Des vins intéressants à moins de 20 $

par Alain Guilbert

Il y a au moins deux ans et demi (février 2011), quand je collaborais régulièrement au blogue de mon ami Jean-Maurice Fillion (ce que j’ai fait pendant quelques mois en rédigeant une soixantaine de textes), j’en avais écrit un où j’expliquais comment mes goûts avaient évolué dans mon apprentissage du vin. Depuis ce moment, près de 400 personnes ont consulté ce texte. Je n’en reviens tout simplement pas.

Comme beaucoup de gens de ma génération (je suis même légèrement en avant des « baby-boomers »), j’ai commencé avec des vins qui n’étaient peut-être pas très chers… mais qui ne valaient même pas le prix qu’il fallait débourser pour les acquérir à l’époque.

Mon premier vin de tout aura été… un Manoir St-David à 0,77 cent la bouteille (oui, oui, moins d’un dollar)… Puis j’ai enchaîné avec des Chiantis (la bouteille recouverte de paille), des Liebfraumilch (vraiment trop sucrés), tout comme des Black Tower, avant d’arriver au Clos St-Odile (évidemment nous étions alors dans les « blancs »). Dans les « rouges », il y avait les Beaujolais (pas très bons), particulièrement les Beaujolais « nouveaux » (nous ne connaissions vraiment rien aux vrais vins pour nous précipiter sur ces primeurs chaque mi-novembre), le Ben Afnam, un vin algérien (supposément) qui contenait un peu de « pétrole », avant de montrer notre esprit nationaliste en buvant la Cuvée des Patriotes (ouais)!!!!

Avec les années, j’ai appris… J’ai suivi des cours sur la dégustation du vin et j’ai appris à distinguer le bon vin de la vulgaire « piquette ». J’ai lu des guides… J’ai acheté des livres… J’en ai eu en cadeaux… Quand je travaillais encore et que mes revenus me le permettaient, j’ai commencé à acheter de bien meilleurs vins. J’avais une couple d’amis à la SAQ et quand les « primeurs » (« futures » en anglais) étaient mises en vente, il était assez facile d’obtenir ceux que nous voulions. C’est ainsi que j’ai découvert les Bordeaux « crus bourgeois ». Ce n’était pas des « grands crus », mais quand même d’excellents vins. Il s’agissait, avec l’aide de bons conseillers à la SAQ, de dénicher les « crus bourgeois » des « bonnes années », des vins qui pouvaient facilement se garder en cellier pendant quelques années (cinq ou six, même plus parfois et surtout gardés dans de bonnes conditions), et qu’on pouvait obtenir pour moins de 20 $ par bouteille. Quelques-uns des meilleurs étaient un peu plus chers. Je me souviens d’avoir acheté entre autres des Sociando-Mallet 1990 (une super année) pour moins de 30 $. Le Sociando-Mallet, qui se vend maintenant dans les 55 $ en « primeur », a depuis bien longtemps été mon vin fétiche, et le demeure encore. C’est d’ailleurs le seul vin « cher » que je me paye depuis que je suis à la retraite.

Bien sûr, n’importe quelle personne relativement à l’aise peut acheter de grands crus de Bordeaux comme les châteaux Pétrus, Margaux, Lafite Rothschild, Mouton-Rothschild, Haut-Brion, Cheval Blanc, Ausone et autres… ainsi que de grands crus de Bourgogne, comme La Tache, la Romanée-Conti et autres à 500 $, 1 000 $, 1 500 $ et même 2 000 $ la bouteille. Bien sûr, tous ces vins comptent parmi les meilleurs au monde. Mais seuls les « très riches » peuvent se les offrir.

Comme je n’ai pas les moyens de me payer ces vins (ainsi que la plupart de ceux qui me lisent), mon vrai plaisir consiste encore à trouver de bons petits vins à moins de 20 $ autant que possible et à les trouver aussi bons (ou presque) que certains grands crus. Après tout, le vin demeure et demeurera toujours une affaire de goût.

Je dis souvent à des amis qui ne sont pas trop familiers avec les vins d’en acheter dans la catégorie de 15 $ à 20 $ et de les essayer. Il faut en essayer beaucoup… des blancs, des rouges, etc., et il faut prendre des notes quand on les trouve à notre goût, quand on les aime… et ceux-là (qu’on trouve à notre goût et qu’on aime) il faut en racheter… tout en continuant à en essayer régulièrement des nouveaux.

Il est important de noter l’année de production des vins qu’on a aimés… car, ils n’ont pas le même goût ou les mêmes qualités d’une année à l’autre… et de noter aussi les caractéristiques des vins qu’on a aimés : couleur, robe, intensité, saveurs, etc. Le vin est une question de goût. Certains l’aiment corsé, ou sec, ou doux, ou sucré, ou amer, ou long en bouche. Ce n’est pas parce que j’aime un vin que vous allez nécessairement l’aimer. Mon ami Jacques Pronovost, le président et éditeur du quotidien Le Droit, qui ne connaissait pas beaucoup les vins à son arrivée à Ottawa, est tombé en amour avec le Château Timberlay, un Bordeaux qui se vend au prix modeste de 14,95 $ à la LCBO (la SAQ de l’Ontario). Et pourquoi pas? Il ne s’agit pas d’un grand vin… mais s’il satisfait notre goût pourquoi pas? Ce n’est pas parce qu’un vin coûte 100 $ ou 200 $ qu’il est meilleur qu’un autre de 20 $ ou 25 $… Le vin n’est pas affaire de prix… mais de goût… ne l’oubliez jamais!

Demain : Les suggestions d’Alain

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