Il y en a eu de ces projets grandioses au fil des années. Dans l’édition du journal Le Carillon du 24 septembre 1980, il est question cette fois d’un « hôtel de cent chambres, de six étages, qui se trouve au cœur d’un deuxième projet majeur de développement au centre-ville de Hawkesbury ». Le rêve de Parola Realties et de Syndicated Developments – les deux sociétés à l’origine du Hawkesbury Centre – était de développer « le secteur bordant les rues Principale et Régent et allant de l’est vers l’ouest, de la boutique logeant Lettrotek jusqu’à la limite ouest du terrain de l’hôtel Royal ». Le projet serait d’ailleurs connu sous le nom de « Centre Royal ». Le problème était le nombre de conditions préalables : 1) l’amendement aux règlements municipaux pour permettre un édifice de 110 pieds de haut alors que la limite était alors de 35 pieds; 2) la négociation de relocalisation avec les propriétaires de quelques entreprises (Lettrotek, André Leduc Sport, la Bijouterie Desrosiers, le comptoir de fruits et légumes Louis Legault; 3) le prolongement de la rue James au-delà des rues Higginson et Nelson. Le projet rêvé ne serait jamais réalisé. Mais c’était un beau projet!
* * *
Ouf, la population respirait enfin et les employés d’Amoco Fabrics, avec un vote favorable de 76 p. cent, semblaient satisfaits de l’entente qui leur permettait finalement de retourner au travail après 18 semaines de grève. Le retour au travail était prévu pour le 6 octobre suivant. Les détails sont dans le journal du 24 septembre 1980. Les grévistes n’avaient pas obtenu l’indexation au coût de la vie qu’il souhaitait mais ils avaient quand même négocié une formule qui s’en rapprochait : « les ajustements de salaires sont garantis même si le coût de la vie demeurait stable ». Un porte-parole du comité de grève, Guy Lapensée, avait laissé entendre que « les relations de travail ne seront plus jamais les mêmes tant et aussi longtemps que le même groupe d’employés travaillera avec les mêmes patrons ». Le porte-parole d’Amoco, Marcel Ménard, avait quant à lui souligné que « les premiers jours, peut-être même les premières semaines, ce sera assez difficile. Certains incidents qui se sont produits pendant la grève sont difficiles à effacer de la mémoire. Mais il y a de la place pour de la pondération d’un côté comme de l’autre. » Ce ne serait jamais plus pareil chez Amoco.
* * *
« Les responsables du ministère des Affaires sociales et communautaires pour le centre de réhabilitation pour adolescents, l’école Champlain, ont été pris au dépourvu lors de l’annonce officielle du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, M. Lorne Henderson, jeudi dernier, selon laquelle un collège de technologie agricole ouvrira ses portes à l’école Champlain en septembre 1981. » La journaliste Monique Castonguay raconte tout ça dans le journal du 24 septembre 1980. Les 68 employés de l’école Champlain étaient particulièrement inquiets de leur avenir. Il n’était pas question de cohabitation entre l’école Champlain et le collège d’agriculture. « Des possibilités de foyers de groupe et de foyers protégés ont été avancées, mais les décisions du ministère des Affaires sociales et communautaires ne sont pas connues à cet effet. L’école Champlain compte 41 pensionnaires à l’heure actuelle, dont sept francophones. Ce sont tous des garçons, l’expérience d’admission des filles est terminée depuis plus d’un an. » Une autre histoire à suivre.
* * *
Ah ces histoires de bibittes; toujours bonnes vendeuses de journaux. Dans le journal du 24 septembre 1980, on peut lire ceci dans les premiers paragraphes :
« Une vache qui donne naissance à des jumeaux c’est quand même assez fréquent, à des triplets c’est un plus inusité, mais à un veau avec deux têtes ça frise la fantastique. C’est pourtant ce qui s’est produit récemment à la ferme de M. Conrad Laniel du chemin du domaine Chartrand à Lefaivre. Il va sans dire que M. Laniel y a regardé par deux fois le matin du 12 septembre lorsqu’il a aperçu le rejeton d’une de ses vaches Holstein. Le veau était déjà mort lorsqu’on l’a découvert quelques heures après la naissance. Mais là n’est pas l’extraordinaire, le veau mâle avait deux têtes rattachées l’une à l’autre par la nuque. Le veau était doté de deux bouches et museaux, quatre yeux et deux oreilles. Le reste du corps était parfaitement normal. »
Vous aurez remarqué, à la lecture de billets précédents, que ces anomalies animalesques se produisaient souvent dans cette même axe Alfred-Lefaivre-Montebello!
Et un beau matin, le capitaine du traversier de Lefaivre et quelques passagers signalaient un OVNI au-dessus des eaux de la rivière, ensuite survolant à haute altitude le village et les environs. le journaliste du CARILLON, appelé sur les lieux, a toutefois dû se contenter de prendre la version des témoins, la soucoupe s’étant envolée avant son arrivée. — Charles Burroughs