Le Secrétariat d’État mécontente les organismes francos

À Ottawa, le Secrétariat dÉtat avait décidé « de redistribuer autrement ses centaines de milliers de dollars » en subventions diverses aux nombreux organismes de représentation, ce qui incluait lAssociation canadienne-française de lOntario. Plusieurs avaient monté sur leurs grands chevaux et avaient décrié les vraies intentions du gouvernement libéral fédéral. Comme je lécris dans mon éditorial du 24 février 1982, « certains de lACFO ont invoqué la vengeance pour les interventions dans le débat constitutionnel ». La décision dOttawa forçait en quelque sorte une décentralisation de lorganisation communautaire franco-ontarienne. « Un organisme dont la force est seulement centrale ne peut faire un bon travail de représentativité » quand les diverses régions francophones de lOntario sont tellement différentes les unes des autres.

« Lessentiel est de redonner aux Franco-Ontariens leur fierté. Nous acceptons mal (répétons-le) de voir ceux qui disent nous représenter laisser planer limage que nous sommes seulement des citoyens de deuxième classe, démunis, écrasés par la majorité, recherchant une identité. La promotion de nos talents locaux, régionaux, provinciaux, dans tous les domaines dactivité humaine est la priorité. Cela ne veut pas dire quil faille abandonner lobjectif idéal de la reconnaissance légale des deux langues en Ontario. Au contraire! Mais cette recherche doit être réorientée, de sorte que les Franco-Ontariens projetteront une image de peuple fort, qui sait ce quil veut, fier de lui, respectueux des autres, qui soccupe de ses affaires sans compter sur les béquilles quon voudrait bien lui passer. » Et je terminais mon éditorial sur ce petit paragraphe : « Je poète Jean-Marc Dalpé écrivait récemment quil valait mieux dire que taire. Maintenant que tout a été dit, adoptons le mot dordre mieux vaut faire que dire. »

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Lancien hôpital Notre-Dame de Hawkesbury devenait la Villa Hawkesbury, une résidence pour personnes âgées « qui pourrait accommoder 84 résidents » selon un article dans Le Carillon du 24 février 1982. « Lédifice de trois étages a été vendu par la corporation des Sœurs de la Charité dOttawa à une corporation de quelques actionnaires dont M. Gordon Johnson de Hawkesbury agit comme porte-parole. » Il avait dailleurs expliqué que « plusieurs salles de jeux, dactivités dexercices, de télévision, des fumoirs et des bains giratoires feront partie de la maison ». Je sais que cette Villa Hawkesbury, à un certain moment, accueillait également des personnes en convalescence, le temps quelles récupèrent et quelles puissent retourner à la maison. Ma mère y avait séjourné après une intervention chirurgicale et était ensuite retournée à la maison.

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À lépoque, le journal Le Carillon misait beaucoup sur son réseau de correspondants régionaux pour assurer la couverture « locale » des différentes communautés quil desservait dans tout son territoire. Nous avions un correspondant dans chaque municipalité ou presque. Lors de la « compétition des Meilleurs journaux de 1981 », et dont on parle dans le journal du 24 février 1982, lAssociation des journaux communautaires de lOntario (OCNA) décerne au journal le prix du « champion correspondant » de tous les journaux communautaires de lOntario. Manon Pincince, de Bourget, était malheureusement devenue « journaliste au journal Le Droit dOttawa » lorsque ce prix a été attribué au journal. Après huit années au journal Le Droit, Manon (Raiche de son nom de fille) allait aussi être au service de Radio-Canada (Ottawa) pendant une douzaine d’années par la suite. Je l’ai souvent revue au fil des ans.

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