« Obtenez jusqu’à 800 $ pour vous aider à abandonner le chauffage à l’huile. » C’était le titre d’une grande publicité publiée dans Le Carillon du 10 juin 1981 et qui reflétait bien le contexte du temps, celui de la crise de l’énergie. « Autrefois, le pétrole était abondant et peu coûteux, et beaucoup de Canadiens avaient recours à cette source d’énergie pour chauffer leurs demeures. Mais aujourd’hui, les sources de pétrole sont plus incertaines, et l’huile à chauffage coûte de plus en plus cher. Il importe donc que nous nous tournions vers des énergies renouvelables, ou à tout le moins vers des énergies qui abondent chez nous. L’une des pierres d’angle du Programme énergétique national, le Programme canadien de remplacement du pétrole vise à promouvoir l’utilisation de sources d’énergie que le Canada possède en grande quantité, et ainsi à amoindrir notre dépendance à l’égard du pétrole. Il a pour but d’aider les propriétaires de maison, d’un bout à l’autre du pays, à réduire à 10%, d’ici 1990, la part qu’occupe l’huile à chauffage dans la consommation énergétique totale des résidences. (…) Fondamentalement, dans le cas des particuliers, le programme prévoit ceci : une subvention égale à 50 pour cent des frais de remplacement de votre système de chauffage à l’huile par un système utilisant le gaz naturel, l’électricité, le propane ou des sources d’énergie renouvelables, telles le bois et le soleil, et ce, jusqu’à concurrence de 800 $. La subvention est imposable. » Plusieurs années plus tard, on nous dira de réduire notre consommation d’électricité et, à toutes fins utiles, le chauffage au bois est déconseillé à cause de la pollution.
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Gilles Léger était originaire de Cornwall et était devenu l’adjoint du directeur-gérant des Nordiques de Québec, Maurice Filion. Il avait été le conférencier invité au 16e banquet sportif annuel du Club Lions d’Alexandria et il en question dans le journal du 10 juin 1981. Le banquet avait eu lieu le lundi soir et le samedi précédent, Marian Stastny, « l’aîné des trois talentueux hockeyeurs tchèques, a foulé le sol canadien ». La défection de ses deux frères, Peter et Anton, avait fait les manchettes l’année précédente et la direction des Nordiques avait tout fait pour négocier avec les autorités tchèques. Le reste, pour reprendre le cliché, fait partie de l’histoire.
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Il y a longtemps que les Franco-Ontariens attendaient une telle nouvelle. Dans le journal du 13 juin 1981, on peut lire en effet que « le palais de justice de L’Orignal a été la scène, mercredi et vendredi de cette semaine, d’un précédent dans les annales juridiques ontariennes. La Cour a tenu son premier procès civil devant jury, avec les délibérations entièrement dans la langue française. C’est le juge Robert Cusson, de la Cour du comté, qui a présidé les audiences, après que les parties eurent consenti, par écrit, à ce que tout déroule en français. Une telle procédure n’est pas prévue par la loi ontarienne présentement, mais un juge peut accepter si les parties concernées y consentent. Le juge Cusson a déjà présidé des audiences en français, devant juge seulement, mais c’est la première fois que cela se fait en présence d’un jury dont les six membres sont francophones. La cause était un cas de poursuite en dommages et intérêts conséquente à un accident d’automobile. »