Un réveil brutal pour le Rang du fermier

Je vous en ai parlé il y a quelque temps. Le Conseil des comtés unis avait proposé l’aménagement d’un projet touristique et historique d’envergure qui aurait été nommé « Rang du fermier ». Le rêve était beau et le rapport de la firme de conseillers Thorne Stevenson & Kellogg était un réveil brutal. « Le centre du Rang du fermier devrait attirer au moins 450 000 visiteurs par année, ce qui est peu probable compte tenu de différents facteurs. » Ce projet de 13 millions de dollars aurait été réalisé en trois étapes. Selon pour la première phase, « il faudrait un investissement de $3.2 millions et les frais d’exploitation du complexe s’élèveraient $1.8 million par an. D’autre part, le chiffre d’affaires annuel, s’établirait à environ 750 000 $, à raison de $7.50 pour chacun des 100 000 visiteurs attendus. » Les deux autres phases auraient coûté respectivement 2 et 8 millions de dollars. Le rapport de 140 pages énumérait ensuite toute une série d’influences défavorables qui auraient assuré la faillite d’un tel projet. Voilà pour un autre beau rêve envolé. Trente-et-un plus tard, c’est un projet d’un Village d’antan dont il est question pour le même secteur. Espérons que celui-là puisse se concrétiser.

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Maudits cochons! Non, non, je ne parle pas de qui vous pensez. Dans le journal du 9 décembre 1981, on peut lire que « dans le cadre d’une deuxième manifestation d’envergure cette année, les producteurs de porcs de Stormont-Dundas-Glengarry et Prescott-Russell, qui s’étaient cette fois associés les producteurs de bœuf, ont surpris un peu tout le monde en bloquant à la circulation les deux voies de l’autoroute 417, à la hauteur de St-Isidore, pendant plus de trois heures, un peu après-midi mardi (le 8) ». Généralement, « la manifestation s’est déroulée dans l’ordre et en présence de nombreux curieux et otages. Les curieux ne savaient pas pour la plupart le but de la manifestation et ils s’étaient massés sur le viaduc de St-Isidore. La plupart de ceux-ci ont paru goûter le spectacle hors de l’ordinaire dans ce coin plutôt tranquille de campagne. » Les producteurs exigeaient la mise en œuvre de quotas pour contingenter la production et mieux contrôler la fluctuation des prix.

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L’école secondaire de Rockland s’était baptisée « L’Escale » et à Embrun, on aurait bien aimé trouvé un nom intéressant pour l’école secondaire de l’endroit. Comme le rappelle le journal du 12 décembre 1981, un groupe avait organisé un concours afin de trouver un nom approprié. J’en conclus qu’aucune des suggestions n’avait été concluante parce que l’école secondaire d’Embrun porte toujours, simplement, ce nom.

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Le fameux rapatriement de la Constitution, devenue chose quasiment accomplie, soulevait de nombreux débats dans la communauté régionale. Les mouvements qui se disaient représentants des francophones y étaient fortement opposés; le journal prenait une position contraire, comme je le répétais quelques fois en éditoriaux, puisque nous croyions que ce serait bon à long terme pour notre communauté. Je m’étais fait quelques ennemis épistolaires, ce qui ne me faisait ni chaud ni froid. J’en parle encore une fois dans le journal du 16 décembre 1981. « En insistant sur les aspects positifs de la situation, en vantant nos actifs plutôt que ‘ce qui nous manque encore’, il deviendra plus facile de revendiquer et d’obtenir ‘le reste’. Ce sera aussi plus facile quand notre Constitution sera chez nous, entre nos mains. La FFHQ et l’ACFO doivent cesser de véhiculer une image de ‘peuple colonisé’ en incitant le Parlement de Westminster à s’ingérer dans nos affaires. Nous pouvons très bien nous occuper de nous-mêmes et l’avenir nous donnera raison. » Je commentais l’intention de l’ACFO d’envoyer une délégation à Londres. « Que l’ACFO reste chez nous, qu’elle nous vante au lieu de nous faire passer pour des ‘quêteux’ et des ‘défavorisés linguistiques’. Ce n’est pas le reflet réel de notre vie. »

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