Une première convention à la Patchogue-Plymouth

J’ai parlé auparavant des difficultés qu’avaient éprouvées les employés de l’usine Patchogue-Plymouth à obtenir leur accréditation syndicale. Ils l’avaient obtenu, bien sûr, et dans l’édition du 19 juillet 1973 du journal Le Carillon, on apprend que les syndiqués viennent de signer une première convention collective. « Cette convention vaut une hausse générale de 60 cents l’heure pour les quelque 300 employés de cette firme » répartie sur les deux années et demie de l’entente. L’article ne fait pas référence au tarif horaire. Jean-Marie Bédard, le vice-président du syndicat et négociateur, déclare « que la signature de la convention collective marquait une date importante dans l’histoire des relations industrielles à Hawkesbury ». Je reviendrai sur cette usine et ses relations industrielles plus tard.

* * *

Cette semaine-là, celle du 12 juillet 1973, était exceptionnelle, mais de tels avis étaient fréquents à l’époque. Ainsi, dans cette édition, quatre « maris » publient l’avis en question et qui se lisait toujours de la même façon : « Je, xxx, de xxx, déclare qu’à partir de cette date, je ne suis plus responsable des dettes contractées en mon nom par mon épouse, née xxx. Signé à Hawkesbury ce xx jour de xxx 19xx. » Les premiers pas vers un divorce étaient alors connus du grand public.

* * *

L’usine de Duplate Canada avait eu besoin de recruter de ses anciens employés d’Oshawa et de Windsor. Ils s’étaient évidemment installés à Hawkesbury et dans la région. Ce groupe se sentait défavorisé par la présence du seul média local, soit Le Carillon, étant donné que plusieurs unilingues ne pouvaient comprendre son contenu. Un groupe avait donc réclamé un journal en anglais et avait même souhaité que Le Carillon traduise une partie de son contenu dans une édition complémentaire. Ils avaient convoqué la direction du journal à une réunion publique, de même que l’éditeur du journal anglophone du village voisin de Vankleek Hill, The Review. Ils voulaient que ce journal couvre la ville de Hawkesbury. À l’époque, Hawkesbury était à 83 p. cent francophone; il n’y avait pas de marché pour un journal en anglais. Il en est question dans l’édition du 19 juillet 1973. La situation est différente et la presque totalité des médias locaux sont maintenant bilingues.

* * *

On en avait bien ri au journal et nous avions partagé le tout avec nos lecteurs dans l’édition du 19 juillet 1973. Cinq étudiantes avaient obtenu des subventions dans le cadre du programme Perspectives-Jeunesse et avaient ouvert un comptoir artisanal le long de la route 17, à l’intersection du chemin de Wendover. Le Secrétariat d’État en était fier et avait confié le public et les médias à son inauguration officielle. Comme le précise le communiqué du Secrétariat, « l’honorable Denis Ethier, député fédéral du comté Prescott-Russel et Fermount, de même que l’honorable Laurent Bélanger, député provincial du comté Prescott-Russel seront les invités d’honneur ». Mais voilà, Denis Ethier et Albert (non pas Laurent) Bélanger ne sont pas ministres, donc ils ne sont pas « honorables »; Russell s’écrit avec deux l; et Fermount n’existe pas, Ethier représentant la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell. Dans un paragraphe, Glengarry est épelé « Glendgary ». « Une bonne coquille » titrait le journal.

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s