Feuilleton sur une époque longtemps disparue (3)

La légende des sources

L’histoire des sources de Caledonia reste obscure jusqu’au début du XIXe siècle. Néanmoins, la version des Indiens a gardé son charme et la légende ressemble étrangement aux contes de fées, aux princesses et aux princes charmants qui ont survécu le passage des années.

L’auteur du livre « L’histoire des Comtés unis de Prescott et de Russell », M. Lucien Brault, a rassemblé les éléments de cette légende :

« Un brave chef indien, nommé Tonnerre-Roulant, faisait la chasse dans la région; il avait une charmante fille, du nom Étoile-de-la-Nuit, qu’il aimait particulièrement. À l’âge de seize ans, elle fut atteinte d’une grave maladie qu’aucune plante médicinale n’avait réussi à guérir. Elle allait mourir.

L’un de ses prétendants, Aile-de-Corbeau, ayant entendu parler par son grand-père des merveilleuses qualités de l’eau des sources, se fit promettre la main d’Étoile-de-la-Nuit par le grand chef s’il réussissait à guérir sa maladie.

Bien qu’Aile-de-Corbeau ne fût pas le choix préféré de Tonnerre-Roulant pour sa fille, il consentit à l’entente. L’amoureux se rendit à la hâte aux sources où, à l’ombre des grands arbres et près des sources, il confectionna un lit aussi confortable que possible en branches de cèdre. Il y transporta ensuite la patiente et, au moyen d’un cornet d’écorce de bouleau, lui fit boire de l’eau des quatre sources à intervalles réguliers pendant toute une journée. Le lendemain la fièvre avait diminué et quelques jours plus tard elle était guérie.

Depuis, les Indiens ont toujours cru aux qualités médicinales de ces sources. »

* * *

Un retour à la nature

« Sans argent, le développement des sources reste impossible », selon la propriétaire du terrain, Mme Harriet Leduc.

Après avoir tenté l’exploitation d’un terrain de camping sur le site des sources et demandé l’aide gouvernementale à l’époque, les propriétaires ont laissé tomber les bras devant l’importance de l’investissement pour faire revivre Caledonia Springs.

Que ce soit un kiosque d’arrêt, un musée, ou la reconstruction d’édifices semblables à ceux qui ont fait la gloire de l’endroit il y a près d’un siècle, la somme de travail, et l’expertise doivent aussi figurer aux frais.

« Le terrain de camping n’était pas été fréquenté pour que ce soit rentable », de dire Mme Leduc. Le développement du site, selon elle, ne serait pas possible non plus sans une publicité importante.

Toutefois, elle a mentionné que des acheteurs avaient déjà manifesté un intérêt pour le terrain qui renferme les quatre sources différentes.

Présentement, les longs trottoirs de granit lézardés à quelques endroits ne sont utilisés que par de rares amateurs des sources et le troupeau laitier de la ferme Leduc en pâturage là où jadis la haute bourgeoisie se retrouvait. La plupart des édifices ont été démolis pour récupérer le bois, et les fondations de béton qui ont résisté à cet assaut s’érodent peu à peu.

Lundi : Plusieurs se souviennent

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