Dans l’édition du 12 décembre 1968 du journal Le Carillon, le ministère du Travail de l’Ontario fait paraître une publicité dans laquelle il avise les employeurs et les employés que la nouvelle Loi sur les normes de travail en Ontario entrera en vigueur le 1er janvier 1969.
« La nouvelle Loi des normes de travail établit des exigences minimums pour le paiement du travail supplémentaire, congés payés et vacances payées; protège contre les longues heures de travail; assure un salaire égal à travail égal pour les femmes; augmente le taux du salaire minimum. » C’était une autre initiative avant-gardiste du gouvernement de John Robarts. Ainsi, « le programme des normes de travail en Ontario vise à la prospérité économique de la main-d’œuvre de la province. La nouvelle loi met à jour et augmente les normes minimums exigées pour les salaires et les conditions de travail pour protéger les travailleurs contre l’exploitation et pour protéger les employeurs contre la concurrence déloyale résultant de normes inférieures ». Voilà!
Le salaire général minimum passait de 1 $ à 1,30 $ l’heure; pour les travailleurs de la construction, le taux passait de 1,25 $ à 1,55 $ l’heure; alors que celui des « livreurs et cireurs de chaussures » passait de 60 cents à 90 cents l’heure. Les heures de travail ne devaient pas dépasser « huit heures par jour et 48 par semaine ».
Fait intéressant, il y avait aussi cette nouvelle clause : « Aucune fille de moins de 18 ans ne devra travailler dans une entreprise entre minuit et 6 heures du matin. Si une femme qui travaille en équipes commence ou finit de travailler entre minuit et 6 heures du matin, son employeur devra fournir le moyen de transport de sa résidence à son lieu de travail ou de son lieu de travail jusque chez elle. » Je me demande jusqu’à quel point cette norme est toujours respectée.
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Contexte de cette période des fêtes de 1968. Au Cinéma Lachute, la présentation des films « Angélique, marquise des anges » et « Merveilleuse Angélique # 2 ». Le duo Michèle Mercier et Robert Hossein faisait fureur dans cette série de films à l’époque. Quant au Cinéma Laurentien de Grenville, il offre le chef-d’œuvre de Luis Buñuel, « Belle de jour » avec la déjà belle Catherine Deneuve. Au Théâtre Régent de Hawkesbury, c’est la projection de « Villa Rides » avec Yul Brynner, Robert Mitchum et Charles Bronson. Dans les hôtels du coin, Séraphin (Jean-Pierre Masson) et le Père Gédéon (Doris Lussier) sont à l’Hôtel Century Inn de Grenville à deux semaines d’intervalle; ce qui y est plutôt inhabituel, il faut réserver sa place.
Saviez-vous que Doris Lussier (le Père Gédéon), avant d’être comédien et humoriste, enseignait les sciences sociales à l’Université Laval ? On se souvient tous de ses expressions qui faisaient souvent scandale, mais qui étaient aussi très drôles !
Oui, et Jean-Pierre Masson (Séraphin) était avocat.