Derrière les portes closes, il était difficile de bien juger les intentions des deux conseils scolaires de Prescott-Russell dans leurs discussions qui aboutiraient à la création d’un seul conseil scolaire de langue française, conformément aux dispositions de la nouvelle Loi 75 adoptée par le gouvernement ontarien. Il en avait été question, surtout de ce huis clos incompréhensible, dans plusieurs éditions précédentes du journal Le Carillon et dans l’édition du 22 octobre 1986. « Le groupe de travail sur la création d’un conseil scolaire de langue française dans Prescott-Russell a finalement cédé aux nombreuses requêtes et a adopté une résolution indiquant que toutes ses prochaines réunions seront publiques. » Le groupe était composé d’élus du Conseil d’éducation et du Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell et « est à élaborer l’allure et le fonctionnement » du nouveau conseil de langue française. « Actuellement, les écoles élémentaires catholiques de Prescott-Russell sont gérées par le Conseil des écoles catholiques et les écoles publiques non confessionnelles, six écoles élémentaires de langue anglaise et six écoles secondaires françaises et mixtes, sont administrées par le Conseil d’éducation. En gros, un conseil de langue française gérerait dorénavant exclusivement toutes les écoles françaises. » Ce n’est pas ce qui se produirait puisqu’il serait impossible d’intégrer les écoles catholiques et les écoles publiques sous un seul régime. Il y a aujourd’hui des conseils scolaires de langue française, mais un pour les écoles catholiques et un autre pour les écoles publiques.
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Malheureusement, l’expérience n’avait pas été concluante, mais l’idée était bonne. « L’Agence des services communautaires de Prescott-Russell a mis fin prématurément à son expérience de tarifs réduits de taxis pour la population âgée de Hawkesbury » peut-on lire dans l’édition du 29 octobre 1986. « Les tracasseries administratives, le peu d’intérêt manifesté par la clientèle cible et la formule elle-même ont été invoqués pour ce geste, au dire du coordonnateur de l’agence, André Bruneau. » Les billets permettant les tarifs réduits n’étaient accessibles qu’à la Caisse populaire et « les chauffeurs de taxi étaient réticents à manipuler les billets nécessaires ». Pourtant, un sondage réalisé précédemment auprès des personnes âgées avait laissé supposer qu’un tel service trouverait preneur auprès des clients cibles. « En mars, les deux parties en venaient à une entente qui offrait aux aînés une réduction de l’ordre de 12 %, à la condition qu’ils se procurent à l’avance des billets spéciaux vendus en livrets. » Mais tout n’était pas perdu. « Du côté positif, l’expérience nous a appris qu’il existe toujours un besoin criant pour une forme d’assistance au transport pour les personnes âgées. L’expérience ne s’est pas soldée par le succès attendu, mais plusieurs personnes âgées ont fait remarquer que les chauffeurs de taxi avaient pris une nouvelle attitude, se montrant plus prévenants à leur égard. Nous avons également appris, au moyen de cette expérience, la complexité de l’industrie du taxi, ce qui pour nous s’avère une leçon de grande valeur. »
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« Un fromager originaire de St-Isidore, Réjean Galipeau, a remporté au mois d’octobre, le concours du championnat du monde des fabricants de fromage qui se déroulait à Milwaukee au Wisconsin. Réjean Galipeau, qui habite maintenant Winchester, où il travaille comme surintendant de la division des fromages pour Ault Foods, a obtenu une note de 99 pour 100 pour son produit, un fromage cheddar. (…) C’était la première fois depuis 1964 qu’un Canadien remporte le championnat mondial. Jamais un Canadien-français n’avait décroché le titre. (…) Le concours de Milwaukee mettait aux prises pas moins de 600 concurrents de partout à travers le monde. Les meilleurs provenaient des États-Unis, de la Communauté européenne, du Canada et de la Nouvelle-Zélande. (…) Le champion du monde est à l’emploi d’Ault Foods depuis 11 ans. Il se spécialisait dans la fabrique du fromage depuis déjà neuf ans lorsqu’il s’est joint à l’entreprise de Winchester. Il avait auparavant travaillé pour deux entreprises de St-Isidore. » Je vous ai parlé d’Ault Foods dans le passé. C’est cette entreprise que le député conservateur Osie Villeneuve voulait protéger en exerçant des pressions pour empêcher les Fromageries Saputo de s’installer à Hawkesbury.