Revue de 2011

Les lutins statisticiens chez WordPress.com ont préparé un rapport annuel 2011 pour ce blogue.

Voici un extrait:

La salle de concert de l’Opéra de Sydney contient 2 700 personnes. Ce blog a été visité environ 9 600 fois en 2011. Si c’était un concert à l’Opéra de Sydney, il faudrait environ 4 représentations à guichets fermés pour pour qu’autant de personnes le voient.

Cliquez ici pour voir le rapport complet.

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Bye Bye ‘84!

Nous sommes loin de cette année-là, mais les propos de ma mère, dans ce poème daté du 29 décembre 1984, sont quasiment d’actualité.

Nous voici donc aux derniers jours
D’un an disparu pour toujours.
Que gardons-nous comme souvenir
Des jours qui ont hâte de partir?
Ils n’ont peut-être pu nous aider
À faire vraiment une bonne journée.
A-t-on dit à quelqu’un « je t’aime »?
On récolte souvent ce qu’on sème;
Ou bien, est-ce qu’on travaille sans cesse
Pour amasser de la richesse?
À nous de choisir l’essentiel,
Et tourner nos yeux vers le Ciel,
Il faut qu’on opte pour le choix
De faire des heureux près de soi.
L’année qui va se terminer
Nous oblige à bien y penser.
La « télé » nous rapporte surtout
Des grands malheurs d’un peu partout,
Prises d’otages, enlèvements,
Grèves et bombes à retardement.
On aimerait ça un de ces jours,
Entendre parler des preuves d’amour,
Il y en a en quantité
Qui aident les autres sans en parler.
Bye Bye ’84   Adieu!
Souhaitons que l’an nouveau soit mieux!

Note du blogueur : Voilà, tristement, le dernier poème de ma mère que j’ai à vous offrir. J’ai voulu, au cours des derniers mois, les partager avec vous. Elle n’avait pas voulu que je les publie, mais je jugeais que c’eut été un « gaspillage » de les garder cachés. Ils sont maintenant dans la blogosphère et j’espère que d’autres les découvriront éventuellement.

Une pause des fêtes

Voilà, je fais relâche pour les deux prochaines semaines. Faut bien célébrer Noël et se reposer. Je vous reviens donc le 9 janvier 2012. Oui, 2012… déjà! Il y aura par contre une exception, le 30 décembre; je publierai alors un dernier poème de ma mère.

Un très joyeux Noël et que la prochaine année vous apporte tout ce qu’il y a de meilleur!

Joyeux Noël!

C’est le vœu que souhaitait ma mère dans son poème du 22 décembre 1984.

Le jour de Noël
      Doux mots magiques!
La neige est belle,
      C’est magnifique.
Le vert sapin
      Où tout scintille,
Boules de satin,
      Étoile qui brille,
Guirlandes d’or,
      Glaçons d’argent,
Forment un décor
      Éblouissant.
Mon cher sapin,
      Comme tu es beau!
On voudrait bien
      Voir les cadeaux.
Il y a de tout
      Jeux amusants
Poupée « Bout de chou »
      Qu’aiment les enfants.
Voyez aussi
      Le soir de Noël
On chante, on rit
      La vie est belle.
Tous les parents
      Sont réunis
Et ce beau temps
      Déjà fini!!!

Une triple tragédie à la CIP de Hawkesbury

C’était la première fois, depuis un quart de siècle, qu’un accident de travail à la CIP de Hawkesbury faisait des morts et c’était évidemment la manchette de l’édition du 20 mars 1975 du journal Le Carillon. Robert Denis, 35 ans, Joseph Piché, 51 ans, et Rhéal Parent, 42 ans, « faisaient partie d’une équipe d’entretien qui avait été convoquée samedi matin afin d’effectuer des réparations mineures dans l’usine, avant sa réouverture, lundi. » À cause d’une diminution des commandes, l’usine avait été fermée depuis le 14 février et l’entreprise en avait profité pour réparer et installer de nouveaux équipements. Le trio était en train d’effectuer « des réparations à un lessiveur, appareil de 60 pieds de haut et de 15 pieds de diamètre, recouvert de briques à l’intérieur et qui sert à la cuisson du bois sous pression ». Le lessiveur avait été rempli partiellement de copeaux de bois « pour servir de plateforme à l’équipe de réparation ». Les copeaux avaient généré un gaz mortel et les trois victimes n’ont eu aucune chance. Robert Denis avait été le premier, suivi de Joseph Piché qui tentait de lui porter secours et de Rhéal Parent, qui devait lui aussi tenter d’aider les deux autres. En passant, Rhéal Parent était le propriétaire de notre premier logis comme nouveaux mariés. Nous y habitions quand notre fille est née. La nouvelle nous touchait drôlement directement.

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J’étais méchant envers mon futur employeur. Dans ma chronique du 6 mars 1975, j’écris ceci : « Décidément, ce service postal canadien en perd tous les jours. Un communiqué des organisateurs du 21e carnaval de Québec, rédigé le 26 janvier, estampillé à la poste de Québec le 31 janvier, est parvenu aux bureaux du Carillon le 27 février. Aux postes, on parle d’une possibilité de grève pour obtenir de meilleurs salaires, sans doute parce que l’on est débordé de travail? » Méchant, méchant!

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Gisèle Richer, de Rockland, devient vice-présidente de la toute nouvelle Régie des loteries de l’Ontario. Gisèle est bien connue pour son implication communautaire à Rockland et aussi au sein des mouvements franco-ontariens, dont l’ACFO. L’ancien ministre Fernand Guindon est le seul autre membre francophone du conseil d’administration de la Régie. Et comme le précise l’article du 20 mars 1975, « la Loterie ontarienne, dont le premier tirage devrait avoir lieu à l’été, offrirait un premier prix de $100,000 et les billets se vendraient à $1 l’unité ». Nous sommes encore loin des millions d’aujourd’hui et des multiples loteries provinciales et nationales.

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À l’affiche du Théâtre Régent de Hawkesbury, ce qui allait devenir un incontournable. « The Sound of Music » met en vedette Julie Andrews et le Canadien Christopher Plummer et des chansons que plusieurs connaissent maintenant par cœur. « The happiest sound in all the world » peut-on lire dans la publicité.

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Ce n’était pas un poisson d’avril, mais le 1er avril 1975, le Canada adopterait « l’échelle thermométrique Celsius ». Comme on peut le lire dans l’édition du 27 mars 1975, « une température de 20 degrés Celsius est habituellement celle d’une maison confortable, d’une pièce, non surchauffée (…) à 0 degrés Celsius l’eau gèle (…) moins dix degrés Celsius correspond à une belle journée d’hiver (…) l’on a aucune hésitation à se rendre à la plage quand il fait 30 degrés Celsius ».

Était-ce une mission impossible?

« Le Conseil des comtés unis de Prescott-Russell deviendra un organisme tout à fait différent, quelque temps vers 1978, si un rapport de restructuration, en voie de préparation, est adopté comme tel. » Goldyn Sunderland, le commissaire retenu pour réaliser cette étude de restructuration, venait de faire connaître sa méthode de travail et l’essence de son mandat au Conseil des comtés unis. Je signe un long texte dans l’édition du 27 février 1975 du journal Le Carillon.

« À la fin de l’étude, dans le rapport final, le commissaire Sunderland entend souligner de façon particulière certains éléments qu’il juge importants : l’influence de l’accroissement de la population sur le développement régional; le développement futur et les mouvements de population en fonction des besoins dans chaque municipalité; les points d’intérêt des communautés; les frontières des municipalités; déterminer s’il faut un ou deux niveaux de gouvernement; analyser les amalgamations, les annexions et les consolidations; les relations entre les municipalités; division des responsabilités entre les gouvernements locaux et les comtés; une hiérarchie de planification; la réorganisation du Conseil et de ses comités; le rôle et le choix des dirigeants du Conseil; le système de représentation des gouvernements municipaux; la responsabilité des membres du Conseil auprès de la population; toute autre question relevant de la restructuration des comtés unis. »

C’était toute une mission. J’aimais bien jaser avec Sunderland. J’y reviendrai forcément en temps utile.

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Nous sommes en 1975 et il y avait la Loterie olympique, en prévision des Jeux olympiques de Montréal l’année suivante. L’Ontario ne voulait pas se sentir seule et a décidé de créer sa propre loterie provinciale.Il en est question dans l’édition du 20 février 1975. « Le gouvernement utilisera le produit de la loterie pour apporter un soutien financier aux programmes d’activités culturelles, sportives et de loisirs à travers la province. » Les modalités de la loterie ne sont pas encore déterminées, mais les intentions sont nobles. « On s’attend à que la vente des billets de loterie rapporte quelque $100 millions d’ici deux ans. (…) Le revenu disponible pour l’aide à la culture, aux sports et aux loisirs, devrait atteindre $40 à $50 millions. » J’en parle parce que les profits de la loterie allaient contribuer à la construction de nouvelles installations sportives partout en Ontario et dans la région, dont, bien sûr, le fameux complexe sportif de Hawkesbury.

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Ah, cette 417. Cette fois, il est question d’assurance-automobile. Le ministre fédéral de la Consommation et des Corporations est conférencier à l’école polyvalente de Plantagenet et laisse entendre que « l’ouverture de l’autoroute 417 pourrait amener une baisse des primes d’assurance-automobile ». Le ministre André Ouellet (oui, celui-là, mon ancien patron) répondait à une question d’un étudiant qui se demandait si la nouvelle autoroute 417, en libérant la 17, pouvait engendrer une diminution des primes étant donné que les risques d’accidents seront moindres sur la 17. Un agent d’assurance, Richard Cayen, avait expliqué qu’il faudrait attendre trois ans « le temps de mener une enquête pour déterminer le pourcentage d’accidents qui seront survenus pendant cette période ». Je n’ai aucune idée si la nouvelle autoroute a effectivement fait réduire les primes pour les automobilistes habitant le long de la 17.

Feu vert pour un nouvel hôpital

« Après dix années de recherches, de sondages, de discussions et de pourparlers avec les représentants du ministère ontarien de la Santé et les autorités compétentes, le gouvernement ontarien vient de donner le feu vert au projet de construction d’un nouvel hôpital général pour Hawkesbury et la région. » C’était la manchette de l’édition du 20 février 1975 du journal Le Carillon. Les Sœurs de la Charité d’Ottawa géreront le nouvel hôpital de cinq millions de dollars et de 80 lits, avec une possibilité d’expansion à 120 lits « quand les besoins se feront sentir ». L’article rappelle que « les travaux de construction seraient mis en chantier vers la fin de 1975 et le nouvel hôpital pourrait ouvrir ses portes aux débuts de 1978 ». Le nouvel hôpital remplacerait les deux annexes de l’Hôpital général existantes. L’Hôpital général de Hawkesbury a d’ailleurs reçu l’autorisation cette année d’agrandir son établissement.

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Son nom apparaît en évidence pour la première fois dans l’édition du 13 février 1975 du journal Le Carillon. L’équipe bantam de Hawkesbury était l’une des 126 participantes au tournoi national bantam de Granby et « Yvan Joly recevait le titre du gentilhomme du tournoi ». Je reviendrai sur l’histoire d’Yvan qui allait être repêché, un jour, par l’organisation du Canadien de Montréal. Yvan, en passant, est aujourd’hui directeur de la publicité au journal Le Carillon.

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1975… question de le rappeler… était l’Année internationale de la femme décrétée par l’Organisation des nations unies.

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Le journal du 20 février 1975 annonce également l’ouverture du Comptoir populaire de Hawkesbury, sur la rue James. « À travers le Comptoir populaire, on désire rejoindre les gens moins fortunés et leur fournir, non seulement des vêtements et des meubles usagés, mais un service qui leur permettra de retrouver leur vigueur, leur énergie. On veut aussi conseiller les gens en matière de services communautaires et plus important, établir des contacts humaines. » C’était une initiative d’Alice Lamarche. Le Comptoir était destiné à toute la population de Prescott et Russell. Comme le notait Mme Lamarche, « ce comptoir n’est pas destiné seulement aux défavorisés, mais s’adresse à tous les gens qui désireraient étirer leur budget, particulièrement en cette période où l’inflation annule pratiquement le pouvoir d’achat des individus. » Le projet avait reçu des appuis de partout. Le concept de comptoir populaire est solidement établi dans de nombreuses municipalités.

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Je retiens le dernier paragraphe d’un article sur l’enseignement du français en Ontario et sur la récente création du Conseil consultatif des affaires franco-ontariennes, dont la présidence avait été confiée à Omer Deslauriers, le président sortant de l’Association canadienne-française de l’Ontario.

« L’enseignement français en Ontario remonte au régime français. Il sera bientôt trois fois centenaire puisqu’il date de l’ouverture d’une école au fort Frontenac (aujourd’hui Kingston) en 1678. Après la Conquête, les écoles françaises jouirent des mêmes droits que les écoles anglaises jusqu’en 1885. Alors commencèrent les vexations qui devaient aboutir au fameux Règlement XVII, en 1912. Peu à peu, les Franco-Ontariens, tantôt par la résistance ouverte tantôt par les pressions politiques, ont corrigé la situation injuste qui leur était faite et ils envisagent l’avenir avec confiance. »

Un projet touristique de plus d’un million à Plantagenet

Les Entreprises Plantor Ltée avaient un projet ambitieux pour la région de Plantagenet, soit « un complexe touristique de plus d’un million » de dollars. Le groupe d’entrepreneurs ne craignait manifestement pas les effets néfastes de la nouvelle autoroute 417. Différentes sources laissent entendre que les actionnaires seraient « des hommes d’affaires et des professionnels de la région, dont plusieurs de Plantagenet même ». Ce centre touristique se situerait le long de la route 17 face au parc provincial Nation (il y avait un parc provincial à cette époque), en bordure de la rivière Nation-Sud. Selon Le Carillon du 13 février 1975, « ce centre comprendrait un vaste hôtel du nom d’hôtel Jessop’s Falls et est déjà en construction, ainsi qu’un restaurant et un bar. Un terrain de camping devrait être aménagé ainsi que des pistes de motoneiges; une cabane à sucre apparaîtra également dans le projet. Toujours selon nos sources, une salle de réception serait à la disposition de la clientèle et une piscine intérieure ». Le projet a été partiellement réalisé, mais je doute qu’il s’agissait d’un investissement d’une telle ampleur. À un certain moment, ce motel est devenu le Centre de l’amour… mais pas ce que vous pourriez penser… plutôt un centre religieux charismatique et une maison de retraite.

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« La section de Prescott-Russell de l’Association canadienne-française de l’Ontario craint que la francophonie soit menacée dans le sud du territoire par l’influence de la nouvelle autoroute 417. » Je traite de la question dans mon éditorial du 6 février 1975 du journal Le Carillon. « Décidément, cette nouvelle route sera blâmée et tenue responsable d’à peu près tous les problèmes qui surgiront dans les comtés unis. Pourquoi toujours faire porter le fardeau d’une faute à quelqu’un ou quelque chose d’autre? » Je voulais soulever le point que c’était aux gens de s’occuper de leurs affaires au lieu de toujours attendre que quelqu’un d’autre le fasse à leur place. « L’ACFO estime que la nouvelle route créera des liens entre la population majoritairement anglophone du nord de Stormont et Dundas et celle majoritairement francophone du sud de Prescott et Russell. L’assimilation par les anglophones n’est qu’une question de temps selon l’ACFO et on encourage Toronto à intervenir. Encore Toronto… » J’ajoutais que l’arrivée de la 417, justement, était « une occasion rêvée de revaloriser la culture franco-ontarienne et de la faire connaître aux compatriotes anglophones ». Je notais que le Conseil des comtés unis, très représentatif du territoire avec un membre élu, au moins, de chaque municipalité, aurait sans doute un rôle plus important à jouer. Je parlais dans le vide, comme cela m’est arrivé souvent.

Mais voilà, dès la semaine suivante, je devais apporter un bémol. « Ces jugements avaient été conçus à la lumière de renseignements tout à fait incomplets pigés d’une source qui devrait normalement être fiable. » C’est que l’ACFO avait soumis un mémoire, dont j’ignorais l’existence, et qui reprenait essentiellement la plupart de mes arguments éditoriaux pour contrer cette menace d’assimilation. J’avais donc corrigé le tir et rendu à l’ACFO ce qui lui revenait. L’ACFO, en somme, reprochait aux autorités provinciales d’avoir négligé de consulter la population des comtés unis avant de décider de la 417. Le choix de la population, dans un tel cas, aurait été évident selon l’ACFO… l’élargissement de la 17 à quatre voix.

Un nouveau centre médical à Plantagenet

« Le canton de Plantagenet-Nord inaugurera en juin prochain un centre médical moderne dans sa municipalité. » L’article est publié dans l’édition du 23 janvier 1975 du journal Le Carillon. Ce centre médical, « outre les bureaux de la Société d’aide à l’enfance de Prescott-Russell déjà situés à Plantagenet, comprendra des cabinets de consultation de médecine générale, de dentiste et de spécialistes de passage ». Un contrat de 337 000 $ avait été adjugé à la compagnie Noël Couture Construction Ltd, de Cornwall. Comme le précise l’article, « les services du centre médical seront destinés à la population du canton de Plantagenet-Nord, du village de Plantagenet et des territoires avoisinants ». Ce centre est toujours au même endroit, à Plantagenet.

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Une fille de Hawkesbury se retrouve en page couverture du magazine Châtelaine de janvier 1975. Le Carillon en parle dans son édition du 23 janvier. Monique Clément était la fille de M. et Mme Gabriel Clément et elle avait été couronnée reine du carnaval local en 1970. Depuis « seulement une année », elle travaillait pour la « prestigieuse agence Audrey Morris, de la métropole ». Elle était devenue Monique Girouard (Jean-Pierre, son mari). Aucune idée de ce qu’elle est devenue.

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Dans ma chronique du 23 janvier, je note que Claude Kingsbury, un journaliste de mon équipe, s’en va au journal Le Droit. La routine, quoi! Apprentissage au Carillon, progression vers Le Droit. J’ai eu beaucoup de journalistes comme ça. En rétrospective, c’était bien. Claude Lamarche, de St-Jérôme, remplacera Kingsbury après un échec lamentable avec une autre journaliste stagiaire. Lamarche resterait quelques années avant de retourner à St-Jérôme, cette fois au journal Le Nord. Il y était jusqu’à sa mort il y a quelques années.

Je note dans ma chronique du 6 février 1975 que « trois anciens journalistes du Carillon ont maintenant les pieds bien placés au quotidien La Presse de Montréal. Marcel Desjardins est chef divisionnaire du bureau de Québec; Denis Lord est maintenant courriériste parlementaire pour La Presse à Ottawa; Michel Hotte est au pupitre au bureau de Montréal ».

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Bernard Bertrand, le président de la station CFML de Cornwall, « vient de franchir le premier pas dans le but de l’implantation d’un poste de radio affilié à Hawkesbury ». Le terrain pour l’installation d’une tour émettrice, au sud de Hawkesbury, avait déjà été acheté. Il se préparait à soumettre une demande en ce sens au CRTC. J’y reviendrai.

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Il avait passé une bonne partie de sa vie au service de sa communauté. Dans l’édition du 30 janvier 1975, on apprend que l’ancien maire du canton de Hawkesbury-Est, Daniel Brunet, est décédé. Il avait 70 ans. « M. Brunet avait été conseiller de Hawkesbury-Est pendant dix ans, de 1948 à 1957, avant de venir sous-préfet pendant sept ans, de 1958 1964. En 1965, il devenait maire de sa municipalité, poste qu’il occupa jusqu’au 1er janvier 1974, au moment de sa retraite. » Plus d’un quart de siècle de services politiques. Hawkesbury-Est, en passant, comprenait les villages de Chute-à-Blondeau, de St-Eugène et de Ste-Anne-de-Prescott.

L’effet de la 417, des commerçants de la 17 se plaignent

J’y ai fait référence. Les commerçants le long de la route 17 se plaignaient des conséquences néfastes de l’ouverture de la nouvelle autoroute 417 sur l’achalandage de leurs commerces et leurs chiffres d’affaires. Ainsi, dans l’édition du 16 janvier 1975 du journal Le Carillon, on peut y lire que « le ministre de l’Industrie et du Tourisme, Claude Bennett et le député J.-Albert Bélanger apportent peu de foi aux déclarations des commerçants de la route 17 qui ont fait état d’une baisse de leur chiffre d’affaires allant jusqu’à 90 pour cent depuis l’ouverture de l’autoroute 417 ». Bélanger avait même accusé le président du Comité intérimaire de la route 17, Harry Gow, « d’avoir transformé la situation en ballon politique », Gow étant alors le président de l’Association de Prescott-Russell du Nouveau parti démocratique. Pour sa part, le ministre des Transports et Communications, John S. Trew, avait rappelé que « la 417 a été construite expressément pour diminuer le fardeau de circulation sur la route 17 et cet objectif a été atteint ».

Le député Bélanger avait également proposé aux marchands de la 17 de se regrouper en coopérative et d’établir un centre de services sur la route 417. « Il y a actuellement trop de services sur la route 17 depuis l’ouverture de la 417 et il est normal que quelques commerces doivent fermer leurs portes. » Voilà pour l’appui du député. Bélanger qui avait expliqué que le ministère possédait des terrains « à mi-chemin des deux extrémités de la 417 » et qu’une telle coopérative pourrait sans doute les obtenir « pour une période de 20 ans ». Dans une déclaration parallèle, le député avait répondu aux gens de Rockland qui réclamaient un pont interprovincial à la hauteur de leur ville « que c’était là l’un de ses plus grands rêves »… jamais réalisé bien sûr.

Dans la rubrique « Au fil des jours » de cette même édition, le journaliste Charles Burroughs se réfère à l’envers de la médaille, un garagiste de L’Orignal qui « signale que depuis l’ouverture de la nouvelle autoroute, ses heures d’affaires sont beaucoup plus régulières et que chiffre de ventes s’est stabilisé ». Burroughs note que ce garage est en face de l’usine d’Ivaco, « qui emploiera éventuellement plus de 500 travailleurs », donc tous des clients potentiels. En conclusion, il écrivait qu’une « signalisation plus adéquate sur la 417 saura peut-être ramener sur la route 17 une partie de la circulation disparue, mais pas au détriment de la sécurité ».

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Tout n’allait pas pour le mieux à la nouvelle station de télévision communautaire CFVO-TV. Dans l’édition du 16 janvier 1975, on apprend que la Coopérative de télévision de l’Outaouais « a procédé, lundi, au congédiement surprise de tous ses employés de la salle des nouvelles, y compris le directeur de l’information Louis Tardif ». La direction en avait décidé ainsi « dans le but d’augmenter la programmation locale ». En plus de Tardif, les journalistes Lyse Huot (qui avait commencé sa carrière au Carillon), Michel Beauparlant, Robert Philibert et René Petit produisaient l’émission « La Quotidienne ». Notons que Petit est toujours à l’œuvre, mais à l’antenne de CBOFT et on peut le voir presque quotidiennement à l’antenne du Téléjournal. Je me suis référé récemment au cheminement professionnel de Lyse Huot, mais je n’ai aucune idée de ce qui est arrivé aux trois autres. CFVO éprouvait aussi des difficultés à recruter des actionnaires.