Les comtés : grands consommateurs de services à l’enfance

J’ai l’impression que ce n’était pas une bonne nouvelle. Dans l’édition du 2 mai 1981 du journal Le Carillon, la coordonnatrice des services à l’enfance de Prescott-Russell, Renée Bertrand, mentionne que les comtés, « sur une base de population, sont au sixième rang de la province comme consommateurs de services à l’enfance ». Elle avait expliqué que la région « comptait 17 000 enfants ou 11 860 familles en 1976 et en 1980, le gouvernement provincial a versé un total de $1 699 703 en subventions pour les services à l’enfance dans les comtés, soit $152 per capita ». Et pourquoi cela était-il? « Tant que la situation socio-économique restera identique, les problèmes qui en découlent continueront à se produire. Il est nécessaire, pour y remédier, de créer des emplois et de réduire ainsi le taux de chômage; d’inciter les industries à s’établir dans les comtés; d’assurer des cours de formation pour la main-d’œuvre; de mettre à la disposition des familles qui sont dans le besoin des logements à prix modique. » C’est à se demander jusqu’à quel point tous les efforts de la fin des années 60 avaient été utiles.

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Le personnel de l’école Champlain avait souhaité une certaine cohabitation avec le futur collège de technologie agricole et alimentaire d’Alfred. Le journal du 6 mai 1981 nous apprend que « le ministère des Services sociaux et communautaires a décidé de fermer l’école Champlain, de relocaliser les pensionnaires non gradués dans d’autres complexes correctionnels ailleurs dans la province avant le 1er juillet, et de laisser partir des employés à la mi-août ». Le directeur régional du ministère avait « donné l’assurance au personnel de l’école Champlain que tous les efforts seraient tentés pour récupérer les employés permanents dans d’autres services du ministère mais ailleurs dans la province ». Réaction du président du syndicat des employés : « C’est un coup de cochon… on ne sait plus quoi faire. (…) On ne sait plus quoi penser! C’est l’industrie première du village d’Alfred qui est éliminée, puisque la majorité des employés étaient d’Alfred. » Bien sûr, le nouveau collège deviendrait rapidement « l’industrie première du village ».

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Pas besoin d’ennemis quand on a des amis comme ça. C’est dans le journal du 6 mai 1981. « Le groupe rock québécois de renommée, Corbeau, se produira vendredi à l’école secondaire de Vankleek Hill malgré le conseil étudiant composé majoritairement de francophones qui croient toujours que les groupes anglais constituent une meilleure attraction. » Le président du regroupement d’étudiants francophones des écoles secondaires de Prescott-Russell, l’Inter Franco scolaire, avait tenu son bout du bâton. Pas moins de 300 personnes répondront à l’invitation et iront écouter la musique de Corbeau et de sa soliste Marjolaine Morin… que l’on connaît mieux aujourd’hui sous le nom de Marjo.

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Je dois avouer ne pas me souvenir de cet épisode qui aurait duré six mois au moins au début de 1981: une grève de Radio-Canada/CBC… d’abord de leur services de nouvelles, puis des séries éliminatoires du hockey printanières. J’y fais référence dans le journal du 6 mai 1981.

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Le concept était relativement nouveau et le président de la société de gestion qui porte son nom en était particulièrement fier. Le Carillon consacre sa pleine première page du 13 mai 1981 à la nouvelle. L’entreprise avait alors 34 ans. La nouvelle était à l’effet que les employés étaient devenus actionnaires de la Société de gestion André Paquette et Associés Inc., qui chapeauterait l’Imprimerie Prescott & Russell (impressions commerciales), la Compagnie d’édition André Paquette (éditrice des journaux Le Carillon et Journal de Cornwall) et la compagnie Co-Web Inc. (spécialisée dans l’impression des journaux et circulaires). J’étais bien sûr un de ces 23 nouveaux actionnaires (l’ancienne société en comptait déjà cinq, dont André Paquette). L’initiative permettait aux employés actionnaires de participer aux profits de l’entreprise. Cela me permettrait un peu plus tard de cumuler de nouvelles responsabilités, soit celle de secrétaire de la société-mère et de vice-président de la Compagnie d’édition.

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