La loterie Wintario ne faisait pas seulement des heureux parmi les gagnants des gros lots; elle versait des subventions pour encourager les sports et la culture partout dans la province et les petites communautés les appréciaient particulièrement. À Embrun, par exemple, c’est une contribution de Wintario qui avait facilité l’ouverture d’une succursale de la Bibliothèque municipale du canton de Russell. On en parle dans Le Carillon du 24 novembre 1976. « Aménagée dans le sous-sol de la maison de convalescence Lapalme Nursing Home, qui prête gratuitement les locaux, la bibliothèque était au début l’initiative des Filles d’Isabelle d’Embrun et de Mme Claire Desormeaux. Elle a été rattachée par la suite à la Bibliothèque municipale du canton de Russell et compte au début environ 1,500 volumes en langue française. » Après avoir occupé un local dans l’hôtel de ville du canton, la succursale d’Embrun s’est installée, en 2011, dans un local du pavillon La Croisée de l’école St-Jean d’Embrun.
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Dans la même édition, un autre article parle de la conférence que prononcera le commissaire à la restructuration des comtés unis, Goldyn Sunderland, au congrès annuel de la régionale de l’Association canadienne-française de l’Ontario qui se tiendra à l’école secondaire de Plantagenet. Sunderland y parlera forcément de son rapport. « La causerie de M. Sunderland sera précédée d’un exposé de M. Jean-Maurice Filion, directeur de l’information au Carillon sur ‘l’apathie de la population vis-à-vis les choses publiques’. » J’ai perdu depuis longtemps le texte de cet exposé, mais ce que je retiens avant tout, c’est que le vendredi après-midi précédant ce congrès d’un dimanche j’avais pris une décision importante… j’avais arrêté de fumer. Je n’ai pas retouché à une cigarette, à un cigare ou à une pipe (que j’aimais bien) depuis ce vendredi-là. Et j’avais résisté pendant la longue journée du congrès.
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Je profite de mon éditorial du 1er décembre 1976, celui qui précédait les prochaines élections municipales, pour rappeler aux électeurs de Hawkesbury quelques « faits saillants » du mandat à la mairie de Philibert Proulx. J’en ai parlé abondamment dans des billets précédents. Je rappelle premièrement que « quand on est trop longtemps au pouvoir on est porté à en abuser; on ignore que l’on a été élu démocratiquement par le peuple POUR le peuple ». Je poursuis en affirmant que c’est ce point qu’il faut retenir en allant voter. « Depuis quelques années, la population n’est pas considérée à sa juste valeur et, dans certains cas, on semble vouloir simplement l’ignorer. Une telle situation est contraire à la démocratie et c’est pourquoi il faut du changement au Conseil municipal pour les deux prochaines années. » Je rappelle quelques grandes qualités du maire Proulx, mais j’insiste davantage sur ses plus nombreuses failles. J’en conclus toutefois qu’à Hawkesbury, « c’est un renouveau qui est nécessaire. Comme maire, il faut un bon leader et un bon leader c’est celui qui possède les talents de faire développer les talents des autres et non pas de tout faire lui-même. Finalement, un bon leader ne prend pas crédit pour des choses qu’il n’a pas faites et, surtout, il ne prend pas crédit pour des choses réalisées par ceux qui, pendant longtemps, il a lui-même tenté de discréditer par toutes sortes de moyens. » J’y reviendrai évidemment.