Voilà un autre triste événement qui a marqué l’histoire postale canadienne. En première page du journal Le Carillon du 26 mars 1970, on apprend que « les colis pour Montréal sont refusés » au bureau de poste de Hawkesbury. « Cette mesure fait suite à l’embargo sur le courrier à destination de la métropole décrété par le ministère des Postes ». Cet embargo avait été imposé « par suite du débrayage des employés de la firme G. Lapalme Inc., firme qui possède le contrat pour la livraison du courrier à Montréal ». À Montréal, on ne pouvait envoyer de colis à l’extérieur de la métropole vers d’autres villes canadiennes via la poste. Le maître de poste avait « nié que plusieurs compagnies de Montréal utilisent le bureau de poste de Hawkesbury pour expédier leurs colis à destination d’autres villes canadiennes et américaines ». C’était l’épisode des « gars de Lapalme » qui allait être marqué par la violence. Le fameux manifeste du FLQ, qui viendrait sept mois plus tard, y avait même fait une référence.
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Dans l’édition du 26 mars 1970, un article à l’effet que le ministre Fernand Guindon souhaite que les petites « épiceries du coin » puissent vendre de la bière et du vin, comme au Québec. Ces petites épiceries « sont, à l’heure actuelle, nettement en perte de vitesse devant la concurrence écrasante des supermarchés ». Il aurait pu répéter la même chose en 2011 parce que la vente des boissons alcooliques est toujours interdite dans les épiceries ontariennes, sauf quelques boutiques de vins ontariens dans certaines grandes surfaces.
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À Montebello, le Seigniory Club ne sera plus réservé aux seuls membres. C’est ce que nous apprend Le Carillon dans son édition du 30 avril 1970. La division de l’hôtellerie du Canadien Pacifique a en effet décidé de reprendre l’administration du Seigniory Club afin d’élargir sa clientèle, bien que les membres du Club bénéficieront de rabais. « Le domaine et l’hôtel appartiennent au CP, mais le tout est loué au club depuis 39 ans, qui en exerçait exclusivement l’administration. Les services qu’il offre comportent la chasse, la pêche, le curling, la natation, le tout sur une superficie de plusieurs acres. » Et bien sûr, il y avait l’hôtel en bois rond… aujourd’hui le Château Montebello.
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Vous ne le connaissez sans doute pas, mais je tenais à le signaler. Dans ma chronique du
14 mai 1970, j’annonçais l’arrivée à l’atelier du journal de Gaëtan Bourgeois, de St-Albert, un jeune diplômé en arts graphiques du collège Algonquin. Il est toujours là 41 ans plus tard, un membre de l’importante équipe de pressiers de l’imprimerie des Éditions André-Paquette.
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Contexte de l’époque
Ces artistes étaient énormément populaires à l’époque et il était donc normal de les voir pendant l’Exposition de Hawkesbury, qui soulignait alors son dixième anniversaire. Les vedettes qui seraient à l’affiche : Willie Lamothe, Ti-Gus et Ti-Mousse, Roméo Pérusse, Paolo Noël et Renée Martel. Ces deux derniers sont encore populaires 41 ans plus tard. – La semaine précédente, à l’hôtel Century Inn, vous auriez pu admirer les talents de « Lori Lano, Miss Bubble Bath, vedette internationale ». Sa photo est censurée dans l’annonce du journal du 28 mai 1970. Et la semaine suivante, ce sera « Golden Doll, la plus petite danseuse exotique ». – Et au début de juin, le gardien de buts des Canadiens de Montréal, Philippe Myre, sera à St-André-Avellin pour rencontrer ses partisans de la région. Myre a des liens avec de nombreuses familles Myre de Hawkesbury. Il était très admiré des sportifs locaux. – Pendant ce temps, à Ste-Scholastique, plusieurs fermes expropriées pour faire place au futur aéroport international de Mirabel organisent des encans pour se départir de leurs actifs. – Au 1er avril 1970, le Canada comptait une population
de 21 324 000 habitants.