Plus de peur que de mal… mais quand même!

« La population de Hawkesbury a vécu des heures de peur et d’angoisse, vendredi soir dernier, alors qu’un nuage d’ammoniaque a enveloppé tout le secteur ouest de la ville, obligeant ainsi près de 3,000 personnes à évacuer leurs demeures. » Toute la première page du journal Le Carillon du 13 mai 1971 y est consacrée à cet incident à l’usine de la CIP de Hawkesbury et deux pleines pages intérieures. Le gaz provenait d’un wagon-citerne garé sur les terrains de l’usine. Heureusement, « seulement 60 des 480 employés étaient alors au travail ». « Pendant les cinq heures que l’ammoniaque a continué à se répandre avant que des experts venus de Brockville réussissent vers 1h30 samedi matin, à déceler la fuite et à la colmater, pas moins de 215 personnes ont reçu des soins dans les hôpitaux de la ville. » Une valve de sécurité défectueuse aurait été à l’origine de la fuite inquiétante, la première à survenir à l’usine locale. La fuite s’était produite après qu’un employé de l’usine, Malcolm Dicaire, 62 ans, « eut ouvert une des valves du wagon-citerne contenant pas moins de 70 tonnes d’ammoniaque ». Dicaire avait subi des brûlures majeures aux jambes, aux bras et au visage et il a dû être hospitalisé pendant plusieurs jours avant de retourner chez lui. L’événement avait été couvert par tous les grands médias. Il y avait eu finalement plus de peur que de mal, mais ç’aurait été une toute autre histoire si la fuite en aurait été une de chlore, un produit que l’usine de la CIP utilisait à la tonne chaque jour. Le chlore est un gaz mortel, contrairement à l’ammoniaque.

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Dans l’édition de la semaine suivante, celle du 20 mai, une autre tragédie fait la une et trois pages intérieures. Cette fois, ce sont 55 acres de terre qui s’enfoncent et bloquent la rivière Nation-Sud à Lemieux, dans la région de Casselman. Je me souviens vivement de ce reportage que j’avais réalisé sur place. « Les gens du secteur Casselman-Lemieux n’oublieront pas pour longtemps le glissement de terrain, rappelant la tragédie de St-Jean-Vianney, qui s’est produit en bordure de la rivière Nation-Sud dans la nuit de dimanche à lundi. Une superficie de près de 55 acres s’est en effet engloutie, pour des raisons encore mystérieuses, laissant à la vue un immense cratère. » Pour mettre le tout en perspective, l’article faisait référence à une superficie de « 2,400,000 pieds carrés » répartie surtout sur la ferme de Marcel Leroux, mais aussi dans une partie de la Forêt Larose et sur la ferme de Rosaire Desjardins.

« La terre effondrée a aussitôt été emportée par le courant de la rivière Nation-Sud jusqu’à une distance d’un mille de chaque côté de l’éboulement, brisant en certains endroits les poteaux d’électricité. Les horloges dans la maison du père de Marcel Leroux se sont arrêtées à minuit et dix minutes. » Par suite de ce glissement de terrain, il a fallu redessiner le tracé de la route 138 et éventuellement, le village de Lemieux allait être évacué. Je reviendrai sur cette partie de l’histoire en temps opportun.

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Toujours dans l’édition du 20 mai, je parle dans ma chronique de l’ouverture officielle d’Ontario Place, le projet du gouvernement provincial à Toronto, qui a été aménagé sur les berges du lac Ontario, à proximité des terrains de l’Exposition nationale du Canada. « Les prix d’entrée quotidiens sont de $1 pour les adultes et de 50 cents pour les étudiants. » Aujourd’hui, le prix d’admission au guichet est de 29 $ par personne ou 15 $ pour un enfant ou une personne aînée. Une famille de quatre déboursera 99 $ pour une journée. Il y a des prix pour la saison bien sûr.

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