Carnets de voyage : Mer Baltique – 3 au 13 juin 2011 (Première partie)

Cette croisière en mer Baltique était à bord du navire Norwegian Sun. L’aventure nous a amenés à Berlin, Helsinki, Saint-Petersburg, Tallinn et Stockholm. Deux jours ont été passés en mer. Notre port de départ et d’arrivée était à Copenhague.

3 et 4 juin – Le décollage s’est déroulé comme prévu, mais avec toute la construction autour de l’aéroport Montréal-Trudeau, nous avons eu de la difficulté à nous trouver un stationnement de longue durée. De toute façon, nous avions prévu quelques retards et nous avions quitté Embrun suffisamment tôt.

À Amsterdam, nous aurions aimé plus de temps parce que l’aéroport Schiphol est un immense centre commercial, en plus d’être un très grand aéroport. C’était notre premier arrêt à cet aéroport. Notre vol de correspondance vers Copenhague était très éloigné de notre porte d’arrivée et il nous a quasiment fallu toutes les 45 minutes pour nous y rendre et franchir encore la sécurité… beaucoup plus sévère qu’au Canada. Le coude artificiel de Louise a déclenché le signal et elle a eu droit à un « tripotage » en règle. J’imagine qu’elle pourrait passer pour une terroriste en instance! Il faudra que les autorités trouvent une meilleure façon de déceler les voyageurs dangereux.

À Copenhague, le personnel de Norwegian Cruise Lines nous attendait comme prévu et nous nous sommes retrouvés rapidement au point d’embarquement de l’un des ports de la ville. En passant, la nourriture servir par KLM est exécrable. Heureusement, nous retournerons au Canada avec Air France. J’y reviens plus tard.

5 juin – Arrivée au port de Warnemünde, en Allemagne, à l’heure prévue. Nous embarquons dans le train pour Berlin à 8 h 15. Une petite randonnée de trois heures pour l’aller et autant pour le retour. Mais ce furent sept superbes heures dans la capitale de l’Allemagne unifiée. Harald, notre guide, et Lisa, notre accompagnatrice, nous ont fait découvrir une ville de 3,4 millions d’habitants dont nous connaissions peu la réalité moderne.

Berlin se remet encore aujourd’hui des ravages de 1939-1945 et de la désunion des cinquante années suivantes. Plusieurs édifices bombardés n’ont pas encore été démolis. Harald nous a fait remarquer que Berlin est une ville nouvelle, détruite, rebâtie ou en rénovation totale. La tour de TV de l’Alexanderplatz, la plus haute d’Europe selon notre guide, en est le symbole. Elle trône au centre de la ville et sa sphère laisse voir une croix au soleil. C’est le reflet des carrés tétraédriques qui recouvrent la sphère. Paraît que la présence de cette croix virtuelle n’a pas plus à plusieurs dans l’ancienne zone communiste.

Pas trop loin de là, les ruines du mur de Berlin devenues à la fois une attraction touristique et un rappel du passé. Des graffiteurs trouvent le moyen de laisser leurs marques. À un endroit, on est en train d’ériger un mémorial du mur autour des ruines. Des centaines de poteaux métalliques couleur rouille alignés là où se levait le mur de 12 pieds. On y voit une croix dans la « zone de la mort » d’entre les deux murs indiquant qu’un Allemand y avait été tué en tentant de franchir le mur. Harald a insisté sur le fait que le mur de Berlin, en réalité, était composé de deux murs. Le mémorial devient un mur au travers duquel on peut passer librement. Pourtant, ça reste un mur… Pas moyen d’effacer cette partie de l’histoire.

Un peu plus loin, un autre mémorial très impressionnant aux « victimes des meurtres perpétrés en 1939-1945 ». Harald insiste pour corriger la référence à ce mémorial de l’Holocauste, comme s’y réfère le bulletin quotidien du navire et plusieurs autres références touristiques. Notre guide, rappelant la controverse qui a entouré l’érection de ce monument, affirme que l’intention de l’architecte-artiste qui l’a conçu n’était pas de reconnaître seulement les victimes de l’Holocauste, mais tous les « meurtres » perpétrés par le régime nazi. Quoi qu’il en soit, il s’agit de 2 711 blocs gris, des stèles, chacun différent de ses voisins, alignés dans un immense quadrilatère. On peut s’aventurer dans les étroits corridors séparant les stèles et on constate alors qu’elles sont asymétriques, que les sentiers ne sont pas plats, chacun étant différent de l’autre. Harald nous précise que l’artiste qui l’a créé n’a pas voulu qu’il ait une signification précise.

Au notoire « Checkpoint Charlie », tout est devenu touristique, tout y est réplique bien sûr. Paraît qu’on s’y réfère comme « Checkpoint Disney », ce qui explique bien la nature de l’endroit en 2011. À côté, un petit commerce de produits glacés s’est baptisé Kalder Krieg… guerre froide. En passant, Harald nous parle en français, ce qui ne nous surprend guère, puisque nous sommes en Europe où parler plusieurs langues est courant.

Partout, on voit le contraste entre l’ancien communisme et le nouveau capitalisme. Postdamer Platz en est le symbole. C’est là qu’est érigée la cité Daimler-Benz, des édifices d’un modernisme inégalé chez nous. On y trouve le centre Sony, des édifices reliés par ce qui semble de la rue comme étant une énorme tente. Plus loin en ville, on comprend que c’est une illustration du mont Fuji, en Japon. C’est surtout quand on voit le parlement (le Conseil d’État) et le quartier général de la chancelière, puis entre les deux, un peu plus loin, le Centre Sony et son toit unique.

À la porte Brandebourg, sorte d’arc de triomphe berlinois, la « pollution touristique » frappe. Sur un édifice voisin flotte le drapeau de Québec. De l’autre côté, l’ambassade américaine et tout près, celle de la France. Sur la place, alors que la pluie s’abat pendant quelques minutes, un nudiste traverse sur sa bicyclette. Il fallait qu’il passe pendant que j’étais allé « visiter les WC », mais c’était le sujet de conversation de nos voyageurs. Nous avions dîné ensemble dans une ancienne auberge berlinoise. Découverte de la choucroute Allemagne. À la table avec nous, un couple de la Nouvelle-Orléans et un couple d’amis de Los Angeles et de la Pennsylvanie. Le type de Los Angeles, un pilote d’avion privé, veuf, a retrouvé cette femme qui avait fréquenté la même école secondaire que lui, lors d’une rencontre des anciens de cette école. Elle est veuve aussi et les deux se retrouvent lors de leurs nombreux voyages ensemble; ils passent d’ailleurs pour mari et femme, ce qui donne droit à l’explication ci-dessus. Sur le train, nous avions aussi comme compagnons de cabine, un médecin torontois et sa femme. Nous nous sommes souvent retrouvés sur le navire ou lors d’excursions terrestres.

En après-midi, nous nous arrêtons pour des photos du Palais de Charlottenburg que le roi Frédéric le Grand avait fait construire pour sa reine Charlotte. Une aile avait été ajoutée pour y accueillir Napoléon.

Beaucoup de verdure à Berlin, où les cyclistes sont rois (comme à Copenhague) et des voies leur sont réservées partout. Il y a d’ailleurs un grand rassemblement ce dimanche-là et plusieurs rues sont fermées lorsqu’ils y passent. Une sorte de tour de Berlin, mais par du monde ordinaire. Harald avait attiré notre attention sur une affiche humoristique qui montrait un cycliste comme un donateur d’organes potentiel et de leur porter attention. Plus tard, il nous avait dit que les conducteurs d’autobus se disaient que ce n’était pas grave d’en frapper un parce qu’il en repoussait un nouveau sur-le-champ! Parlant de « repousser », sur le train, nous avions remarqué de nombreux champs de coquelicots.

Signe des temps nouveaux. Lors de notre croisière en Méditerranée, en 2001, nous étions avant l’attaque du 11 septembre. Maintenant, en rembarquant sur le navire, nous devons soumettre nos sacs aux rayons X et traverser la barrière de détection magnétique. Dans notre cabine (avec lit king, en passant, ce qui nous a beaucoup surpris), une note que nous changions de fuseau horaire le lendemain.

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9 réflexions sur “Carnets de voyage : Mer Baltique – 3 au 13 juin 2011 (Première partie)

  1. Vogue, vogue le gros bateau ! Je me promets de faire une croisière un jour. La lecture de ton carnet de voyage, a eu raison de mes résistances à expérimenter ce type de voyage. J’apprécie beaucoup tes coups d’œil sur ces vieux pays. Beaucoup d’histoire et de très belles rencontres. Au plaisir de lire la suite.

  2. Contente d’avoir enfin des réactions sur votre voyage en Mer Baltique. Comme tu sais, nous en revenons aussi. Par contre, nous n’avons pas fait l’excursion à Berlin. À la lecture de tes commentaires, je le regrette presque. J’ai maintenant hâte de lire sur votre visite à Saint-Pétersbourg. Celle-là, on l’a fait.

  3. Bonjour,
    Je dois faire une croisière sur le Norwegian Sun en mer Baltique (la même que la vôtre) et j’aimerais savoir si les excursions sont également en français. Mon mari ne parle pas un mot d’anglais et il est plus agréable de les faire dans une langue que l’on maîtrise parfaitement.

    Je vais continuer à vous lire car vous me faites déjà voyager et réver.
    Merci

    • La société Norwegian est américaine, donc essentiellement anglaise. Par contre, nous nous sommes entretenus en français avec des membres de l’équipage, dont la photographe de bord. Nous avons aussi rencontré plusieurs passagers francophones. Par contre, les spectacles à bord sont en anglais. Quant aux excursions terrestres, elles sont plutôt offertes en anglais, mais la majorité de nos guides nous parlaient en français. Bonne croisière!

  4. Magnifque! Notre tour viendra bientôt! À quand un carnet de voyage sur la Suisse? N’as-tu pas de la famille par là-bas? Amitiées, ta cousine!

    • Je n’ai pas retrouvé mes notes sur notre premier voyage en Suisse il y a déjà trop longtemps: Lausanne, Montreux, Les Diablerets. Faudra que je revois les photos et mettre ma mémoire à l’épreuve un de ces jours. Et il y a toujours nos plans d’y retourner l’automne prochain.

      • Super! Je me réjouis terriblement! Donne moi les détails dès que tu sauras! gros becs cousin!

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