Un bureau de poste de générations en générations. Une telle chose ne pouvait se produire qu’au Canada rural, où c’était monnaie courante. Dans Le Carillon du 30 mai 1981, un article retrace la carrière de Thérèse Pilon, la maîtresse de poste de Ste-Anne-de-Prescott et la « sixième d’une famille qui dirige le bureau de poste depuis 100 ans ». Le directeur du district de l’est ontarien pour le ministère des Postes lui avait remis un certificat pour souligner le centenaire de ce bureau de poste. Elle-même était maîtresse de poste depuis 21 ans. Elle occupait cette fonction depuis le 17 décembre 1959. Elle était la descendante du premier maître de poste, Robert Brassard. « Le premier mars 1880, celui-ci mit en opération un bureau de poste dans un minuscule petit village, ou plutôt poste de commerce, appelé Beaver Creek, à environ deux milles à l’ouest du village actuel de Ste-Anne-de-Prescott. Robert Brassard, grand-père de Thérèse Pilon, devait être maître de poste pendant l’incroyable total de 54 ans, un record dans la région de l’avis du directeur de district du ministère des Postes, Pierre Poulin. Le pionnier des postes à Ste-Anne-de-Prescott est venu s’établir dans ce village en 1883, dans un édifice situé chemin de comté numéro 14. (…) Lorsqu’il prit sa retraite en 1934, son fils Albert Brassard lui succède. Il fut le premier d’une série de descendants du pionner à prendre la relève. Après Albert Brassard, les maîtres de poste furent Arthur Brassard (1942-1944), Elizabeth Brassard (1944-1956), Thérèse Fournier (1956-1959) et Thérèse Pilon. »
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L’organisation d’un festival ou d’un grand rassemblement sous-entend une multitude de ressources. Charles Burroughs parle d’un en particulier dans sa chronique du 3 juin 1981.
« Qu’est-ce qui, selon vous, nécessite, dans un terrain vaste et vague, 6 km de clôture, 125 agents de sécurité, 100 bénévoles, 12 infirmiers, 75 salariés, 11 roulottes, 4 tentes, 9 scènes, 1 chapiteau et 103 voyages de sable? Si on y ajoute 6 tonnes de papier, 42 000 hot dogs, 10 000 affiches, 25 000 watts de son, 200 000 watts d’éclairage, 6 000 chaises, 1 montgolfière, 138 projecteurs, 123 km de fils électriques, 16 lignes de téléphone, 14 tondeuses à gazon et 52 lampions pour le beau temps, il est évident que l’on parle de la deuxième édition de La Grande Virée, qui a remporté un succès incalculable à Lachute l’été dernier. Ces statistiques sont contenues dans un communiqué de presse que les dynamiques organisateurs ont fait parvenir aux médias en prévision de l’événement qui se déroulera du 23 au 26 juillet prochain où 80 00 spectateurs attendus verront et entendront 90 spectacles, 125 chanteurs et musiciens, 40 danseurs, 32 comédiens, 40 amuseurs publics, 60 artisans et un chien savant. »
Le projet de Gilbert Rozon… avant qu’il ne mettre à rire!
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Un petit entrefilet comique dans le journal du 6 juin 1981. Je ne répète pas les noms de famille qui s’étaient quand même retrouvés dans l’article en question.
« Un couple de Hawkesbury, qui s’était marié dans la journée de lundi, a choisi de passer sa lune de miel au poste de la Sûreté municipale de Hawkesbury… dans deux cellules voisines mais distinctes. Gérard et Janine s’étaient mariés en avant-midi et avaient célébré toute la journée jusqu’au moment se cherche abri vers 22 h. Sans logement et presque sans argent, le couple a eu l’heureuse idée de se rendre au poste pour y demander hospitalité, à un endroit habituellement peu populaire. D’abord surpris par la requête, l’agent de faction ce soir-là s’est finalement apitoyé sur le sort des nouveaux mariés leur prêtant l’hospitalité des cellules pour cette nuit de noces. L’agent a avoué qu’il a donné quelques coups de balai dans chacune des cellules avant de prier les locataires d’entrer à leur appartement d’une nuit. Les nouveaux mariés sont repartis tôt le lendemain matin sans commenter et sans demander leur reste. »