Les motards et amateurs de motos s’y donnent rendez-vous maintenant, pas à cette épicerie, mais devant le concessionnaire de motos qui s’y est installé il y a plusieurs années. Et lors de la publication du journal Le Carillon du 31 janvier 1981, c’était toujours l’épicerie Lapointe IGA qui se trouvait à ce coin de l’intersection des rues Principale et John à Hawkesbury. Et la nouvelle était à l’effet que Benoît Thériault venait « de se porter acquéreur du magasin Lapointe IGA qui sera transformé en épicerie Richelieu. Benoît, comme on le sait, est propriétaire du Métro de Vankleek Hill ». Dans ma chronique, je note que « le Marché Lalonde à Alfred avait changé de mains le jour du 20e anniversaire de fondation de ce magasin. Cette fois, dans le cas de l’IGA Lapointe, l’annonce de la vente coïncide avec l’anniversaire de naissance du propriétaire, Joffre Lapointe. M. Lapointe est né un 1er février. » Le terrain de stationnement en face de ce magasin était le lieu de rencontres par excellence des « jeunes amoureux » et même d’autres qui s’y installaient dans leur automobile simplement pour regarder les autos qui tournaient de la rue Principale pour emprunter la rue John. Ils n’avaient pas grand-chose à faire. Le fils de Joffre, Claude, est propriétaire de l’agence de voyages à Embrun et habite dans le même condo que moi à Ottawa.
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Les gouvernements minoritaires durent rarement longtemps. Dans le journal du 4 février 1981, nous apprenons que le premier ministre conservateur William Davis avait dissous l’Assemblée législative et avait convoqué les Ontariens aux urnes le 19 mars suivant. « À la dissolution de la Chambre, lundi, le Parti conservateur possédait 58 sièges, soit cinq de moins que la majorité absolue de 63, le Parti libéral comptait 34 députés et le Nouveau parti démocratique, 33. » À suivre, bien sûr.
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Ça, c’était plutôt rare. Le Carillon du 4 février 1981 nous en parle. « En 72 heures, les 71 employés de soutien de l’Hôpital général de Hawkesbury ont utilisé deux moyens de pression fort distincts, le sit-in et la grève illégale, afin de forcer une reprise des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective. Le dernier acte de cette grève aura été aussi inattendu que les précédents. Mardi matin, les grévistes sont rentrés au travail à la suite de l’émission d’une injonction de la Cour suprême les forçant à agir ainsi. » Les négociations se poursuivaient.
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Les négociations se poursuivaient depuis quelques années et avaient finalement porté fruits. « D’ici trois semaines, l’achat de la Clinique Smith de Hawkesbury par la Corporation de l’Hôpital général sera un fait accompli. (…) L’achat de la Clinique Smith, qui comprendra l’édifice érigé sur un terrain de 120 pieds de façade par 250 de profondeur, au coût de $1 300 000, stipule que l’annexe B de l’Hôpital général fermera ses portes en même temps que sera finalisée la transaction. L’achat de la clinique comprendra également les bureaux des médecins consultants qui sont situés dans l’ancienne résidence des infirmières voisine de la clinique. » L’annexe B était l’ancien hôpital Notre-Dame, au coin des rues Régent et William.
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Plusieurs partisans et citoyens souhaitaient qu’Omer Deslauriers, originaire de Hawkesbury, porte la bannière des conservateurs dans Prescott-Russell aux prochaines élections provinciales. Deslauriers avait déjà décidé de se porter candidat, mais n’avait pas choisi de circonscription. Dans le journal du 18 février 1981, on apprend que ce sera dans la circonscription d’Ottawa-Est et qu’il y affrontera le libéral Albert Roy. Celui-ci avait répliqué en exprimant son mécontentement à la « décision de ce dernier de venir lui faire du trouble » et il avait ajouté que « Omer a vendu ses principes. Les Conservateurs sont convaincus que si on donne une bonne job aux Franco-Ontariens, ils fermeront leur gueule. » Bang! Il fallait quand même un certain courage pour affronter Albert Roy, sachant quasiment d’avance les résultats.