Fashion Town voulait s’établir dans les anciens locaux de Cotton Frocks et Morsam Manufacturing au coin des rues Bertha et Lansdowne. « Le sous-préfet et président du comité industriel, Gilles Thériault, n’apprécie guère une récente décision du comité d’ajustement qui retarde les projets d’expansion d’une industrie locale et la création d’une soixantaine de nouveaux emplois. » L’article est dans Le Carillon du 20 janvier 1982. Le comité d’ajustement rejetait le projet parce que « Fashion Town voulait agrandir vers le sud sur un terrain résidentiel récemment acheté, mais le projet ne répondait pas aux normes strictes du règlement de zonage ». Quant à Thériault, il rejetait les problèmes potentiels de stationnement soulevés par le comité d’ajustement puisque « la majorité des employés seront sans doute des femmes (il y en a 75 qui viennent de perdre récemment leur emploi chez Tattner, rue Laurier) dont les maris ou les pères viennent reconduire ou chercher à l’usine ». Thériault voulait absolument favoriser l’arrivée de nouvelles industries compte tenu des nombreuses mises à pied dont souffrait Hawkesbury depuis plusieurs mois.
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Ah, ça, c’est plutôt intéressant dans le contexte hautement informatisé d’aujourd’hui. Dans le journal du 23 janvier 1982, un long article sur « une première nord-américaine dans le monde du génie civil » et sur les initiatives en ce sens de la firme d’ingénieurs McNeely Engineering de Rockland. C’est l’arrivée récente des mini-ordinateurs qui permettait d’informatiser ainsi les opérations complexes exigées par les ingénieurs. McNeely Engineering avait « décidé de se lancer sur le marché de l’informatique en créant la compagnie Compeng Computer System » deux ans plus tôt. Leurs ingénieurs avaient créé un système qui permettait d’éviter « un travail fastidieux de recherche et de gagner du temps ».
Nous sommes encore loin des ordinateurs portables d’aujourd’hui et des puissants téléphones intelligents. « Le mini-ordinateur possède une capacité de 12 millions de mots, de quoi remplir quelques encyclopédies. En plus de ce volume considérable de mots, l’appareil peut répondre à plus de 250 000 instructions enregistrées sur des disques magnétiques qu’il s’agit d’introduire dans le mini-ordinateur. » C’était il y a 30 ans… de quoi faire rire tous les jeunes d’aujourd’hui!
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La machinerie agricole, ça coûte cher comme tout agriculteur vous le confirmera. Dans le journal du 27 janvier 1982, on peut lire que « la Sûreté de l’Ontario enquête présentement sur les causes de l’incendie de 500 000 $ en machinerie agricole, dimanche soir, dans la huitième concession du canton de Caledonia. Les pompiers de St-Isidore ont été alertés vers 21 h 15, alors que la remise de machinerie agricole sur la ferme de M. Philippe Sternbaeur était en feu. »
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Quand j’ai commencé au journal Le Carillon, en 1965, Bernard Denis y était le responsable des ventes de publicité et il a occupé ce poste pendant 15 ans. Au début, pendant un certain temps, son bureau était en face du mien et il m’était arrivé de l’appeler « papa » tellement une grande différence d’âge nous séparait. Dans le journal du 27 janvier 1982, nos lecteurs apprennent son décès à l’âge de 72 ans. Son fils Lucien allait aussi devenir un vendeur de publicité et travaillerait ainsi pour son père, lui aussi pendant quelques années. Bernard Denis avait été très actif dans la communauté notamment dans les mouvements Lacordaire et des Chevaliers de Colomb, dont il était d’ailleurs un 4e degré. « À Hawkesbury, toute une génération de citoyens se souviendra de sa voix familière quand il parcourait les rues de la ville, haut-parleurs sur le toit de son automobile, pour annoncer des événements publics. » Je garde encore de bons souvenirs de lui.