Le regroupement des commissions scolaires en Ontario approche. Cette fois, ce sont les commissaires des écoles séparées qui conviennent du protocole du regroupement dans les comtés de Prescott et Russell. Quelques mois auparavant, on leur avait expliqué qu’il serait nettement préférable qu’ils s’organisent entre eux plutôt que de voir le gouvernement ontarien leur imposer des modalités de regroupement qui iraient à l’encontre de leurs désirs.
Ainsi, dans l’édition du journal Le Carillon du 19 septembre 1968, un article nous rappelle que les comtés de Prescott et de Russell comptent 35 commissions d’écoles séparées et un total de 200 commissaires. Le 1er janvier 1969, les écoles séparées seront gérées par une seule commission scolaire composée de dix élus. J’y reviendrai. Le même procédé se produit dans les comtés voisins de Stormont, Dundas et Glengarry et la ville de Cornwall. Dans ce cas, les 35 commissions scolaires séparées seront regroupées en une seule entité gérée par douze commissaires, dont huit seront de Cornwall et les quatre autres des trois comtés avoisinants.
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Dans l’édition du 26 septembre 1968, je signe un publireportage sur l’inauguration officielle de la nouvelle école élémentaire Paul VI. J’adopte alors la signature « par Jean-M. Filion »; c’est celle que j’allais conserver jusqu’à mon départ du journal en 1987. Dans ce métier, fallait bien avoir un certain égo!
Dans une annonce, l’entrepreneur Sinclair Supply Co. Ltd affirmait que l’école Paul VI était « la plus vaste école élémentaire de l’Ontario ». Je n’ai aucune idée si c’était vrai. Une photo montre des enfants du jardin d’enfants et précise que le jardin accueille quotidiennement 75 enfants (c’est beaucoup!) dans deux classes dont les titulaires sont Pierrette Laurin et Louise Filion (elle portait ce nom de famille depuis notre mariage six semaines plus tôt). Dans une autre annonce, c’est l’Hydro de Hawkesbury qui annonce fièrement que l’école Paul VI est « le seul édifice de la rue Principale éclairé la nuit ». Nous sommes en 1968, bien sûr. L’économie d’énergie n’est pas à l’ordre du jour.
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« Pleins feux sur l’Ontario » était le titre d’une nouvelle rubrique du journal Le Carillon sous la plume du journaliste Marcel Desjardins. Un texte à la une de l’édition du 3 octobre 1968 explique que Marcel, qui avait commencé sa carrière du journal Le Carillon dix ans plus tôt, étudiait les sciences politiques à l’Université de Toronto grâce à une bourse que lui avait octroyée la chaîne de journaux Southam Publishing. Avant la fin de l’année, il allait signer les éditoriaux du journal Le Carillon, ce qu’il allait continuer à faire pendant une autre année au moins. J’ai rencontré Marcel la dernière fois en 1997 lors de la célébration des 50 ans du journal Le Carillon. Nous avions été invités, tous deux, à prononcer un court discours sur nos années au journal. Il était alors vice-président du journal La Presse. Je me souviens de cette dernière rencontre. Il m’avait annoncé le nom de celui qui allait devenir mon vice-président à Postes Canada. Il était au courant, parce que c’était son ami. À Postes Canada, on ne nous l’avait pas encore annoncé. Ce vice-président est Alain Guilbert, mon collaborateur de blogue. Marcel est décédé le 10 février 2003 des conséquences du diabète, une maladie dont je suis aussi affligé (mais sous contrôle heureusement).