Avatar de Inconnu

De fières francophones à Casselman

Le 25 septembre est maintenant le Jour des Franco-Ontariens dans la province comme nous l’avons tous vécu la semaine dernière. J’ai trouvé, dans Le Carillon du 27 septembre 1980, un texte qui témoignait de la fierté d’un groupe de femmes de Casselman qui venait de lancer sa deuxième campagne de fierté francophone. « La campagne de fierté francophone de la Fédération des femmes canadiennes-françaises de Casselman vise principalement à combattre le laisser-aller dans la conversation de tous les jours. Il ne s’agit pas de combattre la langue anglaise, selon la présidente du mouvement, Mme Marthe Pagé, mais de promouvoir la langue française, éviter les anglicismes dans la conversation (en français) de tous les jours. La campagne, menée sous le thème ‘En français d’abord’, veut aussi encourager les commerçants à desservir leur clientèle majoritairement francophone dans la région de Casselman dans leur langue maternelle. » Encore aujourd’hui, le village de Casselman réussit toujours à bien afficher sa francophonie, comme en témoigne l’immense drapeau franco-ontarien qui flotte à la vue de tous ceux qui passent par la 417 à la hauteur du village. René Simard s’y est arrêté, il y a quelques années, dans le cadre de la populaire émission « La Petite Séduction » de Radio-Canada. On y avait souligné le grand caractère francophone de cette communauté.

* * *

« La Grande Île deviendra un attrait touristique » peut-on lire à la une de l’édition du 1er octobre 1980 du journal Le Carillon. Ce n’était pas la première fois que l’idée était lancée, l’ancien maire Yvon Montpetit y ayant envisagé une Place Ontario en miniature. Cette fois, un comité spécial présidé par le préfet Lucien Berniquez avait été mis sur pied. Le projet soumis dans le cadre du Programme de développement communautaire du gouvernement fédéral « créerait huit emplois pour une durée de 36 semaines à compter du 26 janvier 1981. (…) Le premier pas dans l’aménagement serait de défricher des terrains pour le camping sauvage, et quelques sentiers de nature. Le plan de développement de l’île s’échelonne sur plusieurs années de travaux. (…) L’Île du Chenail couvre 68 acres de terrain. D’ici quatre ou cinq ans, le comité a l’intention de mettre en valeur les ruines de l’ancien moulin, y placer des installations sanitaires, restaurer la plage déjà existantes, et sans trop pousser la commercialisation, y établir un casse-croûte et un parc d’attractions. Il est aussi possible qu’on y fasse revivre les rues du quartier du Chenail, inondé par les travaux du barrage de Carillon, il y a près de 20 ans, sur la rivière Outaouais. L’accès sera réservé aux bateaux seulement. On prévoit aussi l’aménagement d’une marina. » Le développement de la Grande Île est une idée qui est souvent revenu dans les conversations, y compris quand je siégeais au Conseil municipal de Hawkesbury vers la fin des années 80. En 2012, cet attrait naturel n’est toujours pas utilisé comme il le pourrait au profit de la population locale.

* * *

« La cause du sinistre qui a détruit la manufacture de meubles Klapka Woodworking Ltd à Hawkesbury dans la nuit de jeudi à vendredi demeure indéterminée. » C’est ce qu’on peut lire dans le journal du 1er octobre 1980. « La manufacture était située à la limite sud de la ville de Hawkesbury, sur la route 34, près de la route 17. L’usine employait un peu plus d’une douzaine de personnes. » J’en parle parce que nos premiers meubles, comme jeunes mariés, provenaient de chez Klapka et Ralph, le fils, faisait partie de notre groupe de gars… avant mon mariage. Avant de déménager à Ottawa, nous avions encore le même meuble de chambre à coucher et un ami retraité de Hawkesbury, dont le passe-temps est la restauration de meubles, en a hérité. Notre table de salle à dîner est un produit Klapka et celle-là est avec nous pour toujours.

Avatar de Inconnu

« Du devoir de s’informer au droit de se taire »

Je vous ai parlé récemment de la campagne du conseiller municipal Claude Demers contre le directeur des loisirs de Hawkesbury, Gilles Lefort, qui avait mené à la démission de ce dernier. Le conflit avait donné lieu à de nombreuses lettres à la rédaction et même à la création d’un petit comité de citoyens baptisé « Nous voulons la vérité ». Le journal se retrouvait au beau milieu de cette controverse et subissait une partie des attaques. Dans Le Carillon du 24 septembre 1980, j’avais reproduis un texte que je trouvais pertinent.

« L’affaire Lefort-Demers soulève maintes questions et plusieurs se demandent souvent où doit se faire le partage des choses. La Gazette de l’Union internationale des journalistes de langue française publiait dans sa dernière livraison ce court extrait d’un texte de Jean François Revel, de L’Express de Paris, intitulé ‘Du devoir de s’informer au droit de se taire’ :

(…) Si la presse tait certaines choses, on l’accuse de lâcheté, si elle les dit, on l’accuse de sensationnalisme, ou de volonté de nuire. Et, du reste (car rien n’est simple en ce domaine), il faut le reconnaître: le sensationnalisme commercial s’abrite, lui aussi, derrière l’argument de la ‘mission de la presse’ et du ‘devoir de dire la vérité’. (…)

Aux vertus que l’on exige des journalistes, quel chef d’État serait digne d’être échotier? Quel chez d’entreprise, quel général, quel pape? Il est comique et répugnant à la fois de voir, en particulier, se plaindre des insuffisances de l’information des hommes politiques occupés, matin et soir, à la travestir selon leurs convenances et pour lesquels une conférence de presse, une interview n’est souvent qu’une opération de relations publiques, voire de grossière propagande. Dans un monde qui est un océan de mensonges, de sous-informations, de désinformations et de contre-informations, le journalisme honnête n’est qu’un fragile talus de sable face au raz de marée de tromperies constantes et volontaires. »

N’avez-vous pas l’impression que le texte de Revel est encore aujourd’hui de la plus grande pertinence?

* * *

« Natif du canton de Clarence, fondateur de la compagnie W.C. Edwards, un des premiers résidants de Rockland, créateur d’emploi par l’industrie de scierie, maître de poste, préfet, juge de paix, président de la société agricole du comté de Russell, député libéral du même comté, sénateur et membre actif de l’association pour la protection des forêts, William Cameron Edwards a su laisser sa marque depuis la fin du dernier siècle, et son souvenir sera perpétué par une plaque commémorative provinciale près du site de ses anciens moulins, parc du Moulin, à Rockland. » La journaliste Monique Castonguay raconte le dévoilement de la plaque et rappelle l’histoire de ce grand Rochelandais dans l’édition du 24 septembre 1980. W.C. Edwards était décédé le 17 septembre 1921.

* * *

Dans ma chronique du 27 septembre 1980, j’écrivais ceci : « C’est hier que Bertrand Boucher recevait sa médaille de bravoure des mains du gouverneur général Ed Schreyer. Le sergent Emmanuel Cuillerier (et sa femme Jeannine) et l’agent Méo Villeneuve (et sa femme Lise) étaient également présents. Bertrand a reçu cette médaille pour avoir secouru les deux policiers lors d’une fusillade en août 1979. » J’en avais parlé dans un billet précédent.

Avatar de Inconnu

Un hôtel de six étages… il fallait l’imaginer

Il y en a eu de ces projets grandioses au fil des années. Dans l’édition du journal Le Carillon du 24 septembre 1980, il est question cette fois d’un « hôtel de cent chambres, de six étages, qui se trouve au cœur d’un deuxième projet majeur de développement au centre-ville de Hawkesbury ». Le rêve de Parola Realties et de Syndicated Developments – les deux sociétés à l’origine du Hawkesbury Centre – était de développer « le secteur bordant les rues Principale et Régent et allant de l’est vers l’ouest, de la boutique logeant Lettrotek jusqu’à la limite ouest du terrain de l’hôtel Royal ». Le projet serait d’ailleurs connu sous le nom de « Centre Royal ». Le problème était le nombre de conditions préalables : 1) l’amendement aux règlements municipaux pour permettre un édifice de 110 pieds de haut alors que la limite était alors de 35 pieds; 2) la négociation de relocalisation avec les propriétaires de quelques entreprises (Lettrotek, André Leduc Sport, la Bijouterie Desrosiers, le comptoir de fruits et légumes Louis Legault; 3) le prolongement de la rue James au-delà des rues Higginson et Nelson. Le projet rêvé ne serait jamais réalisé. Mais c’était un beau projet!

* * *

Ouf, la population respirait enfin et les employés d’Amoco Fabrics, avec un vote favorable de 76 p. cent, semblaient satisfaits de l’entente qui leur permettait finalement de retourner au travail après 18 semaines de grève. Le retour au travail était prévu pour le 6 octobre suivant. Les détails sont dans le journal du 24 septembre 1980. Les grévistes n’avaient pas obtenu l’indexation au coût de la vie qu’il souhaitait mais ils avaient quand même négocié une formule qui s’en rapprochait : « les ajustements de salaires sont garantis même si le coût de la vie demeurait stable ». Un porte-parole du comité de grève, Guy Lapensée, avait laissé entendre que « les relations de travail ne seront plus jamais les mêmes tant et aussi longtemps que le même groupe d’employés travaillera avec les mêmes patrons ». Le porte-parole d’Amoco, Marcel Ménard, avait quant à lui souligné que « les premiers jours, peut-être même les premières semaines, ce sera assez difficile. Certains incidents qui se sont produits pendant la grève sont difficiles à effacer de la mémoire. Mais il y a de la place pour de la pondération d’un côté comme de l’autre. » Ce ne serait jamais plus pareil chez Amoco.

* * *

« Les responsables du ministère des Affaires sociales et communautaires pour le centre de réhabilitation pour adolescents, l’école Champlain, ont été pris au dépourvu lors de l’annonce officielle du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, M. Lorne Henderson, jeudi dernier, selon laquelle un collège de technologie agricole ouvrira ses portes à l’école Champlain en septembre 1981. » La journaliste Monique Castonguay raconte tout ça dans le journal du 24 septembre 1980. Les 68 employés de l’école Champlain étaient particulièrement inquiets de leur avenir. Il n’était pas question de cohabitation entre l’école Champlain et le collège d’agriculture. « Des possibilités de foyers de groupe et de foyers protégés ont été avancées, mais les décisions du ministère des Affaires sociales et communautaires ne sont pas connues à cet effet. L’école Champlain compte 41 pensionnaires à l’heure actuelle, dont sept francophones. Ce sont tous des garçons, l’expérience d’admission des filles est terminée depuis plus d’un an. » Une autre histoire à suivre.

* * *

Ah ces histoires de bibittes; toujours bonnes vendeuses de journaux. Dans le journal du 24 septembre 1980, on peut lire ceci dans les premiers paragraphes :

« Une vache qui donne naissance à des jumeaux c’est quand même assez fréquent, à des triplets c’est un plus inusité, mais à un veau avec deux têtes ça frise la fantastique. C’est pourtant ce qui s’est produit récemment à la ferme de M. Conrad Laniel du chemin du domaine Chartrand à Lefaivre. Il va sans dire que M. Laniel y a regardé par deux fois le matin du 12 septembre lorsqu’il a aperçu le rejeton d’une de ses vaches Holstein. Le veau était déjà mort lorsqu’on l’a découvert quelques heures après la naissance. Mais là n’est pas l’extraordinaire, le veau mâle avait deux têtes rattachées l’une à l’autre par la nuque. Le veau était doté de deux bouches et museaux, quatre yeux et deux oreilles. Le reste du corps était parfaitement normal. »

Vous aurez remarqué, à la lecture de billets précédents, que ces anomalies animalesques se produisaient souvent dans cette même axe Alfred-Lefaivre-Montebello!