Le Conseil municipal de Hawkesbury soutient que « les services de police devraient être financés par la mise sur pied d’une loterie à l’échelle de la province et recommande même la légalisation des jeux de hasard et d’argent ». Cette suggestion est contenue dans une série de recommandations soumises au Groupe d’étude sur le maintien de l’ordre en Ontario. Le Carillon du 8 mars 1973 en parle à la une. Le Conseil recommandait notamment « que chaque agent en formation suive des cours de relations publiques afin d’offrir un meilleur service aux citoyens » et suggérait « de diviser les responsabilités des policiers de sorte que leur rôle soit de protéger les individus et les propriétés » plutôt que d’être considérés « comme des distributeurs de billets de stationnement ». Le mémoire de la ville de Hawkesbury au Groupe d’étude allait même jusqu’à proposer que « les enquêtes criminelles compliquées devraient être conduites par les autorités provinciales ». À cette époque, Hawkesbury avait son propre service policier; ce n’est que beaucoup plus tard qu’elle l’a démantelée et confié sa protection à la Sûreté provinciale de l’Ontario.
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C’était un peu le commencement de la fin pour ce pont qui enjambait l’Outaouais depuis une quarantaine d’années, le seul entre Montréal et Ottawa. Il ne fallait donc pas se surprendre des énormes répercussions de sa fermeture en ce début de mars 1973. Le Carillon en parle dans son édition du 8 mars. « L’affaiblissement des structures du pont, lors de la flexion des poutres de soutènement sur le côté ontarien, constaté en fin de semaine, a donc eu des répercussions considérables tant du côté ontarien que dans la belle province. » La Sûreté du Québec avait interdit l’accès au pont aux véhicules lourds, les obligeant à effectuer un long détour. Cette décision avait eu un impact majeur sur l’usine locale de la Compagnie internationale de papier et sur Postes Canada pour le courrier en provenance de l’ouest du Québec et qui transitait par le pont Perley.
« Mais ce sont les résidents du Québec qui travaillent en Ontario ou vice versa qui ont été le plus incommodés. En effet, mardi, le pont a été totalement fermé à la circulation, de 10 heures à 15 heures, pendant que des ingénieurs de la compagnie Dominion Bridge procédaient aux réparations. » Au cours des années subséquentes, ce pont a dû subir de nombreuses réparations, mais cela ne changeait rien au fait que le pont Perley devait être remplacé un jour ou l’autre. Il le sera beaucoup plus tard et perdra son nom.
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Sidonie Rozon était la sœur de Noé, le sympathique président et propriétaire de Rozon Discount Food, l’épicerie incontournable de Hawkesbury. Mais on la connaissait sous un autre nom et Le Carillon en parle dans son édition du 8 mars 1973. « Sœur Ste-Rose a été choisie par le Comité des droits de l’homme comme citoyenne de l’année à Sudbury. » Elle était alors pharmacienne à l’hôpital St-Joseph de Sudbury depuis 25 ans et était très appréciée de tous. « Elle a conseillé les jeunes médecins sur les dangers des nouveaux médicaments, a assisté les infirmiers à l’urgence et a conseillé les jeunes aux prises avec des problèmes. Elle a passé plusieurs nuits à réconforter les agonisants. » Elle avait rédigé des articles sur le monde médical et pharmaceutique et elle avait même composé des chansons. « Depuis son arrivée à Sudbury, elle a formé un centre anti-poisons et elle a contrôlé les effets de 475 nouveaux produits pharmaceutiques par année en notant les effets de chacun d’eux. » Elle était originaire de Hawkesbury. Rozon Discount Food n’existe plus depuis quelques années.