TVOntario existait depuis de nombreuses années et le gouvernement ontarien avait décidé qu’il y aurait une chaîne française distincte pour desservir les Franco-Ontariens et les francophiles. Le Carillon du 17 décembre 1986 explique que TVOntario commencera à diffuser « environ 70 heures de programmation française par semaine » à compter de janvier 1987. « Les émissions, à caractère éducatif, seront réparties en trois secteurs distincts: enfance-jeunesse, grand public et formation à distance. » La véritable chaîne française, TFO, ne démarrerait qu’en septembre 1987.
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Francine Aubertin-Roy, jusque-là au service à temps partiel du journal, était devenue permanente après les départs de Monique Castonguay et de Charles Burroughs, et Sylvain Landriault devenait lui aussi journaliste et photographe. Dans le journal du 17 décembre 1986, on peut lire que « l’Association canadienne de patin artistique vient de nommer Francine Aubertin-Roy, de Hawkesbury, en tant que juge au niveau canadien pour les catégories en simple (hommes et femmes) ainsi qu’en danses. Francine juge les tests et les compétitions de patinage artistique depuis plus de 17 ans. Elle est membre du CPA Montréal et patineuse au club de Hawkesbury. » Voilà pour les talents locaux. « En 1987, elle jugera les championnats de division centrale à Brandon (Manitoba) en janvier et les Jeux du Canada à Sydney (Nouvelle-Écosse) au mois de février. »
Francine est décédée il y a quelques années, tandis que Sylvain a éventuellement changé de carrière pour devenir enseignant, comme son père Fernand.
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En passant, 1986 avait été proclamée l’Année internationale de la Paix. Plusieurs pays du monde ont sûrement mal compris.
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Décidément, des parents de Russell ne lâchent pas prise facilement. « Le groupe de parents de Russell mécontents du statut linguistique de l’école St-Joseph a finalement déposé une plainte à la Commission des langues d’enseignement de la province, sept mois après avoir fait mention une première fois d’une telle éventualité. » L’article du 24 décembre 1986 cite Claude Séguin, le président du groupe des parents, qui soulignait que « les politiques et les pratiques du Conseil des écoles catholiques privent les élèves francophones de la zone scolaire du hameau de Russell de l’exercice de leurs droits juridiques et constitutionnels ». Par contre, le conseil scolaire avait réalisé un sondage qui « révélait qu’une grande majorité des parents sont satisfaits de l’enseignement fourni par cette institution et ont l’intention de laisser leurs enfants continuer à la fréquenter ». Selon ce sondage, « 293 élèves sur 306 actuellement inscrits à St-Joseph y reviendront l’an prochain. Seulement 13 élèves ne seront pas inscrits l’an prochain. Et de ce nombre, beaucoup ne le seront pas parce qu’ils ont terminé leur élémentaire. » Et comme l’article précise, « il faut indiquer cependant que les parents de 29 élèves n’ont pas répondu. On ne sait pas s’il s’agit de parents qui sont insatisfaits du statut de l’école. » En fin de compte, la Commission des langues d’enseignement avait décidé que la situation ne relevait pas de sa compétence étant donné que le CECPR était un conseil formé d’élus et de dirigeants francophones, alors que la commission se préoccupait des situations où la minorité n’était pas bien desservir par la majorité. Quoi qu’il en soit, le statut de cette école en 2013 est toujours le même qu’à l’époque.
Monsieur Fernand Landriault m’a enseignée en 5ième et 6ième à l’école Christ-Roi de Hawkesbury, dans les années ’60. Quel homme doux et généreux. Un excellent prof, que j’ai adoré !