La période estivale accapare mes énergies un peu plus que d’habitude cet été. Il ne faut donc pas vous surprendre de voir un de mes billets de blogue vous arriver sporadiquement. Mais ils seront là! Je vous reviens avec mon rythme de publication habituel dès la fin des vacances. Excusez-la, comme dirait l’interprète de chansons à répondre!
Archives Mensuelles: juillet 2012
« Une aventure extraordinaire » selon le Globe and Mail
« Depuis un peu plus d’une semaine, certains de nos compatriotes franco-ontariens vivent une aventure extraordinaire, donnant à l’ensemble de la province un exemple de ‘courage’ qui devrait animer tout le monde en Ontario. » Même le prestigieux Globe and Mail, dans son édition du 1er septembre 1979, y avait consacré son éditorial principal. La raison? Les francophones de Penetanguishene, dans le comté de Simcoe, dans le sud-ouest de l’Ontario, auraient leur école secondaire française après quelques années de luttes interrompues. Dans mon éditorial du journal Le Carillon du 12 septembre 1979, je reproduisais (en version traduite) l’éditorial du Globe.
« La fête commence aujourd’hui. Des étudiants franco-ontariens, et leurs parents, d’Elliott Lake, Sturgeon Falls, Smooth Rock Falls, Cornwall et Windsor se réuniront à Penetanguishene pour marquer l’occasion. (…) Puis mardi, l’école secondaire de la Huronie – la 13e école secondaire de langue française de la province – ouvrira ses portes à une inscription de 40 à 50 francophones de Penetang. (…) Puisque le ‘système’ leur a refusé son aide, les francophones de Penetang ont tout bonnement décidé de prendre les choses en main et d’établir leur propre école. Dans un vieil édifice des postes, avec des dons privés, grâce à des professeurs volontaires – et puisant à même un vaste esprit communautaire, de la bonne volonté et de la détermination. (…) Conséquemment, l’école a été établie sans l’autorisation provinciale – et, qui plus est, sans subventions provinciales. (…) Mais, légal ou non, l’expérience n’est pas la solution idéale, et ce n’est pas, non plus, un bel exemple de l’engagement de l’Ontario envers les droits des francophones. »
Et l’éditorial se poursuivait en ce sens. Provenant du « Canada’s National Newspaper », de tels commentaires entretenaient les espoirs.
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Paul de Broeck avait été candidat du Nouveau parti démocratique lors du dernier scrutin fédéral dans Glengarry-Prescott-Russell. Dans le journal du 12 septembre 1979, nous apprenons qu’il remplace André Sarazin comme coordonnateur du centre culturel La Sainte-Famille de Rockland. Le centre offre de plus en plus de services à la population et met sur pieds des événements intéressants. En mai 1980, par exemple, il y avait eu la « Festival de l’ail des bois ». J’y reviendrai.
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Une grève avait paralysé Bell Canada pendant trois mois. Dans le journal du 19 septembre 1979, l’entreprise publie une annonce dans laquelle est écrit :
« Maintenant que le conflit est réglé, nous nous mettons résolument à l’œuvre pour répondre aux demandes de notre clientèle. Il est évident cependant que nous ne pourrons disposer du jour au lendemain de l’arriéré de travail accumulé depuis trois mois. Il faudra donc prévoir encore un certain temps avant que tout rendre dans l’ordre. Nous avons pris note de toutes les commandes et nous communiquerons avec vous dès que nous serons en mesure de les remplir. Nous nous occuperons d’abord des clients qui n’ont pas de service téléphonique. »
Le succès agricole attribuable aux coopératives
Auguste Beauchesne était l’agronome du comté de Russell et on le cite dans l’édition du 29 août 1979 du journal Le Carillon à l’effet qu’une « grande partie du succès de l’agriculture dans le comté de Russell est due à l’ampleur du mouvement coopératif dans cette région ». C’était une vérité de La Palice. Le rapport de Beauchesne explique qu’un « phénomène remarquable dans ce comté est le mouvement coopératif qui s’est produit dans les communautés rurales de langue française après la Dépression et dans l’après-guerre. Dans plusieurs villages on note ces institutions financières appelées caisses populaires, ainsi que des coopératives agricoles. La plus importante est La Coopérative agricole d’Embrun, qui est également la plus importante coopérative indépendante de l’Est ontarien avec un chiffre d’affaires de plus de $6 millions. » Et il y avait évidemment le « Plan laitier coopératif de St-Albert » qui regroupe environ 100 membres et que l’on connaît sous le nom de « Fromagerie de St-Albert ». En passant, je suis toujours membre de la Coopérative agricole d’Embrun, même si j’habite Ottawa.
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L’Association de la presse francophone hors Québec avait été fondée en novembre 1975 et regroupait 19 hebdomadaires francophones dans huit provinces canadiennes. Son siège social était installé à Ottawa. Dans le journal du 29 août 1979, on apprend que Roméo Bédard, un « vétéran de la presse et ex-rédacteur en chef de La Liberté et Le Patriote de Saint-Boniface (Manitoba)… et une carrière de dix années dans la Fonction publique du Canada », est nommé directeur général de l’organisme. Forcément, je l’ai bien connu. L’APF existe toujours et compte aujourd’hui un grand nombre de journaux répartis dans tout le territoire canadien.
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Le jeune homme avait 23 ans et il avait été « accusé de tentative de meurtre en rapport avec une fusillade survenue lundi soir au cours de laquelle deux policiers et une jeune fille ont été blessés ». C’est ce qu’on peut lire dans l’édition du 1er septembre 1979. « Deux policiers de la Sûreté municipale, le sergent Emmanuel Cueillerier et l’agent Méo Villeneuve ont été blessés par des plombs en provenance d’un fusil de calibre 12, lorsqu’ils ont répondu à une alerte vers 23 heures, lundi soir, au 968 boulevard Cartier, appartement 8. Une jeune voisine, Sylvie Guertin, 25 ans, a également été blessée dans l’incident. (…) Un total de 11 coups de fusil ont été tirés dans l’appartement et à l’extérieur. » Le chef Maurice Durocher avait convaincu Denis Demers de se rendre.
Dans l’édition du 5 septembre, un texte sur « un autre citoyen qui prend les armes », cette fois sur la rue William… dont le boulevard Cartier est le prolongement. Les policiers avaient dû « intervenir afin de calmer un citoyen qui avait décidé de prendre les armes pour faire peur à ses voisins ». L’homme « dans la trentaine menaçait son entourage avec une carabine de calibre .22 ». Encore une fois, le chef Durocher avait convaincu Bruno Houle, 30 ans, à remettre son arme. Heureusement, « aucun coup de feu n’a été tiré et personne n’a été blessé dans l’incident ». Il avait été accusé d’avoir obtenu une arme à feu sans certificat fédéral d’acquisition.
Il a de la classe à revendre
« Il a signé récemment un contrat qui fait de lui l’un des hockeyeurs les mieux rémunérés au monde… et cela à l’âge de 18 ans. Trois compagnies nationales ont déjà retenu ses services pour endosser la promotion de leur produit. Il a terminé au troisième rang des meilleurs compteurs à sa première saison au sein de la défunte Association mondiale de hockey grâce à une fiche de 46 buts et de 65 passes. On lui prédit un bel avenir au sein de la LNH et certains prétendent même qu’il est le successeur éventuel de Bobby Orr. » Le journaliste Yvon Legault signe un reportage sur la participation de Wayne Gretzky au tournoi de golf des Hawks de Hawkesbury. Il y raconte sa rencontre avec celui dont la réputation n’est plus à faire. « Il a de la classe à revendre. Il aime jaser, mais il n’aime pas parler de lui-même. Il tente constamment de s’éloigner du sujet. » Ce qui n’a pas empêché Legault de s’en tenir au sujet. La photo de Gretzky au Club de golf de Hawkesbury fait évidemment la une du journal Le Carillon du 25 août 1979.
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Le ciné-parc Bel-Vue (le bon vieux « drive-in ») était là bien avant le développement résidentiel qui l’entourait maintenant. Et comme cela était inévitable, les gens qui avaient décidé de s’installer à proximité ont commencé à se plaindre de sa présence. Comme on peut le lire dans le journal du 29 août 1979, « les membres du Conseil municipal ont rappelé que le ciné-parc Bel-Vue était bien situé au moment de son ouverture puisqu’il était à l’extérieur de la zone d’habitation. Aujourd’hui, par contre, la même zone est habitée et les bruits deviennent de plus en plus agaçants pour les contribuables. » Les autorités municipales voulaient discuter avec les nouveaux propriétaires du ciné-parc maintenant connu sous le nom de « Mustang » afin de « rediscuter de la relocalisation du ciné-parc à l’extérieur du secteur résidentiel ». Les propriétaires du ciné-parc voudraient un certain dédommagement, ce que les autorités municipales n’étaient pas prêtes à consentir. « Lundi soir, les membres du Conseil ont demandé que les policiers fassent respecter le règlement municipal anti-bruit, ‘au lieu d’espionner qui fait du ‘parking’ et ensuite aller commérer partout’. » Comme à peu près tous les ciné-parcs, celui-là fermerait éventuellement ses portes… sans avoir eu à déménager finalement. L’école secondaire Le Sommet est maintenant située sur l’ancien terrain du ciné-parc.
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Jean Poirier, l’animateur de l’Association canadienne-française de l’Ontario dans Prescott-Russell, ne lâche pas prise. Cette fois, comme on peut le lire dans le journal du 29 août 1979, il effectue un sondage. « Une proportion de 95 pour cent des quelque 500 agriculteurs interrogés estiment important, et très important, l’établissement d’une école d’agriculture francophone dans les comtés. » Entre temps, les autorités provinciales avaient confirmé que l’école Champlain d’Alfred resterait ouverte et accueillerait ses pensionnaires tant et aussi longtemps que son sort à long terme ne serait pas déterminé. À suivre, bien sûr.
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Le conseiller Claude Demers ne lâchait pas lui non plus. Cette fois, c’est un vote de non-confiance à l’endroit du chef de la Sûreté municipale, Maurice Durocher, qui n’a pas récolté l’appui de ses collègues. Demers n’avait pas aimé la réaction et l’effort des policiers lors de récents troubles au parc de la Confédération. « Le problème aurait été soulevé à la suite du fait que certains policiers se seraient plaints directement auprès de certains membres du Conseil de la situation actuelle à la Sûreté municipale. » Les employés municipaux avaient compris que s’ils voulaient « brasser de la merde » sans d’y tremper les pieds, il suffisait d’en parler au conseiller Demers. Et tristement, cela durerait de trop nombreuses années.
Canada au travail… des milliers d’emplois au pays
Les conservateurs minoritaires de Joe Clark n’avaient pas pris trop de temps avant de démanteler le programme « Canada au travail », un programme du parti libéral qui « aura permis de créer 107 000 emplois à court terme » au pays. Je commente ce démantèlement dans mon éditorial du journal Le Carillon du 15 juillet 1979. Le programme aura « permis à plusieurs municipalités, organismes communautaires et même des paroisses à réaliser des projets qu’ils n’auraient pu, en temps ordinaire, se payer ».
« Canada au travail – malgré certaines faiblesses ‘normales’ et propres à des programmes subventionnés – aura quand même laissé certaines marques permanentes dans Glengarry-Prescott-Russell en 1977 et 1978: le nettoyage de la Grande Île à Hawkesbury; des travaux aux centres communautaires de Hammond, Maxville, Embrun, Clarence Creek, St-Albert et Lemieux; un dôme géodésique à Rockland; la création de Service-Secours à Casselman; des rénovations dans plusieurs églises (dont la rénovation de la salle communautaire St-Alphonse à Hawkesbury); la mise en place de la Joujouthèque de Hawkesbury et de la garderie de Clarence Creek; de programmes de conservation d’énergie; des initiatives culturelles et artistiques, des projets d’aide aux clubs de motoneiges; des initiatives aux bibliothèques de Casselman et de Limoges; et plusieurs autres activités dans la circonscription. »
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La nouvelle avait fait plusieurs heureux mais n’avait pas créé de surprise. Ses talents étaient connus et comme on peut le lire dans Le Carillon du 15 août 1979, « Yvan ‘Puce’ Joly est devenu jeudi le premier joueur de Hawkesbury et de la région à être repêché par une équipe de la Ligue nationale de hockey. Il a été sélectionné par les Canadiens de Montréal au cinquième tour et il a été exactement le 100e joueur choisi au cours de cette séance annuelle de repêchage. » Le prof Ronald Caron, alors directeur du recrutement des Canadiens, avait déclaré : « Nous surveillons étroitement Yvan depuis déjà un bon bout de temps et nous croyons qu’il a tout le talent nécessaire pour connaître une bonne carrière avec nous. C’est définitivement un excellent joueur d’avenir. » Il n’avait alors que 19 ans et l’avenir ne serait pas facile pour lui. Mais tout le monde de la région se réjouissait de son succès. Allen Motor Sales, un concessionnaire automobile de Hawkesbury, lui avait prêté une voiture sport TC3 pour son usage.
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Nous sommes dans l’édition du 18 août 1979 et il est question de la grève des 36 employés de l’Unité sanitaire de l’Est ontarien qui poursuivent leur grève amorcée le 7 juillet précédent. Le groupe vient de rejeter la plus récente offre patronale. Au moment du déclenchement de la grève, il était déjà écrit que la grève se prolongerait longtemps.
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Dans ma chronique du 22 août 1979, je fais référence à la disparition récente de l’ancien premier ministre John G. Diefenbaker, un personnage politique que tous reconnaissaient aisément.
Le Cinéma Régent ne devient qu’un souvenir
J’en parle dans ma chronique du journal Le Carillon du 25 juillet 1979. « Le Cinéma Régent vit ses dernières heures. En fin de semaine, il aura passé à l’histoire de Hawkesbury, comme l’Ottawan d’il y a vingt ans. Le vieil édifice croulera bientôt sous le pic des démolisseurs, victime de la modernisation du centre-ville. Avec la disparition du Régent, Hawkesbury sera ainsi privée d’une salle de cinéma et rien ne laisse supposer qu’il y aura une relève. » Et j’ajoute qu’avec « la mode des petites salles, peut-être que le Mail Hawkesbury pourrait utiliser un de ses locaux vacants pour desservir la population. Cela servirait également à attirer une partie de la clientèle qui profitera de Hawkesbury Centre. Le cinéma Régent ayant perdu sa clientèle à cause d’un système de projection inefficace, c’est ce domaine qu’une relève éventuelle devra améliorer. » Évidemment, les proprios du cinéma Laurentien de Grenville s’en réjouissaient. Le cinéma local et régional devenait leur exclusivité et c’est encore la situation aujourd’hui.
Dans l’édition du 1er août 1979, nous avions une photo de l’extérieur du cinéma Régent annonçant les deux derniers films à l’affiche. La légende d’accompagnement se lisait ainsi : « Le Cinéma Régent, rue Principale à Hawkesbury, sera fermé pour tout de bon dès le 4 août. Le propriétaire du cinéma, M. Ghislain Séguin, a été catégorique: le cinéma Régent ne sera pas relocalisé. M. Séguin a précisé que la dégradation de la qualité des films sur le marché était l’une des principales raisons pour laquelle il abandonnait la projection de films. Il a ajouté que les fils de qualité étaient difficiles à obtenir et que les conditions étaient exigeantes pour des cinémas comme le Régent. Ce cinéma a ouvert ses portes le 23 décembre 1946, avec un film de Monte Cristo. Il appartenait à l’époque à M. Oscar Legault, et le premier gérant, M. Bérichon, a été remplacé quelques années plus tard par le gérant actuel, M. Rolland Danis. Une partie du cinéma sera démolie, la devanture, pour les besoins du nouveau centre d’achats de Hawkesbury-Centre, projet de $4 millions. » C’était en fait la véritable raison de sa fermeture.
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Ce théâtre en plein air n’en était qu’à sa deuxième saison d’exploitation en 1979, si ma mémoire est fidèle. J’en parlais dans ma chronique du 14 juillet 1979. « Vous connaissez le théâtre d’été de L’Épi d’or à Ripon? » Les propriétaires voulaient en faire un théâtre de premier plan. Les invités de cet été de 1979 étaient des vedettes de l’époque : Jean-Pierre Ferland, Angèle Arsenault, Jean-Guy Moreau, Jean Lapointe et Edith Butler. Ma fille aimait bien les chansons d’Angèle Arsenault et nous avions donc assisté au spectacle en plein air. Je ne sais pas si ce théâtre existe encore. Il a peut-être changé de nom, ce qui expliquerait que je n’en ai pas entendu parler depuis de nombreuses années. C’était quand même tout un défi d’aller construire un tel amphithéâtre en pleine forêt si loin des grands centres.
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Le texte remplit une pleine page dans le journal du 14 juillet 1979 et il est accompagné d’un petit encadré qui se lit comme suit : « Le Carillon reproduit ci-dessous le texte intégral d’un document publié par le ministère fédéral de l’Emploi et de l’Immigration, en mars 1979, et destiné aux Canadiens désireux de venir en aide aux réfugiés. Le texte est à propos ces temps-ci à cause des ‘réfugiés de la mer’ ces boat people du Vietnam, sans gîte, sans nourriture, avec peu d’espoirs. » Plusieurs personnes de Hawkesbury et des comtés unis avaient adopté de ces jeunes réfugiés, comme des centaines d’autres l’avaient fait ailleurs au pays. Le journal avait offert de la publicité gratuite pour encourager les familles intéressées par l’adoption.
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Tout le monde en parlait parce qu’un accident de la sorte était rare, surtout dans notre petit coin de pays. « Un accident de la circulation impliquant un autobus de la compagnie Voyageur, jeudi vers 12 h 15, a fait 38 blessés dont neuf demeurent toujours hospitalisés. » C’est ce qu’on peut lire dans l’édition du 21 juillet 1979. « L’accident, qui est survenu non loin du viaduc du parc Carillon dans la voie ouest de la route 417, s’est produit quand l’autobus a tenté de doubler un camion cinq tonnes de la compagnie Budge Internationale de Montréal. » L’autobus s’était retrouvé sur le côté dans le fossé. Plus de peur que de mal.
Aurait-il marché sur l’eau?
« Accident ‘mystérieux’ Phénomène inexplicable » est le titre d’un article dans l’édition du 11 juillet 1979 du journal Le Carillon sous la plume de Monique Castonguay. Elle relate les mésaventures d’un citoyen de 33 ans d’Ottawa qui, « disant obéir à un appel de Dieu, aurait quitté délibérément la route 417 en automobile, sauté par-dessus une clôture, traversé quatre acres de boisé, et marché pieds nus sur une distance d’environ deux milles, incluant la traversée de la rivière Nation entre les cinquième et quatrième concessions à Casselman ». Les dommages au véhicule « étaient à peine perceptibles », soit un pare-chocs « légèrement bossé au point de rencontre du véhicule avec la terre ». L’individu « ne s’était pas blessé aux pieds, même après deux milles de marche dans les champs, dont certains où le foin venait d’être coupé ». Deux agents de la Police provinciale de l’Ontario « ont vu l’individu en question qui sortait de l’eau en marchant… de l’autre côté de la rivière ». Selon un agent, « rien ne laissait supposer qu’il était dans la rivière. À cette hauteur, la Nation atteint près de 30 pieds de profondeur et une largeur de 150 pieds. » Selon l’article, « seule la clôture près de la route a été endommagée. (…) Les chaussures de l’individu, qu’il dit avoir enlevées à proximité de l’auto, n’ont pas été retrouvées. » Voilà pour un beau mystère!
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J’ose affirmer que tout le monde à Hawkesbury le connaissait, lui et son entreprise, un magasin de tissu à la verge et de produits connexes. Jean-Louis Montreuil était engagé dans plusieurs organismes locaux et avait siégé au conseil municipal. Dans l’édition du 11 juillet 1979, il publie une annonce dans laquelle il annonce sa retraite des affaires.
« Merci à tous! Veuillez prendre note que nous avons vendu notre commerce à M. Gérard Trudel, qui se trouve par le fait même à opérer sous le nom social Entreprise J.L. Montreuil Inc., à 297A rue Principale, Hawkesbury. Mon épouse et moi ne sommes plus à l’emploi du magasin ci-haut mentionné. Nous croyons qu’après une quarantaine d’années, dont vingt-deux à Hawkesbury dans ce genre de commerce, que nous devons mériter un peu de repos. Nous profitons de l’occasion pour vous remercier très sincèrement pour votre clientèle soutenue durant ces vingt-deux années en affaires à Hawkesbury.
Nous avons une très vive confiance que vous saurez aussi encourager le nouveau propriétaire à qui nous souhaitons un franc succès et beaucoup de joie en servant une clientèle aussi charmante. »
Ce magasin n’existe plus depuis plusieurs années. Il faut aussi reconnaître qu’il y a moins de couturières à domicile.
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Je ne savais pas que la ferme Cosmos existait depuis si longtemps à Embrun. Il s’agit de la fraisière située tout juste à l’est du village. Comme on peut le lire dans le journal du 11 juillet 1979, « la fraisière constituait un rêve de retour à la nature pour Jean-Guy Lauzon et Marie Parisé, il y a à peine cinq ans. Cette réalité est ouverte au public depuis deux ans maintenant, après un travail de deux ans et demi de préparations et d’investissements. » Lui était un fonctionnaire, elle, une enseignante au niveau post-secondaire. La fraisière pouvait alors accueillir un maximum de 300 cueilleurs à la fois. La ferme Cosmos est toujours là et produit toujours d’aussi bonnes fraises. C’est donc dire qu’elle offre des fraises à ses clients depuis maintenant 35 ans.
Les Hawks, c’est fini! Pas vrai?
Pouvait-on imaginer un magnifique nouveau complexe sportif sans équipe de hockey d’un bon calibre? Comme on peut le lire à la une du journal Le Carillon du 30 mai 1979, « Les Hawks: c’est fini! (…) Les Hawks de Hawkesbury sont morts! » Le journaliste Yvon Legault n’y va pas par quatre chemins. « Après cinq saisons complètes et tout près de six années d’existence, les dirigeants de l’équipe locale ont décidé de mettre un terme à leurs activités lors de la réunion annuelle des actionnaires lundi soir. » Vous aurez compris qu’il s’agissait d’une tactique de négociation étant donné que les autorités municipales tentaient d’obtenir un plus gros loyer de la part de cette organisation. La direction des Hawks invoquait les déficits accumulés et le besoin d’aide.
Dans Le Carillon du 23 juin 1979, on apprendra que « les Hawks ressuscitent » grâce entre autres à une campagne « Sauvons les Hawks » organisée par l’Association des pompiers de Hawkesbury. Les autorités municipales avaient également réduit leurs demandes financières pour la location du complexe sportif.
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Les nouveaux médias concurrents n’appréciaient pas du tout que Le Carillon ait tant de bonnes « sources anonymes » pour renseigner ses lecteurs et blâmaient les diverses organisations de nous couler intentionnellement des « nouvelles » au détriment de leurs publications. Et comme j’écrivais dans mon éditorial du 30 mai 1979, « même si les journaux sont du domaine de la propriété privée, la liberté de la presse n’appartient pas aux journaux, elle appartient à la population. Le Carillon continuera à fournir à ses lecteurs toute l’information qu’il pourra obtenir et tentera de l’obtenir par tous les moyens à sa disposition (dont les sources anonymes protégées), afin que le public ne soit jamais privé de ce droit à être informé ». Tant pis si nos concurrents étaient insultés.
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Le Conseil municipal de Hawkesbury a manifesté l’intention d’acquérir la vieille école Christ-Roi du Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell. Comme on l’apprend dans le journal du 20 juin 1979, la ville veut « la transformer en centre communautaire pour y loger notamment les organismes locaux ». Le Conseil municipal offre en contrepartie un terrain de 4,1 acres dans le secteur de l’hôpital général. Ce sera éventuellement la ville de Hawkesbury qui en deviendra propriétaire et qui l’est toujours d’ailleurs même si cette école ne sert plus à rien.
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Ça c’était plutôt très rare. Le journal du 7 juillet 1979 nous annonce que « 36 employés de l’Unité sanitaire sont en grève dans la région »; ils étaient à l’emploi des trois bureaux de la région à L’Orignal, Casselman et Cornwall. Ils voulaient évidemment de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. La grève allait se poursuivre pendant un certain temps.
Joe, le Premier ministre
Il était minoritaire mais il formerait quand même le prochain gouvernement. Le soir du scrutin, Joe Clark et ses progressistes-conservateurs avaient obtenu 136 sièges, mais ce n’était pas suffisant comparativement aux 114 sièges libéraux, aux 26 sièges néo-démocrates et aux six créditistes. Mais pour Denis Ethier, comme le précise l’article à la une de l’édition du 23 mai 1979 du journal Le Carillon, la victoire avait été éclatante. Dans une élection où près de 80 % de l’électorat « s’est présenté aux urnes – dû en grande partie sans doute à la température superbe – M. Ethier a récolté le nombre phénoménal de 26 843 votes, soit une majorité de 16 752 voix, presque le nombre total de voix qu’il avait récoltées en 1974. À la dernière élection, M. Ethier avec triomphé avec 18 476 voix, pour l’emporter avec une majorité de 11 891 sur ses adversaires. » Quant aux autres candidats, le progressiste-conservateur Gordon Johnson avait récolté 10 091 votes, le néo-démocrate Paul de Broeck 4 183 et le marxiste-léniniste Gary O’Brien, 106. O’Brien avait surtout récolté ses appuis dans Hawkesbury (23), Plantagenet-Sud (20) et Cumberland (10).
Et comme je soulignais en éditorial, « quelque 41,6% des Canadiens ont donné lui appui aux libéraux de Pierre Elliott Trudeau, hier, tandis que 35,2% ont opté pour les conservateurs de Joe Clark et 17,2% pour les néo-démocrates d’Ed Broadbent. Fabien Roy et ses créditistes ont amassé 4,8% du vote populaire. Pourtant, la situation au lendemain du vote ne reflète pas ce choix. Ainsi, c’est Joe Clark et ses conservateurs qui ont le pouvoir en mains, même s’il est minoritaire et risque de s’effriter du jour au lendemain. » Et en comparant Trudeau à Clark, j’ajoutais que « jamais Clark ne réussira à éclipser son dynamisme et son intelligence. Le mandat de ce dernier ne sera pas long, mais il constituera une étape sûrement importante. » Clark ne sera pas premier ministre bien longtemps. À suivre!
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Le mouvement charismatique prend de l’ampleur au Canada et la région n’y échappe pas. Ainsi, plusieurs participeront au « troisième congrès canadien francophone du Renouveau charismatique catholique qui se tiendra au Stade olympique de Montréal les 1, 2 et 3 juin prochain ». Ce congrès avait attiré des dizaines de milliers de personnes. « Les groupes de prière attirent maintenant 47 000 chrétiens chaque semaine, comparativement à 38 000 en 1977. »
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« On est bien comme ça, restons-y donc! » Le sous-préfet du canton de Cambridge, Jean-Paul Tremblay, avait ainsi résumé le débat sur l’aménagement d’un dépotoir pour l’ensemble des comtés unis de Prescott et Russell. Comme nous l’apprend le journal du 26 mai 1979, la résolution de la ville de Rockland a été facilement rejetée par l’ensemble des représentants municipaux. Ce n’est jamais populaire des projets de dépotoir… dans la cour de quiconque.
Pauvres libéraux, ils manquent de crédit politique
La campagne électorale du printemps de 1979 est ponctuée de petits incidents intéressants. Le libéral sortant Denis Ethier affirme que le gouvernement fédéral se sent lésé dans le cadre des programmes partagés parce que les provinces prennent tout le crédit politique. Le candidat progressiste-conservateur Gordon Johnson affirme, sans fournir de preuves, que des gens lui téléphonent et lui offrent de rembourser ses dépenses électorales s’il retire sa candidature. Quant au candidat néo-démocrate Paul de Broeck, il veut convertir l’école Champlain en pénitencier fédéral et reproche aux maires des municipalités de Prescott et Russell de participer trop activement à des activités politiques partisanes. Il leur reprochait d’avoir été en avant-scène lors du congrès libéral. Ce ne sont que quelques exemples. Tous ces éléments font l’objet d’articles dans Le Carillon du 18 avril 1979. Et on apprend dans le journal du 28 avril que Gary O’Brien sera le candidat du Parti marxiste-léniniste dans Glengarry-Prescott-Russell.
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« Six conseillers sur 12 sont donc en conflit d’intérêts, directement ou indirectement, lors de négociations avec les enseignants pour leur contrat de travail et le quorum au Conseil des écoles catholiques de Prescott et Russell est fixé à 50 p. cent des membres plus un, soit sept membres. » C’était une des conclusions d’un rapport par la firme Gowling et Henderson sur les risques de conflits d’intérêts autour de la table du conseil. L’étude avait été commandée par le président du CECPR, Jacques Prévost, lui-même en position de conflit d’intérêts étant marié à une enseignante. C’était aussi le cas du vice-président Jean-Roch Brisson. Rolland Saumure, Roger Cayer et Yves St-Denis étaient des enseignants ou directeurs d’école dans d’autres conseils, mais la firme d’experts-conseils avait conclu que toute décision d’un conseil scolaire a une certaine influence sur les conseils environnants. Jacqueline Lafrenière était directrice d’une école prématernelle. On en parle dans Le Carillon du samedi 28 avril 1979. Le président Prévost avait commandé l’étude sans en parler aux membres du Conseil. Souvenez-vous que je vous avais raconté que mes adversaires politiques, lorsque j’avais posé ma candidature à ce même conseil scolaire, avaient fait campagne en disant à tout le monde que je serais toujours en position de conflits d’intérêts.
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Le sort de l’école Champlain d’Alfred est décidé depuis longtemps, mais on ne sait trop quoi en faire quand les jeunes délinquants n’y seront plus. Dans le journal du 16 mai 1979, on apprend que le député provincial Albert Bélanger insiste toujours pour l’école devienne un collège d’agriculture pour les francophones d’ici et d’ailleurs. Il y reviendra souvent.
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Dans le journal du 16 mai 1979, on apprend aussi que l’avenir des Hawks, l’équipe de hockey de Hawkesbury dans la Ligue centrale junior « A », n’est pas du tout certain, à cause surtout des déficits financiers que l’organisation accumule. Comme l’écrit Yvon Legault à la fin de son article : « Une histoire à suivre… de très près ».