Le complexe… il manquait encore quelques dollars

On aurait dit qu’une fois le nouveau complexe sportif construit, la nécessité de recueillir des fonds auprès du public n’avait plus la même urgence. Dans Le Carillon du 30 décembre 1981, on peut lire qu’il « manque encore une somme de 376 221,47 $ pour mettre un terme au projet de construction du complexe sportif de Hawkesbury, qui fonctionne maintenant depuis plus de deux ans ». Le président du comité de souscription, le conseiller municipal Kenneth Gray, l’avait précisé dans un bilan de fin d’année présenté au Conseil municipal. « Le projet total a nécessité 3 618 220 $ et le programme Wintario a contribué 1 625 891,24 $. Les subventions sous l’égide de la Loi des centres récréatifs et communautaires ont fourni 300 000 $ et une subvention de 66 437,51 $ a aidé à récupérer les frais occasionnés pour les installations pour les handicapés. Divers intérêts ont procuré 58 055,76 $ tandis que la générosité de la population a permis d’amasser un total à date de 831 289,37 $ pour obtenir la subvention maximale de Wintario. La contribution du public a toutefois été plus importante de 35 686,17 $, mais ce montant est déduit du solde en même temps que les obligations émises de 400 750 $, pour laisser un solde à amasser de 376 221,47 $. » Les autorités municipales avaient confiance de recueillir le solde.

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L’abbé Lionel Larocque était un prêtre énormément connu de la région, particulièrement de Curran où il avait été curé depuis plus de 12 ans. Un long texte lui est consacré dans le journal du 30 décembre 1981. Originaire d’Alfred, il avait été ordonné prêtre en 1941 dans l’église de sa paroisse natale. Il avait été curé à St-Paul de Plantagenet, St-Alphonse de Hawkesbury (vicaire pendant 11 ans et il avait été un des instigateurs de la fondation de la caisse populaire locale), de St-Pascal-Baylon (sa première cure), de St-Thomas de Lefaivre puis finalement de St-Luc de Curran. Il était décédé à l’âge de 67 ans.

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C’était également l’âge d’un homme d’affaires très connu de Hawkesbury qui était décédé le soir de Noël. Michel C.B. « Jimmy » Assaly, dont les parents avaient immigré du Liban, était le frère de Wilfrid, un autre géant des affaires à Hawkesbury. Sa sœur Kay était associée à Wilfrid pour l’entreprise K & W Assaly. Quant à Jimmy, il avait exploité plusieurs petites entreprises avant d’inaugurer son restaurant Esquire (qu’il a vendu en 1961 à Denis Guilbeault) et éventuellement le Holiday Motel & Restaurant. C’est lui qui avait érigé la bâtisse qui logerait par la suite le restaurant « Le Séville » (aujourd’hui le bar Déjà Vue). Le complexe Holiday avait été vendu en 1976. Jimmy avait même siégé au conseil municipal de Hawkesbury en 1959. Sa sœur Flo était autant très connue par la Bijouterie Harden (elle était la femme de Bill Sr.) et qui est décédée il y a quelques mois. Cette famille Assaly était très sympathique et très francophile; en fait, ils étaient quasi tous bilingues et fiers de l’être. L’histoire de Jimmy (que j’appréciais bien) remplit la même page du journal où il est question du curé Larocque. Une petite anecdote : c’est au restaurant de son motel Holiday, un soir de 1967, que j’avais demandé ma « blonde » en mariage.

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L’histoire est trop longue à raconter, mais tourne autour d’un simple poème intitulé « Gerry Brault » de l’auteur bien connu Jean-Marc Dalpé et que le journal « Le Temps » avait publié. L’éditeur du journal Le Carillon avait fortement réagi dans les pages de l’édition de Noël de son journal et tout un échange de lettres au rédacteur avait suivi. Il s’agissait, en résumé, du mauvais sort que vivait un travailleur franco-ontarien de l’usine Ivaco… une histoire fictive évidemment… dans le contexte du débat constitutionnel.

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