Si vous empruntez la route 17, vous ne pouvez la manquer du côté nord en approchant de Plantagenet. Au milieu des années 70, vous auriez cru qu’il s’agissait d’une halte routière avec un restaurant… à cause du toit orange. Quoi qu’il en soit, en ce début de 1971, le ministère ontarien de l’Éducation a approuvé la construction d’une nouvelle école secondaire polyvalente au coût de 3 372 225 $ (voilà pour un chiffre précis avant même l’appel d’offres). Ce sera le maximum admissible aux subventions provinciales. Dans l’édition du 18 février 1971 du journal Le Carillon, on y apprend que « la future école de 146,367 pieds carrés, qui sera érigée dans le canton de Plantagenet-Nord, immédiatement à l’extérieur du village de Plantagenet, comprendra pas moins de 64 locaux différents dont 16 salles de classe ordinaires. Le tout pourra recevoir 1,380 étudiants de la 9e à la 13e année. » L’école deviendrait un véritable lieu de rendez-vous pour toutes sortes de rassemblements à l’échelle des comtés puisqu’elle était située quasiment au centre des comtés unis. Par exemple, au début de septembre 2009, l’Association libérale fédérale de Glengarry-Prescott-Russell y tenait son congrès d’investiture en vue de prochaines élections fédérales inévitables (situation minoritaire) et attirait plusieurs centaines de partisans. Lors du Sommet du G8 de Montebello, l’école avait été utilisée par l’armée et la GRC comme centre d’opérations. Le Château Montebello est située « tout près » de l’autre côté de l’Outaouais. La décision de construire la nouvelle polyvalente à Plantagenet plutôt qu’à Rockland avait provoqué une « guerre froide » entre les deux municipalités à cette époque.
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Dans le Canton de Russell, le conseiller Bernard Pelot aime bien brasser les choses. Depuis un certain temps, il « s’amusait » à dénicher tous les accrocs à la Loi sur les affaires municipales « perpétrés » par le Conseil municipal. Ainsi, Pelot avait reproché aux membres du Conseil de ne pas respecter la loi en matière de rémunération… les élus étaient payés en fonction du nombre de réunions auxquelles ils participaient (soit 25 $ par réunion). « Le Conseil municipal de Russell tient 24 réunions régulières publiques par année, sans compter les assemblées des comités. » Le Carillon du 18 février 1971 nous apprend qu’un nouveau règlement a été adopté afin de se conformer à la loi. Ainsi, « les conseillers recevront $1,500 par année; le préfet, $1,800 par année; et le maire, $2,400 par année. Il n’y a pas d’autres allocations spéciales. »
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« Les 275 délégués du 22e congrès annuel de l’Association canadienne-française de l’Ontario, réunis à Toronto au cours de dernier week-end, ont réclamé du gouvernement provincial qu’il institue une commission d’enquête sur la situation économique des Franco-Ontariens, comparée à celle des autres groupes ethniques de la province. » C’était écrit comme ça dans l’édition du 25 février 1971 du journal Le Carillon. « Des autres groupes ethniques »… comme si les Franco-Ontariens étaient un « groupe ethnique ». En tout cas! Selon un document de travail présenté par la commission économique de l’ACFO, « la situation des Franco-Ontariens sur le plan économique n’a rien de très reluisant par rapport aux autres groupes : les francophones sont à l’avant-dernier rang de la province, devant les Italiens, dans l’échelle des revenus ». « Le Franco-Ontarien serait en outre généralement moins scolarisé que ses concitoyens. » Le gouvernement provincial n’a jamais donné suite à cette demande. Au niveau de la direction de l’ACFO provincial à ce moment-là, Me Ryan Paquette est le président. Au nombre des directeurs provinciaux provenant de Prescott, Russell, Glengarry, Stormont et Cornwall, l’article fait référence à Jeannine Séguin, de Cornwall, Gisèle Richer, de Rockland, Rhéal Leroux, de Hawkesbury, et Jean-Maurice Lafond, de Cornwall.