L’édition du 5 juin 1969 du journal Le Carillon raconte la visite du premier ministre ontarien John Robarts à Casselman à l’occasion d’une soirée bénéfice au profit de l’Association conservatrice de Prescott et Russell. Il y déclare que « la compréhension des gouvernements est la seule solution » aux problèmes des Franco-Canadiens. Il affirme que « quand tous les gouvernements provinciaux auront compris le problème des Franco-Canadiens, les inégalités seront éliminées ». Robarts avait déclaré « que les Franco-Ontariens doivent être fiers du rôle qu’ils jouent en Ontario et dans le Canada ». John Robarts avait « espéré que l’esprit d’unité et de collaboration entre Franco-Ontariens continuera pour le bien général de tous ». J’ajoute qu’il avait prononcé cette partie de son discours sur les Franco-Ontariens en français. Avec un fort accent, mais en français quand même, ce qui avait impressionné légèrement quelques journalistes torontois qui l’accompagnaient.
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En passant, Robarts avait lui aussi avancé ce soir-là que la nouvelle autoroute 417 allait assurer le développement de tout Prescott et Russell. Lui aussi s’était royalement trompé sur les effets de cette route. Comme les autres, il avait négligé de prévoir que les gens y circuleraient à très haute vitesse et qu’ils n’auraient sans doute ni le goût ni l’utilité d’arrêter, sauf sans doute à Casselman, le seul village qui « verrait » la nouvelle route à sa porte.
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Dans sa réponse au discours du trône, le député Albert Bélanger avait demandé à son gouvernement de changer sa loi sur les boissons alcooliques. Quoi qu’il en soit, « l’abaissement de l’âge minimum légal pour la consommation de boissons alcooliques en Ontario ne se concrétisera pas encore avant quelques années » lit-on dans un article de l’édition du 5 juin 1969 du journal Le Carillon. Le secrétaire de la province, Robert Welch, avait « précisé que le gouvernement n’abaissera pas à moins de 21 ans l’âge minimum requis tant que la question de ‘l’âge de la responsabilité’ n’aura pas été clairement définie. Cet âge de la responsabilité est l’âge auquel une personne est considérée légalement adulte, capable de boire, conduire un véhicule, voter, se marier et responsable de ses dettes ». Welch avait fait ces commentaires après avoir annoncé que les restaurants et les bars ontariens pourraient servir des consommations sans repas à compter du 1er juillet 1969. Mais le gouvernement ontarien était loin d’être disposé à autoriser l’ouverture des bars le dimanche. Que les temps ont changé. En passant, comment définiriez-vous l’âge de la responsabilité aujourd’hui, en 2011?
Comment définir l’âge de la responsabilité, c’est se poser la question : « À quel âge devient-on adulte »? Difficile à répondre, puisqu’il y a plusieurs aspects à considérer, telles que les lois fédérales, y compris le Code criminel, et les lois provinciales, telles que les lois sur la réglementation des alcools, le code de la route, etc. Cela dit, pour moi, en 2011, on devient adulte plus tard qu’il y a 30-40 ans. On est adolescent jusqu’à 30 ans, jeune adulte dans la trentaine et adulte à 40 ans. De toute manière, l’âge de responsabilité déterminé par la loi, doit être défini par domaine, parce que les conséquences diffèrent d’un domaine à l’autre. Par exemple, voter aux élections, sans être bien renseigné sur les différents programmes des partis politiques, ne cause pas la mort d’une autre personne, du moins pas dans notre démocratie. Par contre, la conduite en état d’ébriété elle, peut causer la mort. Sur cette réflexion, plusieurs questions s’imposent. Pourquoi accorder le droit de vote à partir de l’âge de 18 ans, par exemple ? Pourquoi interdire la démocratie aux moins de 18 ans ? Pourquoi peux-tu t’enrôler dans l’armée de terre à 17 ans, alors que tu n’as pas encore le droit de vote ? À quel âge devrais-tu être passible de graves sentences en cas de crimes ? Être adulte, c’est être responsable de tes actes devant la loi, d’avoir les mêmes responsabilités qu’une personne adulte. Si tu as les droits d’un citoyen, tu devrais également avoir tous les devoirs d’un citoyen.