« L’Ontario perd le dernier vestige de son puritanisme » lit-on dans l’édition du journal Le Carillon du 5 novembre 1970. L’Assemblée législative venait de modifier la Loi des liqueurs « dans le but d’éliminer le dernier vestige de la prohibition dans la province reconnue pour sa prospérité et son avant-gardisme » pouvait-on lire. Ainsi, « les tenanciers d’établissements de villégiature et touristiques dans les municipalités soumises à la prohibition pourront obtenir un permis pour la vente de boissons alcooliques sans avoir à passer par un référendum » comme c’était le cas depuis de très nombreuses années. Dans les tavernes, les femmes et les hommes pourront s’attabler dans une salle commune pour consommer de la boisson sans l’escorte exigée par l’ancienne loi. (On se serait cru en Arabie saoudite.) « Les modifications permettront l’émission de permis de boissons dans les cafés-terrasses et la conversation des tavernes en salons-bars permettant la vente de boissons en plus de la bière en fût. Ceci permettra aux taverniers de rehausser la réputation de leur établissement et d’améliorer leur propriété. » Le gouvernement prévoyait également instaurer une politique concernant la présentation de spectacles dans les établissements licenciés. Par contre, les modifications ne permettaient toujours pas la vente de boissons dans les épiceries du coin.
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Tiens, tiens! Parlant de changements en Ontario, l’édition du 12 novembre 1970 nous apprend qu’à compter du 1er décembre 1970, la discrimination contre les femmes dans le milieu de travail sera interdite en Ontario. Une nouvelle loi « interdit aux employeurs toute discrimination quant au sexe ou à l’état matrimonial dans l’engagement, la formation, la promotion ou le congédiement des travailleurs ». La loi s’applique tant aux hommes qu’aux femmes, mais elle a été instituée précisément « pour corriger les injustices dont ces dernières sont victimes ». En vertu de cette nouvelle loi, « les employées auront droit à un congé de maternité de 12 semaines, soit six semaines avant la date prévue de la naissance et six semaines après cette date ». Mais il y avait plusieurs conditions quant à la nature de l’employeur et à la durée de l’emploi. Mais c’était mieux que rien du tout. Le congé de maternité d’une année, populaire maintenant, était encore loin dans le temps.
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Un long reportage dans l’édition du 26 novembre 1970 du journal Le Carillon sur l’inauguration officielle du nouvel hôtel de ville de Hawkesbury… deux semaines avant le scrutin municipal. Quelle belle publicité pour les membres sortants du Conseil qui sollicitaient un autre mandat, dont le maire Victor Bruneau, pour qui ce serait la dernière fonction officielle d’ailleurs, comme le préfet Germain Tessier aussi. J’y reviens plus tard.
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À quelques jours des élections justement, la fameuse « affaire Proulx-Angers » revient encore à la surface (relire le blogue du 15 juillet). Cette fois, c’est le conseiller Philibert Proulx qui déclare, lors de la rencontre des candidats, que l’architecte Marc Angers a abandonné son intention de le poursuivre. Personne ne semble au courant de cette situation et le principal intéressé refuse de se mêler de la campagne électorale. Semble que tout ça, en fin de compte, était une tornade dans un verre d’eau. De toute évidence, il semble que toute cette « crise » n’aura finalement aucune influence sur la future carrière politique de Proulx, comme nous le verrons prochainement.