Le tourisme… c’est à qui la faute en fin de compte?

Finalement, ce ne serait pas seulement la faute de la future autoroute 417 si l’industrie touristique ne voyait jamais le jour dans Prescott et Russell. Le ministre du Tourisme et député de Stormont, Fernand Guindon, avait affirmé lors d’une rencontre de la Chambre de commerce de Hawkesbury que l’absence d’industrie touristique était attribuable « à l’inaction des hommes d’affaires régionaux ». Je signe un reportage à cet effet dans Le Carillon du 9 décembre 1971.

Après avoir souligné que la région n’avait pas obtenu « sa juste part des $1,700,000,000 de revenus touristiques infusés dans l’économie ontarienne » en 1970, Guindon avait « affirmé que le monde des affaires de Hawkesbury et la région avait manifesté un laisser-aller et que ces groupes doivent participer davantage à la réalisation d’attractions touristiques valables ». Guindon, comme plusieurs autres intervenants après lui au fil des années, parlait à des oreilles sourdes.

Ce même soir, un autre conférencier avait retenu l’attention. Charles St-Germain, un conseiller municipal de la ville d’Ottawa et président du Conseil du tourisme du Bas-Outaouais, avait « soutenu que l’industrie touristique rapportait beaucoup de revenus sans nécessiter pour autant des investissements considérables ». Il avait répété encore une fois que « la région de Hawkesbury possède tous les atouts nécessaires mais que personne ne s’est donné la peine de les faire connaître et de les développer ».

St-Germain y était allé de plusieurs suggestions, jamais réalisées, qui pourraient redevenir intéressantes face au succès du parc aquatique Calypso de Limoges.

« Ces suggestions comportent
– l’érection de plaques spéciales aux frontières de Prescott et Russell expliquant les origines des noms de ces deux comtés;
– l’aménagement d’un village Algonquin près de L’Orignal, où cette nation indienne a déjà vécu;
– l’aménagement d’un village du même genre sur la ferme Ross, près du club de golf, où les Iroquois ont déjà habité;
– l’installation de ‘postes de traite’ dans ces deux centres où les associations locales pourraient vendre des objets de leur confection;
– la mise en service d’une réplique d’un bateau à vapeur, Hawkesbury ayant été la première ville de l’Outaouais à posséder un tel bateau, sur lequel les visiteurs pourraient s’embarquer et prendre des randonnées sur la rivière;
– la mise en service d’un traversier de type ancien entre les deux rives;
– la conversion de la Seigneurie de L’Orignal (la résidence du Dr Drummond Smith à cette époque) en un centre de réception, cette seigneurie étant une des trois qui ont existé en Ontario et une des plus importantes au Canada. »

Finalement, le conférencier St-Germain avait blâmé le gouvernement ontarien « de ne pas avoir revendiqué le fait historique de prestige et que Carillon a été choisie uniquement parce que le chanoine Lionel Groulx, historien du Québec bien connu, avait dicté l’histoire à sa façon ». Il se référait à la bataille de Dollard-des-Ormeaux qui aurait eu lieu réellement « à cinq milles à l’est de Hawkesbury, alors que les preuves formelles à cet effet existent ». Un débat qui s’est estompé depuis belle lurette autour des découvertes archéologiques de l’époque près de Chute-à-Blondeau.

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