Interdire totalement la vente du tabac

« Ethier voudrait empêcher les jeunes de fumer » est le titre d’un long texte dans l’édition du 28 juin 1973 du journal Le Carillon. L’article se réfère à une intervention du député libéral Denis Ethier lors du débat sur un projet de loi visant à restreindre l’usage du tabac au Canada. « Peut-être même devrions-nous interdire totalement la vente du tabac » opine Ethier dès le commencement de son discours. Il se réfère aussi à la loi qui existait alors depuis 40 ans (la Loi sur la répression de l’usage du tabac chez les adolescents) et qu’il « y a quand même une augmentation croissante de l’usage du tabac au cours des années ». Ethier déplorait que toutes les tentatives avaient échoué afin de réduire la consommation de tabac et ajoute même que l’interdiction de publicité « n’a abouti qu’à une seule chose; épargner des sommes fabuleuses aux fabricants de produits du tabac ». Ethier conclut que « nous devrions, pour le bénéfice de tous les Canadiens, penser à l’effet causé par la fumée sur la santé des non-fumeurs, à la pollution, aux incendies et même aux morts causées par la cigarette. (…) nous pourrions surmonter l’habitude de fumer et plus important encore, empêcher les jeunes de commencer ». Le député de Glengarry-Prescott-Russell préconisait l’application « d’un programme éducatif de nature à empêcher les gens de commencer à fumée » plutôt qu’une autre loi inefficace. Évidemment, avec les années, les différentes lois et les programmes variés ont contribué à la baisse de la consommation, mais pas à son élimination.

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Elle s’appelait Cécile Quesnel. Elle tenait un magasin général avec son mari Cléridan à St-Eugène et en 1960, elle était devenue la première femme à obtenir ses permis de conductrice d’autobus scolaire dans l’Est ontarien. « En 1959, M. Howard Cunning a été le premier commissaire à lui offrir le premier parcours scolaire de l’école publique de Pleasant Corner. » Elle avait accepté l’offre. Plus tard, ses fils Gilbert et Marcel ont pris la direction de l’entreprise connue maintenant sous le nom de Quesnel Bus Lines et dont la réputation déborde largement les comtés unis de Prescott-Russell. Dominique Demers raconte l’histoire de cette femme dans Le Carillon du 5 juillet 1973.

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Je vous en ai parlé. Dominique Demers avait été couronnée « reine de la Semaine française ». À ce titre, elle avait été invitée à participer au défilé de la rencontre annuelle des Anciens du Chenail à Hawkesbury, un grand rassemblement de 5 000 personnes. Étant donné qu’elle devait s’y rendre de toute façon, je lui demande de réaliser un reportage et de prendre quelques photos. Son reportage est dans l’édition du 12 juillet 1973 et elle ne s’était pas contentée de photos au sol. Elle en avait prises du haut d’une grande roue et une de ses photos a fait le plaisir des lecteurs à la une. C’est banal en soi, mais Dominique, comme je l’ai souvent écrit, est devenue une grande écrivaine et la fierté de la ville de Hawkesbury.

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C’était ambitieux. Comme on peut le lire dans l’édition du 12 juillet 1973, la firme Maurice Lamoureux, de St-Isidore, recevrait une subvention de 36 736 $ du ministère de l’Expansion économique régionale pour créer 12 nouveaux emplois et construire une nouvelle installation de classement d’œufs de 367 000 $, beaucoup d’argent pour l’époque. Le nouvel établissement de 16 000 pieds carrés a été construit près de l’autoroute 417 et de la route 9 à St-Isidore. « À partir de septembre prochain, la firme Maurice Lamoureux effectuera la classification de 25,000 douzaines par jour soit 300,000 œufs. Le marché existera surtout dans les régions du Québec avec les chaînes Steinberg, Dominion et plusieurs autres et fournira la moitié de l’île de Montréal. On envisage même la possibilité d’exportations. » Voilà pour l’ambition.

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Une réflexion sur “Interdire totalement la vente du tabac

  1. Chapeau à madame Cécile Quesnel, la première femme à obtenir ses permis de conductrice d’autobus scolaire dans l’Est ontarien, en 1960. Une femme qui n’avait pas froid aux yeux! Cela me fait penser à ma grand-mère, Auxilia Sabourin, née Taillefer, également une femme très forte. Elle tenait un dépanneur rue Catherine, à Hawkesbury, dans les années 50, ce qui était très rare pour une femme à cette époque. C’est elle qui s’occupait de tout au dépanneur. En plus d’avoir élevé ses sept enfants, elle a hébergé et pris soins de sa mère, son frère Damias, mes cousins Jean-Claude, Marcel et Yvon, ainsi que de ma cousine Denise, devenus orphelins. Je lui voue le plus grand respect et je profite de l’occasion pour lui rendre hommage, même si elle n’est malheureusement plus de ce monde.

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