Tout s’était accéléré en cet été de 1971. « Le ministre de la Santé nationale et du Bien-être social aura mis deux ans avant d’arrêter le contenu de la loi sur la cigarette, c’est-à-dire avant d’interdire aux fabricants canadiens la publicité des produits à cigarette à la télévision, la radio, dans les journaux ou au moyen de primes et de coupons. » Paul Huneault/Marcel Desjardins s’y référait dans un éditorial du 17 juin 1971 du journal Le Carillon. « Cette période de réflexion aura aussi permis à M. John Munro de réduire sa consommation personnelle de cigarettes de trois paquets à un paquet et demi par jour. » Toute forme de publicité sera interdite à compter du 1er janvier 1972. À cette époque-là, je fumais environ un paquet de Mark Ten (les coupons bien connus) par jour. J’ai mis fin à cette habitude il y a maintenant près de 35 ans quand mon fils était tout jeune, un vendredi en fin de journée, quand j’ai eu terminé la dernière cigarette de mon paquet. Une des meilleures décisions de ma vie.
* * *
Je note, depuis un certain temps, qu’il se passe rarement une semaine en ce début des années 70, sans qu’il n’y ait un accident routier mortel dans la région desservie par le journal Le Carillon, tant du côté ontarien que québécois. Les incidents de toutes sortes sont nombreux, y compris un trop grand nombre de noyades.
* * *
« Dès le 1er juillet, le salaire minimum fédéral passera de $1.65 à $1.75 l’heure dans toutes les entreprises sous la juridiction du gouvernement fédéral » rapporte Le Carillon dans son édition du 24 juin 1971. « Malgré cette hausse, il est à noter qu’en s’en tenant à $1.75 l’heure, en raison de 40 heures par semaine, cela signifie un salaire annuel de $3,640. Pourtant la somme citée comme étant la limite de la pauvreté, pour une famille de quatre individus, reste à $3,750, soit $110 de plus que la somme offerte par la nouvelle augmentation. »
* * *
La comparaison était plutôt curieuse. Les quartiers généraux de la Forêt expérimentale Larose, à Bourget, avaient été officiellement inaugurés par le ministre ontarien des Terres et forêts, René Brunelle. « Le maire du canton de Clarence, Roger Ouellette, municipalité au sein de laquelle se trouve une bonne partie de la forêt, faisait remarquer au conseiller Albert Giroux, de Hawkesbury, présent à la cérémonie, que la Forêt Larose était aux cantons de Clarence et de Cambridge, ce que la CIP, Duplate et Patchogue étaient à Hawkesbury. » La Forêt Larose avait 17 employés permanents et en embauchaient une centaine à temps partiel pendant la saison estivale. « Mme Ferdinand Larose, l’épouse de l’agronome qui, en 1928, a mis sur pied le développement de la forêt qui porte aujourd’hui son nom, participait à la cérémonie en compagnie de sa fille, Mme Françoise Labelle. »
Pour ma part, j’ai cessé de fumer en ’77 ou ’78, lorsque je travaillais au Collège Algonquin. J’organisais une projection de films, offerte à la communauté, et un des films que j’avais inclu au programme s’intitulait : « Dying For A Fag ». Suite au visionnement de ce film très explicite, j’ai jeté mon paquet de Craven A et mon briquet. En fait, j’avais pris la décision de cesser de fumer bien avant la projection. Il me restait seulement à le faire et je l’ai fait. Une décision que je n’ai jamais regrettée.