Le sergent Emmanuel Cuillerier, de la Sûreté municipale de Hawkesbury, se vidait le cœur dans un article du 31 octobre 1974 du journal Le Carillon. « Les rumeurs qui persistent à circuler dans Hawkesbury et la région font perdre un temps précieux à la Sûreté municipale. » Ils se plaignaient du surcroît de travail occasionné par les rumeurs qui circulaient un peu partout « à la suite du décès d’un jeune homme trouvé dans une salle de toilettes d’un garage local » et les gens téléphonaient afin d’en apprendre davantage sur cette « vague de meurtres » qui secouait Hawkesbury. Les médias de la presse écrite et des postes de radio et de télévision appelaient pour confirmer ces rumeurs. Le sergent avait répondu personnellement à 48 appels pendant un quart de travail ordinaire et ses collègues en avaient reçu plus du double « dans une seule période de 24 heures ». Cuillerier ajoute qu’il « y a 22 ans, la Sûreté municipale recevait 85 appels par année, et cette année, à date, le nombre d’appels atteint 1,625 ». Le sergent recommandait aux gens d’écouter la radio et de regarder la télévision pour tout apprendre au lieu d’appeler au poste de police. « Quant aux ‘commères des deux sexes’, (je) leur recommande fortement de se tenir occupées de façon plus digne. » Voilà pour la leçon du jour!
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Je vous avais parlé récemment de l’arrivée des femmes dans la Sûreté provinciale de l’Ontario. Le Carillon du 31 octobre 1974 nous présente l’agente Danielle Bouchard, la première femme à joindre les rangs du détachement de Hawkesbury. C’était de toute évidence une affaire de famille. « Pour l’agent Bouchard, les forces policières n’ont rien de vraiment secret ayant vu son père, Marcel Bouchard, de la Sûreté de Montréal œuvrer toute sa vie dans ce domaine. Trois des frères de Danielle travaillent présentement avec la Sûreté de la Communauté urbaine de Montréal, alors que les deux autres considèrent fortement faire leur entrée dans les forces policières. » Elle avait été professeur d’éducation physique au niveau secondaire depuis trois ans, mais « la monotonie de son précédent emploi » l’avait incitée à changer de carrière.
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Une autre chose que j’avais oubliée. « Une section de l’autoroute 417, à 12 milles à l’est de Casselman, sert de laboratoire extérieur pour la conduite de certaines expériences tentées par le Conseil national des recherches. » On en parle dans l’édition du 31 octobre 1974. Cette autoroute n’est pas encore ouverte au grand public. Les expériences sont reliées « à la puissance de différents systèmes d’éclairage pour les automobiles » et la section non ouverte « sert également au Conseil des recherches à évaluer la performance au volant de conducteurs sous l’influence de l’alcool ou de la drogue, ou des deux ». Ce projet avait été entrepris par le réseau de télévision CTV, en collaboration avec le Centre national des recherches, la Fondation de la recherche sur la toxicomanie de l’Ontario et le Bureau d’assurance du Canada.
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Parlant de la 417, on apprend dans l’édition du 7 novembre 1974 qu’elle sera ouverte à la circulation de la frontière du Québec jusqu’à la hauteur de Ramsayville, à l’est d’Ottawa, dès le 8 novembre. La section entre Ramsayville et le Queensway serait terminée l’automne suivant.