Il avait été coulé dans le même moule que son prédécesseur Rémi Lecôt. « Il était de l’ancienne génération de policiers, celle où la simple stature et l’uniforme suffisaient à imposer le respect après des citoyens et, surtout, des délinquants jeunes et adultes. Wilfrid Villeneuve, policier pendant 37 ans au service de la population de Hawkesbury, dont les sept dernières comme directeur de la Sûreté municipale, est décédé dimanche à l’Hôpital général de Hawkesbury où il luttait depuis quelque cinq mois contre le cancer. » Wilfrid, né à Vankleek Hill le 18 novembre 1906, avait épousé Laurette Sabourin; les deux ont eu onze enfants, « dont huit sont toujours vivants ». Mais il n’était pas que policier. Comme le rapporte Le Carillon du 11 février 1987, « une autre forme de service communautaire accaparait ses temps libres, le travail bénévole auprès de divers organismes locaux et régionaux. Il a été président de la Croix-Rouge, président du Club de l’âge d’or 50, cofondateur et pendant longtemps gérant du Comptoir populaire, membre de l’ordre des Quatrièmes degrés des Chevaliers de Colomb, président de l’association des résidants des appartements de la rue Spence, sans oublier sa présence au conseil d’administration de la Caisse populaire de Hawkesbury. » Pour ses funérailles, il avait eu droit à tous les honneurs.
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La nouvelle du 18 février 1987 avait fait sursauter. « L’école secondaire d’Embrun est actuellement aux prises avec un grave exode de sa population scolaire vers l’école secondaire catholique Samuel-Genest, d’Ottawa, si bien que si l’hémorragie continue, le Conseil d’éducation de Prescott-Russell pourrait être forcé de fermer éventuellement l’école. » Selon le directeur général du CEPR, Robert Pilon, « en 1985, la population de l’école était de 301 élèves; celle population a chuté à 286 en septembre de cette année et des projections indiquent que cette inscription ne sera plus que de 258 en septembre prochain ». Selon Pilon, « les parents choisissent pour leurs enfants cette école parce qu’on y offre des cours de religion crédités et parce que l’école est considérée comme élitiste ». Évidemment, l’école secondaire d’Embrun est toujours là et elle accueille maintenant les élèves de septième et huitième année, en plus des quatre niveaux secondaires.
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Le débat était devenu tellement chaud que le gouvernement ontarien avait décidé de créer un « Comité spécial sur les heures d’ouverture des commerces de détail ». À l’époque, les commerces pouvaient ouvrir le dimanche uniquement dans certaines zones touristiques. Une publicité dans le journal du 18 février 1987 explique que « le Comité spécial sur les heures d’ouverture des commerces de détail, un comité de l’Assemblée législative de l’Ontario qui se compose de députés de tous les partis, se réunira pour examiner la question de la fermeture des commerces le dimanche et des heures d’ouverture des commerces de détail. Il traitera plus particulièrement des modifications à apporter à la Loi sur les jours fériés dans le commerce de détail, quant à l’ouverture des commerces les dimanches et jours fériés, aux cas d’exception et à la protection des employés et aux sanctions. » Le comité tiendrait des audiences un peu partout en février. Bien sûr, aujourd’hui, l’ouverture des magasins les dimanches et jours fériés est monnaie courante, tant en Ontario qu’au Québec et ailleurs. Le mouvement de l’époque était irréversible.