Une démission pour un dictaphone

La présidente de la Commission d’urbanisme du canton de Russell n’avait pas du tout apprécié l’achat d’un dictaphone de 640 $ à même le maigre budget de 3 000 $ de cet organisme. Elle remet donc sa démission, mais le maire Bernard Pelot qualifie cette décision de « geste enfantin ». Trois conseillers sur cinq s’étaient pourtant montrés favorables à un tel achat. Claire Desormeaux, qui demeure par contre conseillère au Conseil municipal du canton, reprochait au Conseil de favoriser « le développement du village de Russell au détriment du village d’Embrun ». Mme Desormeaux avait toutefois rétorqué que le dictaphone n’était pas la raison de sa démission, mais plutôt l’attitude interférente des autres membres du Conseil et du maire. Les désaccords entre les deux villages ne sont pas d’aujourd’hui.

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Charlemagne LeCours avait été maire du village de L’Orignal de 1967 à 1970. Il décède le 27 mars à l’hôpital St-Vincent d’Ottawa des suites d’une longue maladie. C’était tout un personnage. C’était aussi mon informateur privilégié lorsqu’il siégeait au Conseil des comtés unis de Prescott et Russell. Je crois vous l’avoir déjà mentionné.

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Il en question dans Le Carillon du 5 avril 1973. La Chambre de commerce de Plantagenet et Plantagenet-Nord proclame Jean-Yves Lalonde, de Curran, citoyen de l’année 1972. Lalonde, un enseignant à l’école Saint-Paul de Plantagenet depuis 1969, est bien connu dans sa communauté et y participe activement. Plus tard, il se lancera en politique municipale et il y est toujours. Jean-Yves, que je revois régulièrement, est présentement président du Conseil des comtés de Prescott et Russell et maire de la municipalité d’Alfred-Plantagenet. Il habite toujours à Curran. Il a pris sa retraite de l’enseignement, après 33 années de service, en 2000. Lors de la récente Foire gourmande Lefaivre-Montebello, il a passé la journée à Lefaivre à accueillir les milliers de visiteurs. On l’avait aussi pressenti pour devenir le candidat libéral à l’élection provinciale de 2011 afin de succéder au député Jean-Marc Lalonde; il avait refusé cette invitation.

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Yvon Myner, proprio du cinéma Laurentien de Grenville, me remet une invitation pour la grande première à Montréal au film « Kamouraska » de Claude Jutras, avec Geneviève Bujold, Richard Jordan, Suzie Berthiaume, Huguette Oligny, Olivette Thibault, Janine Sutto et Camille Bernard. Je m’y rends bien sûr, au cinéma Saint-Denis, et dans ma chronique du 5 avril 1973, je note ceci : « Objectivement, l’œuvre est excellente: moi je ne l’ai pas aimée, mais mon épouse l’a trouvée formidable. » Voilà pour ma courte carrière de critique-cinéma.

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Dans l’édition du 29 mars 1973, il est question de la construction d’un centre commercial de 22 magasins sur la rue Spence à Hawkesbury. Les marchands de la rue Principale ne sont pas contents. Les deux principaux locataires seraient les chaînes A&P et K-Mart. Le parc de stationnement pourrait accueillir 750 voitures. Le centre est toujours là, mais n’est plus que l’ombre de lui-même. La société Sobeys vient d’y ouvrir une franchise sous la bannière FreshCo il y a quelques semaines. À Hawkesbury, une rumeur circule à l’effet que le magasin local de la LCBO (extrêmement populaire avec les consommateurs québécois) déménagerait dans ce centre, là où était déjà le A&P.

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