’avais pas fait de septième. « M. Léveillé a souligné que la fermeture de l’école n’occasionnerait aucun congédiement d’enseignants. » La nouvelle était publiée dans Le Carillon du 26 avril 1978.

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Pierre Dazé, 27 ans, de Limoges, devait accéder à la prêtrise un mois plus tard dans l’église de son village natal. Mais son sort commandait une circonstance spéciale. Pierre Dazé avait été reçu diacre le 21 mai 1977 et faisait son stage de pastorale à la paroisse Ste-Geneviève d’Ottawa. Mgr Joseph-Aurèle Plourde l’ordonnera prêtre, comme il l’avait souhaité, non pas à Limoges mais dans son lit d’hôpital. Il était atteint de la leucémie depuis quelques années et il était maintenant en phase terminale. « En dépit de ce mal qui le ronge, il aura quand même concrétisé le rêve le plus cher de sa vie, accéder à la prêtrise. » Mgr Plourde avait tenu à l’ordonner « pour lui donner toutes les chances possibles », parce qu’il dit « ignorer si les prêtres exercent dans l’Au-delà un ministère spécial auprès des vivants. » L’histoire est racontée dans le journal du 28 avril 1978. L’ordination avait eu lieu le 23 avril.

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C’était plutôt rare qu’un film soit projeté pendant plus de trois semaines au Cinéma Laurentien. En ces mois d’avril-mai 1978, « The Spy Who Loved Me », un James Bond avec Roger Moore dans ce cas-là, attire les foules dans sa version française.

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Il n’y en avait pas moins de 119 et tout le monde attendait qu’on les mette en vente. Il s’agissait de l’encan public organisé pour se débarrasser de l’équipement de l’ancien Foyer Prescott-Russell, vendu récemment au Conseil des écoles catholiques. « Ces fameux lits, au nombre de 119, et un nombre correspondant de matelas et de taies d’oreillers, semblent avoir été le principal point d’attraction de cette vente aux enchères. » La vente a été un succès avec « plus de 1,200 objets allant des fameux lits aux statues de plâtre et aux bassines pour invalides ». C’était une journée occupée. « Les fameux lits, objets de tant de convoitises, ont finalement été offerts au public vers 18 h 30, et les prix ont varié de $7.50 à $15 l’unité. Ça valait probablement la peine d’attendre. » Le journaliste Charles Burroughs raconte tout ça dans le journal du 26 avril 1978.

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« L’hôpital fondé en 1953 par la Congrégation des Filles de la Sagesse de l’Ontario et, depuis 1970, propriété du ministère de la Santé de l’Ontario, se veut surtout au service de la population francophone d’Ottawa. Le journal parlait donc du 25e anniversaire de l’hôpital Montfort. Ça vient de me frapper que lorsque j’étais au petit séminaire et que j’avais dû me rendre à l’hôpital, l’institution n’avait même pas dix ans encore.

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