Mon bras droit s’en va

« Nous travaillons tous avec un petit pincement au cœur cette semaine dans la salle des nouvelles. Un de nos confrères de longue date nous quitte pour d’autres défis. Charles Burroughs s’en va… » C’est ce que j’écrivais dans ma chronique du journal Le Carillon du 26 novembre 1986. « Pour moi, c’est une collaboration de 22 années qui s’achève (dont 14 dans la salle des nouvelles), non sans émotions. Nous en étions venus, au fil des ans, à une compatibilité professionnelle rare. Son absence sera énormément ressentie. Si le ‘producteur’ est remplaçable, l’’être humain’ ne l’est pas. Je lui souhaite publiquement le meilleur des succès dans son nouveau rôle au quotidien Le Droit d’Ottawa. »

Dans sa dernière chronique de la même édition, Charles expliquait que « la décision de quitter cette boîte où je travaille depuis près de 22 ans n’a pas été facile, et ce n’est qu’après mûre réflexion que j’ai voulu d’entreprendre une nouvelle carrière. On ne laisse pas derrière soi la moitié de sa vie sans quelques tiraillements. Par contre, le défi de travailler dans un quotidien m’attire de façon irrésistible et j’ai bien hâte d’entreprendre mes nouvelles fonctions, dès dimanche soir. Pendant plus de la moitié de ma vie, Le Carillon et l’Imprimerie Prescott & Russell ont fait partie de ma vie au même titre que ma famille. Il m’est pénible de me séparer de copains et de compagnons de travail que je côtoie depuis l’âge de 18 ans. Imprimeur pendant huit ans et journaliste pendant 14 ans, j’ai tâté de tous les métiers qui touchent à l’information et pour moi, il n’y aura jamais de plus noble tâche que celle d’informer le public des événements qui les touchent dans leur vie de tous les jours. »

J’en parle un peu longuement parce qu’à ce moment-là, j’étais aussi en « mûre réflexion » depuis de longs mois; en fait, je quitterais le journal moins de six mois plus tard. Avec le départ de Monique Castonguay et maintenant celui de Charles, ce sont des années de succès journalistiques qui s’éteignaient. Et l’avenir de la direction des Éditions André-Paquette s’annonçait différent de celui que nous avions anticipé. J’y reviendrai forcément.

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C’était tout nouveau et le gouvernement ontarien avait voulu bien publiciser cette nouvelle protection pour les travailleurs. Leur publicité du 26 novembre 1986 rappelait qu’une « nouvelle loi protégeant plus efficacement les travailleurs contre les agents toxiques vient d’être adoptée en Ontario ». Je tiens pour acquis que cette loi est toujours en vigueur.

« Que vous travailliez dans un bureau, une mine, une usine ou un atelier, il est possible que vous soyez dangereusement exposé à des agents biologiques ou chimiques sans même en avoir connaissance. Le 6 novembre, le gouvernement de l’Ontario a adopté une loi qui entrera en vigueur le 6 décembre 1986. Cette nouvelle loi assure une meilleure protection aux travailleurs sous deux aspects. Premièrement, elle impose une limite légale d’exposition à plus de 600 agents toxiques. Deuxièmement, elle oblige de réduire l’exposition aux agents toxiques en milieu de travail en ayant recours à des moyens propres à l’ingénierie, comme l’amélioration de la ventilation, plutôt qu’à des appareils respiratoires. »

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